Mise à jour 22 mars 2011:
Parmi les principaux indicateurs du réchauffement climatique, les séries de températures terrestres et de surface des océans sont de loin les plus importantes.
Malgré cela, elles ont été souvent critiquées, incluant le choix des stations qui les composent et les méthodes de corrections utilisées (homogénéisation). J’en ai d’ailleurs discuté à plusieurs reprises, dont ce billet: Nouvelle parution : les températures de surface.
Notons que la plupart des travaux en climatologie reposent sur les données en provenance du Global Historical Climatology Network (GHCN), qui comporte 7,280 stations terrestres à travers le monde, auxquelles le GISS, le CRU et le NOAA (les 3 principales séries de température du globe) apportent des correctifs pour compenser divers biais tels que les données manquantes, le transfert d’équipement, les changements d’instruments, les changements de pratiques d’observations et l’effet d’ilot de chaleur urbain (UHI). Les correctifs sont de plus en plus importants, surtout post-1990 (qui correspond aussi à la baisse considérable du nombre de stations).
Pour bien comprendre le GHCN, je vous invite à lire ce texte en 5 parties de Ross McKitrick, traduit par PapyJako : Première partie, Seconde partie, Troisième partie, Quatrième partie et Cinquième partie.
Sources indépendantes? Pour les mesures terrestres, le CRU puise 98% de ces données via le GHNC, le GISS l’utilise en entier (sauf pour l’Antarctique) et le NOAA l’utilise pour sa part en entier. En ce qui concerne les données SST (Sea Surface Temperature), elles proviennent presque toutes l’ICOADS.
Une nouvelle équipe composée de physiciens, statisticiens et d’une climatologue, sous la tutelle du groupe Novim, a récemment proposé une nouvelle approche dans l’analyse des températures de surface, un projet baptisé BEST (Berkeley Earth Surface Temperature). Les scientifiques tenteront notamment de répondre aux critiques envers les données harmonisées existantes.
Le projet BEST se veut une approche transparente qui fournira des séries «ouvertes» (accessibles publiquement), permettant une réponse rapide aux critiques et suggestions. Le groupe fournira non seulement les résultats, mais aussi les incertitudes, un aspect manquant aux séries actuelles.
BEST est totalement indépendant des 3 autres groupes qui analysent les données terrestres (GISS, CRU et NOAA), lesquels se sont d’ailleurs révélés moins «indépendants» qu’on voudrait nous le faire croire, tel qu’indiqué plus haut. Le financement ne semble comporter aucune condition (no strings attached), et aucun programme gouvernemental ou autre ne dépend des résultats pour sa survie.
Les données et les méthodologies seront publiées sous peu (le groupe vise toujours le début d’année 2011), et permettrons aux scientifiques qui le désirent de reproduire les travaux pour validation. 39,000 stations seront utilisées, soit plus de 5 fois le nombre utilisé par les autres à l’heure actuelle.
Tous les membres de l’équipe s’entendent pour mener les travaux de façon transparente et permettant la réplication, peu importe que les résultats montrent une tendance au réchauffement, au refroidissement ou simplement aucune tendance.
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