«C’est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion», a déclaré mardi Manuel Valls, assurant qu’une minorité de Roms voulait s’intégrer en France.

«Il y a évidemment des solutions d’intégration (...) avec des villages d’intégration, (...) mais il faut trouver des communes qui peuvent accueillir ces villages d’insertion et de toute façon, ils ne concernent que quelques familles», a déclaré le ministre de l’Intérieur sur France Inter.

A la question de savoir si seulement une minorité de roms avaient un projet de vie et voulaient s’intégrer en France, M. Valls a répondu : «Oui, il faut dire la vérité aux Français».

«Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation» avec les populations locales, a-t-il ajouté.

«C’est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion», a insisté le ministre, estimant qu’il n’y avait «pas d’autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire (ces populations) à la frontière».

Pour Manuel Valls, «les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie, et pour cela il faut que l’Union européenne, avec les autorités bulgares et roumaines, puissent faire en sorte que ces populations soient d’abord insérées dans leur pays», a insisté le ministre.

«Cela passe aussi par la fin de cette aide au retour qui a créé un véritable appel d’air. Nous y avons mis fin, et je constate aujourd’hui que les populations d’origine rom ne viennent plus en France parce qu’elle savent parfaitement aujourd’hui qu’il y a une politique particulièrement ferme, républicaine, respectueuse des personnes, mais particulièrement ferme», a-t-il fait valoir.

«Ces propos sont d’une extrême gravité. Ils insinuent que des modes et lieux de vie seraient déterminés par une origine ethnique», a commenté le mouvement antiraciste européen EGAM dans un communiqué.

«Ils nient la liberté de circulation de citoyens européens qui sera effective en 2014», ajoute la fédération , en accusant le ministre de l’Intérieur de «se vautrer dans le larmier du populisme».

L’adhésion de la Roumanie et la Bulgarie, principaux pays d’origine des Roms, à l’UE en 2007 a été accompagnée de la mise en place d’un statut transitoire par la France et d’autres Etats-membres. Au 1er janvier 2014, ces mesures transitoires, qui portent sur le droit au séjour et l’accès au marché du travail, arriveront à expiration.

AFP