De janvier à décembre 2013

Les 100 ans du Musée

 

En 2013, le Musée fête ses 100 ans. Découvrez, de salle en salle, un parcours photographique qui présente le Musée en 1913, tel que l’ont voulu Edouard André et Nélie Jacquemart.

  • Salle à manger
  • Jardin d'hiver
  • Salon de musique
  • Salon des tapisseries
  • Cabinet de travail
  • Salon de Musique
  • Salle Florentine
  • Salle Vénitienne
  • Salle des sculptures
  • Grand Salon

La création du Musée

Pour les époux André, les collectionneurs ont un rôle à jouer dans la formation du goût. C’est la raison pour laquelle ils pensent pérenniser leur projet en ouvrant leur galerie au public. À la tête de l’Union centrale des arts décoratifs, Édouard André veut créer un musée permanent des arts décoratifs. L’État ne voulant pas soutenir ce projet, Édouard André propose alors de le réaliser chez lui, dans son hôtel du boulevard Haussmann, ce qui le conduit à en transformer les salles en "period rooms".

À la mort de son mari, Nélie Jacquemart continue son oeuvre et devient alors la seule responsable non seulement des acquisitions mais des aménagements, que l’on peut déjà qualifier de "muséographiques". En 1900, elle contacte l’éditeur Bulloz et des conservateurs dans le but d’établir un catalogue du Musée. Ce projet ne verra vraiment le jour qu’en 1913, sous la direction de l’historien de l’art Georges Lafenestre, et Émile Bertaux, qui sera nommé premier directeur du Musée. Ce catalogue-itinéraire, qui contient plus de 1200 entrées et est agrémenté de 48 illustrations, reste aujourd’hui un précieux instrument de travail.

À partir de 1902, date de l’acquisition de l’ancienne Abbaye royale de Chaalis, Nélie Jacquemart transfère les oeuvres restées en réserve de l’hôtel parisien et compose un deuxième musée dans les anciens bâtiments conventuels, à l’image de celui qu’elle avait réalisé à Paris. Peu de temps avant sa mort, elle prend soin de classer et ranger toute la documentation qui a trait aux collections du Musée. Elle n’est plus seulement dans le souci d’une collection purement esthétique mais elle s’attelle là à un projet scientifique, n’hésitant pas à solliciter des conseils. Elle aménage d’ailleurs l’hôtel du boulevard Haussmann par "thème" : l’étage italien se divise ainsi en une salle consacrée à la sculpture, la seconde à la peinture florentine et la dernière à l’art vénitien.

À sa mort, Nélie Jacquemart entend laisser à son pays les trésors qu’elle avait réunis avec son époux, et conformément au souhait de l’un et de l’autre, elle désire que les portes de leur hôtel soient largement ouvertes au public. Le 19 janvier 1912, elle fait donc de l’Institut de France son légataire universel, donnant non seulement ses collections, mais aussi l’hôtel du boulevard Haussmann, l’Abbaye de Chaalis ainsi qu’un dotation devant permettre à l’Institut de France d’entretenir les lieux et les collections. Il semble qu’elle ait voulu léguer à la postérité l’unique chose qui, à ses yeux, avait de la valeur.

Dotée d’un grand sens pratique, Nélie Jacquemart a pensé à tous les détails, allant jusqu’à stipuler dans son testament à la fois les conditions d’ouverture du Musée et l’endroit précis où elle voulait que les oeuvres soient. Consciente de la valeur de son projet et de l’originalité de son accrochage, elle demande à l’Institut de France, son légataire, de respecter ses aménagements.
Elle souhaite que d’une part des responsables scientifiques soient désignés pour administrer les deux sites patrimoniaux et d’autre part que l’ouverture du site au public le soit dans des conditions décentes de confort et de sécurité. Elle meurt le 15 mai 1912, seule dans son hôtel du boulevard Haussmann.

L’Institut de France va mettre en place la Fondation Jacquemart-André et nommer un conservateur, Émile Bertaux. Ce dernier, outre la conception du catalogue, se charge des aménagements nécessaires à l’accès du public dans cet hôtel particulier. Par mesure de sécurité, certains objets sont déplacés, parfois même remisés dans les réserves. Il organise également la surveillance des collections ainsi que leur bonne conservation. Le 8 décembre 1913, le musée est inauguré en grande pompe par le président de la République en personne, Raymond Poincaré. Le succès est immédiatement au rendez-vous, à l’image de la renommée des époux André. On compte 800 visiteurs le lendemain, 1700 le dimanche suivant.