Jack Kerouac

Emblème de la Beat Generation

Jack Kerouac, écrivain notoire de la contre-culture américaine des années 50 et beatnik par essence (bien qu'il s'en défendît) incarne l'archétype du routard. Un routard qui traversa l'Amérique d'Est en Ouest en stop et sur les trains de marchandises « pour voir le pays », et qui avala avidement les miles, sur les traces des délaissés du rêve américain. Larguer les amarres pour lever le voile sur les dessous de cette société américaine d'après-guerre, consumériste et bien-pensante, voilà la route que prit Jack.


kerouac

Du Massachussetts au Mexique

« Il y a une chose que je sais faire, c’est écrire des histoires » disait-il. En trois semaines, Jack Kerouac coucha ses pérégrinations sur papier ; Sur la route, l’un des « manifestes » de la Beat generation, fut publié en 1957.

Né en 1922 dans le Massachussetts d’une famille franco-canadienne, Jack Kerouac fait ses études secondaires dans une école catholique bilingue. Grâce à ses performances sportives, il obtient une bourse universitaire et entre à l’Université de Columbia à New York. En 1940, il décide d’abandonner les études et tente d’intégrer l’armée. Il se fait finalement engager dans la marine marchande et partage sa vie entre la mer et ses amis de fac, Ginsberg et Burroughs. De la rencontre de ces trois personnalités atypiques naît la Beat Generation et le début d’une vie hors des sentiers battus. 

En 1946, il rencontre Neal Cassady, qui deviendra son compagnon de voyage et dont il fera le personnage principal de Sur la route. Un an plus tard, Jack Kerouac décide de partir et traverse le pays. Californie, Caroline du Nord, Ohio, Illinois, Iowa, Nebraska, une traversée de l’Amérique qui l’emmène jusqu’au Mexique, durant laquelle Kerouac vivote grâce aux pe tits boulots.

En 1951, en trois semaines, il écrit Sur la Route, qui sera publié seulement six ans plus tard. Sujet à de nombreuses critiques, et emporté dans un flot médiatique qu’il ne contrôlait plus, Kerouac se détacha progressivement de ses amis beatniks et rentra à Lowell près de sa mère. Il mourut en 1969 à l’âge de 47 ans, des conséquences de son alcoolisme.

Sur la Route

Sur la routeA sa parution, l’ouvrage fut présenté comme suit : « Voici la bible de la beat generation. Le bestseller explosif qui raconte l’histoire de la jeunesse déchaînée d’aujourd’hui et sa recherche frénétique d’expériences et de sensations fortes.»

Roman quasi autobiographique et picaresque, Sur la Route raconte le périple de Sal Paradise (Kerouac), parti sur les routes des Etats-Unis et du Mexique en quête de liberté et de bonheur. Un bonheur simple comme une rencontre ou une course d’auto-stop, ou artificiel, procuré par l’ivresse et la drogue. Au fil des pages, le lecteur suit les errances de Sal et de ses compagnons de route Dean Moriarty (Cassady), Carlo Marx (Ginsberg) et Old Bull Lee (Burroughs).

Le roman fut rédigé en trois semaines sur un long rouleau de papier, Kerouac expliquant qu’il ne voulait pas avoir à tourner de pages pour ne pas perdre son inspiration. Tel un jazzman en pleine improvisation et à grand renfort d’amphétamine, l’écrivain expérimente la « prose spontanée ». Une façon de coucher les mots sur papier, sans vraiment les réfléchir, pour mieux capter l’instant et faire jaillir l’émotion plutôt que l’analyse.

Roman fondateur de la beat generation, au même titre que Howl de Ginsberg ou Festin nu de Burroughs, Sur la Route est le reflet d’une Amérique désabusée, lassée du conformisme et confrontée à un « American Dream » en déliquescence. D’où la résonnance qu’il trouva plus tard chez les hippies ou les soixante-huitards.

La Beat Generation

Après la Lost Generation, courant littéraire de l'entre-deux guerres, est arrivée la Beat Generation dans beatnikles années 50. A cette époque, la seconde guerre mondiale se terminaient à peine que l'Amérique rentrait en guerre contre le communisme de l'URSS. Arriva l'époque de la bombe atomique, de la consommation à outrance et du conformisme. C'est du rejet de ces valeurs que naquit la Beat Generation.

Une génération écrasée, vaincue, à bout de souffle, si l'on s'en tient à la traduction initiale du mot Beat. Mais le terme renvoyait également au beat de jazz, la pulsation, et à la béatitude (Kerouac était un fervent catholique). Le terme beatnik arriva par la suite, formée du préfixe beat et du suffixe de spoutnik, allusion aux penchants communistes supposés des écrivains de la beat generation.

Ce mouvement littéraire, poétique, social et culturel bouleversa les fondements de la société américaine en perpétuant le mode de vie des hoboes (vagabonds), chers à Jack London à la fin du 19ème siècle.

The Beat Museum

Beat museumInitialement situé à Monterey en Californie, le Beat museum a pris ses quartiers dans le berceau de la Beat Generation, à North Beach, San Francisco. Crée par Jerry Cimino, le musée rend hommage aux grands auteurs de l'époque et propose une collection de reliques beatniks. Autographe de Kerouac, chèque signé par ses soins en 1961, lettre de Carolyn Cassady, photographies signées d'Allen Ginsberg, le musée regorge de trésors et tente de perpétrer l'esprit de la Beat Generation.





Sur la routeCommandez le livre "Sur la route"
Auteur : Jack Kerouac, éditions Gallimard, 1976, 436 pages.







Site Internet du musée : www.thebeatmuseum.org


Morgane Pellennec
Publié le 05/08/2009

Crédits photos : © The Beat Museum


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