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Serge Renaud, un chercheur visionnaire

Le père du fameux « french paradox » est dédédé la semaine dernière à l’âge de 85 ans.

Le 12 novembre 2012

Portrait de Serge Renaud © Dominique Lanzmann

Directeur de recherche honoraire de l’Université de Bordeaux Segalen, le professeur Renaud, nutritionniste de renom a découvert avec quarante années d’avance l’effet des graisses sur la thrombose et le rôle essentiel des plaquettes sanguines sur l’infarctus. Il est également l’ardent défenseur de l’effet favorable de la consommation de vin à dose modérée, ainsi que celui des oméga 3 dont on parle tant aujourd’hui. Retour sur une brillante carrière menée sans modération.

Nutritionniste et scientifique pointu, ancien directeur de recherche à l’Inserm, ce girondin à la renommée internationale  fut le premier il y 20 ans à mettre en lumière ce qui restera dans l'histoire comme le « french paradox ». What is it ? Il s’agit tout simplement de la théorie selon laquelle pour un niveau de facteur de risques semblable à d'autres pays, comme l'Angleterre et les États-Unis (cholestérol, hypertension artérielle, tabagisme, consommation de graisses saturées), la France a une mortalité cardio-vasculaire plus basse que la majorité des pays industrialisés. Partant de ce constat et après des recherches poussées alors qu'il exerçait au Québec puis à Lyon, le professeur Renaud démontre que la consommation modérée et régulière de vin –surtout rouge- (un à trois verres par jour) courante chez les français a des effets positif sur la santé. En effet,  les polyphénols (anthocyanes et tanins) contenus dans le vin (dans la peau et les pépins du raisin) ont des propriétés antioxydantes. Cela fluidifie le sang et empêche les artères de se boucher. Ces déclarations ont eu un impact retentissant en Asie et en Amérique du Nord et les exportations de vin français vers les Etats Unis ont tout simplement doublé entre 1994 et 1998…

Des travaux inédits mondialement reconnus

C’est en arrivant à l’âge de 25 ans au Québec que Serge Renaud est frappé par la fréquence des infarctus chez les jeunes joueurs de hockey. Il en déduit que l’alimentation est peut-être en cause et décide de s’intéresser à cette question. Il entreprend alors des études de vétérinaire, passage obligé à l’époque pour se spécialiser en nutrition. Serge Renaud tricota ensuite pendant vingt-cinq ans des relations complexes entre nutrition et cardiologie.
À Montréal, dans son équipe universitaire, la protection assurée par le vin (et non par les autres alcools) s'est peu à peu imposée dans ses travaux.  Des résultats spectaculaires et paradoxaux, fortement médiatisés ont fait le tour du monde. Par la suite, de multiples autres études ont confirmé ses travaux visionnaires.
De retour en France dans le milieu des années 1970, il s’intéresse également au désormais fameux « régime crétois ». A la suite d’une importante étude sur des sujets ayant déjà été victime d’un infarctus du myocarde, il prouve que le nombre de rechute et le mortalité de toutes causes chez les patients suivant ce régime a diminué de 75% (beaucoup de fruits, de légumes, de céréales, peu de viande, de l'huile et de la margarine de colza spécialement développée pour l'étude riche en acides alpha linoléniques, précurseurs des oméga 3).

Dans le milieu des années 1990, il rentre à Bordeaux pour se rapprocher de sa gironde natale. Il poursuit ses recherches sur les oméga 3, le vin et les maladies cardio vasculaire à l’ISPED pendant une dizaine d’année alors qu’il est officiellement à la retraite. Il est invité partout dans le monde pour présenter ses travaux. En 1995 Philippe Douste Blazy ministre des affaires étrangères lui remet la légion d’honneur.
A partir de 2005 il intègre le GESVAB à l’ISVV, équipe du professeur Jean-Michel Mérillon avec sa fidèle collaboratrice Dominique Lanzmann-Petithory, médecin hospitalier, enseignant chercheur à l'université Bordeaux Segalen. En 2006, ils obtiennent  une subvention de l’ANR pour CANCERALCOOL, vaste étude sur les rapports entre la consommation de boissons alcoolisées et la mortalité par différents types de cancer. Le rapport de l'étude a été rendu fin 2010 et le Dominique Lanzmann-Petithory travaille actuellement aux publications.

Direction de la Communication
communication @ u-bordeaux2.fr
Dernière mise à jour le 15.11.2012