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Nanoparticules d’argent et les risques sur la santé

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mar
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Classé dans Contamination, Curiosité, Réglementation, Santé, Sécurité des aliments, Union Européenne.

Un communiqué du 27 février de l’agence de sécurité sanitaire allemande, BfR ou Federal Institute for Risk Assessment, vient d’être publié à propos des nanoparticules d'argent : des progrès dans le domaine de l'analyse, des lacunes en toxicologie et l'exposition. Ce communiqué a été publié à la suite d’une conférence organisée par le BfR sur l'état des connaissances sur les risques pour la santé des nanoparticules d'argent.

Selon des sources industrielles et commerciales, l'argent échelle nanométrique est le nanomatériau le plus souvent utilisé dans les produits destinés aux consommateurs. Voir Nano-argent dans les textiles et l’environnement, Les nanomatériaux et les consommateurs et Argent : pouvoir de séduction ou antibactérien ?

Cependant, les consommateurs ne sont pas souvent pas informés des produits qui contiennent des nanoparticules d'argent. En Europe, les nanoparticules d'argent sont essentiellement utilisées comme substance antimicrobienne dans les textiles et les vêtements fonctionnels, dans les revêtements de surface contenant des biocides et dans certains produits de pulvérisation. Peu de recherches à ce jour ont été réalisées sur les effets sur la santé de l’argent à l’échelle nanométrique. Du 8 to 9 février 2012, des experts venus d'Europe et des Etats-Unis ont échangé leurs connaissances à la « Conference on Nanosilver » organisée par le Federal Institute for Risk Assessment (BfR).

Outre les aspects toxicologiques, les discussions ont porté sur le développement éventuel de résistances à l'argent par les germes pathogènes ainsi que les procédures analytiques pour la détection des nanoparticules d'argent dans différentes matrices telles que les aliments, les sprays et les produits de consommation et leur libération à partir de ces matrices. « Nous n’en savons toujours pas assez sur les effets potentiels néfastes sur la santé des nanoparticules d'argent. Pour cette raison, nous ne pouvons pas actuellement d'évaluer scientifiquement risques sur la santé que cela représente pour les consommateurs », explique le Professeur Dr. Andreas Hensel, Président de l'Institut fédéral pour l'évaluation des risques.

« La conférence du BfR était une étape importante sur la route d’une meilleure salubrité pour les consommateurs. Elle a montré où peuvent être actuellement les risques liés à l'utilisation des nanoparticules d'argent, quels sont les domaines nous en savons encore trop peu et, plus important, quels sont les domaines où nous avons déjà fait des progrès », a résumé la Président dans les conclusions de la conférence.

Comme en écho, en France, dans un communiqué de l’Association Force Ouvrière Consommateurs (AFOC) du 29 février 2012, « Nanotechnologies : quelques avancées mais encore beaucoup d'incertitudes ! »

Le 25 octobre 2011, le Parlement Européen et le Conseil de l'Union Européenne ont adopté le nouveau règlement concernant l'information des consommateurs sur les denrées alimentaires. Ce texte (Règlement (UE) n°1169/2011 -aa) prévoit que les ingrédients, qui se présentent sous la forme de nanomatériaux manufacturés, soient signalés par la mention « nano » dans la liste des ingrédients. Mais ce règlement n'entrera en application que seulement à partir du 13 décembre 2014.

Selon ce site, « Un dispositif équivalent avait été prévu dès 2009 pour les cosmétiques : selon le Réglement Cosmétiques, à partir de 2013, les fabricants devront indiquer la présence de ces nanomatériaux dans la liste des ingrédients des cosmétiques. »

L’AFOC indique aussi :

Le 19 janvier 2012, le Parlement Européen a adopté une « position », en vue de l'adoption d'un règlement sur les biocides contenant des nanomatériaux. Cette « position » s'applique notamment aux surfaces en contact avec les aliments, pour lesquelles c'est principalement le nanoargent qui est utilisé. Pour la première fois, l'étiquette devra indiquer la présence des nanomatériaux, mais aussi les risques spécifiques qui y sont liés. Ce texte nécessite l'aval du Conseil de l'Union Européenne et devrait entrer en vigueur au 1er septembre 2013 pour une première série de substances et en 2020, pour le reste.

En France, le 13 février 2012, le Gouvernement a enfin répondu à la CNDP (Commission nationale du débat public) pour présenter ses engagements sur les nanotechnologies, qui consistent à développer la recherche publique en toxicologie, écotoxicologie et en métrologie et à former les personnels exposés. Plus concrètement, le Gouvernement a adopté un décret le 17 février 2012, qui rend obligatoire la déclaration annuelle au Ministère de l'environnement des substances à l'état nanoparticulaire par les fabricants, les importateurs, et les distributeurs, dès lors qu'ils produisent, importent ou distribuent au moins 100 grammes par an de cette substance. Ces informations seront ensuite mises à disposition du public.

L'AFOC considère que ces textes vont dans le bon sens, mais les résultats des études de toxicologie sur les premiers nanomatériaux interviendront dans plusieurs années. Pendant ce temps, les professionnels auront mis sur le marché de nouveaux nanomatériaux dont les risques ne seront étudiés que beaucoup plus tard, ce qui est contraire à la règle de prévention des risques : « pas de données, pas de marché ».

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