L’Académie de l’air et de l’espace voit loin

C’est un peu le think tank de l’aéronautique et de l’espace. Créée en 1983 par André Turcat, l’Académie de l’air et de l’espace compte 215 membres « triés » sur le volet : scientifiques de renom, ingénieurs, pilotes, astronautes, médecins, économistes, journalistes ou artistes se côtoient dans l’association reconnu d’utilité publique : « Nous n’avons pas la prétention de nous substituer à ce qui existe mais plutôt de voir pour quels aspects nous pourrions être des compléments intellectuels », précise Jean Pinet, ancien président de l’association et aujourd’hui membre honoraire.

Réunis en collèges, les membres de l’Académie organisent régulièrement des conférences, colloques, rencontres ou expositions pour faire « avancer la réflexion ». Des dossiers de synthèses sont ensuite envoyés, à la suite de ces manifestations, aux décideurs politiques, techniques ou financiers. Récemment, l’Académie s’est, par exemple, penchée sur la pollution atmosphérique causée par les avions et la formation des pilotes face à des situations inattendues. « Notre objectif est d’apporter des idées et des informations pouvant servir la prospective », condense, humblement, Jean Pinet. Depuis 2006, l’Académie est, en sus, devenue européenne pour être constamment en éveil sur ce qui se fait ailleurs.

Ardent militant de la cause d’un musée dédié à l’aéronautique à Toulouse, l’ancien pilote du Concorde se réjouit de voir, enfin, le projet aboutir : « Je suis d’autant plus content qu’il semblerait qu’il y ait, maintenant, une certaine aptitude à considérer un ensemble avec la Cité de l’Espace et Aeroscopia », observe-t-il tout en insistant sur la nécessité de se tourner résolument vers l’avenir : « Aeroscopia ne doit pas être dévolu à exposer des choses du passé, argumente-t-il. Les machines doivent, certes, être là pour montrer la progression de l’intelligence humaine mais ce lieu doit tout autant être un lieu qui permette la réflexion et la projection de cette réflexion. » Tout un programme…