L'Iran et le Hezbollah perçus comme des menaces plus graves
que les djihadistes sunnites, selon A. Yadlin
Israël
ouvre ses frontières à des djihadistes d'Al-Qaïda et du Front Al-Nosra
engagés dans la guerre civile en Syrie afin de les soigner, a assuré le Wall Street Journal cette semaine.
Le journal américain a indiqué que le Front Al-Nosra, branche
syrienne d'Al-Qaida qui combat actuellement le régime de Bashar el-Assad
et le Hezbollah, "n’a pas causé de torts à Israël" depuis que
l'organisation terroriste "a pris le contrôle de la zone frontalière"
sur le Plateau du Golan.
Bien que l’Etat hébreu considère Al-Qaïda et ses alliés comme des
ennemis, ses principales préoccupations sont actuellement dirigées vers
l'Iran et ses soutiens comme le Hezbollah, perçus comme des menaces plus
significatives dans l'immédiat. Selon le Wall Street Journal, l’attitude
d’Israël aurait provoqué des tensions avec les Etats-Unis, dont l’armée
a ciblé à plusieurs reprises des membres d’Al-Qaïda et d’Al-Nosra en
Syrie.
Amos Yadlin, ancien chef du Renseignement militaire israélien ayant
rejoint l’Union sioniste pour devenir le prochain ministre de la Défense
lors des élections du 17 mars prochain, a déclaré que l’Iran et le
Hezbollah sont "des menaces bien plus graves que les islamistes radicaux
sunnites", rappelant néanmoins qu'ils étaient également des ennemis.
Après le raid aérien israélien sur Quneitra en janvier, dans lequel
six terroristes du Hezbollah et soldats iraniens ont été tués, y compris
le général Ali Allah Dadi, gardien de la révolution, ainsi que le fils
de l’ancien commandant du Hezbollah Imad Mughniyeh, le président syrien
avait déclaré qu'il était "très clair" que l'Etat d'Israël soutient les
rebelles qui cherchent à le renverser.
"A chaque fois que nous progressons dans certaines zones, ils
attaquent afin de saper l'armée. C’est pourquoi en Syrie certains
rigolent et se demandent comment est-ce possible de croire qu’Al-Qaïda
n'a pas de force aérienne? Ils ont celle d’Israël", avait affirmé Bashar
el-Assad lors d’une interview accordée au journal américain Foreign Affairs.
Israël a toujours nié soutenir activement Al-Qaïda mais a rappelé à
plusieurs reprises sa volonté d’empêcher le Hezbollah de s’implanter
dans le Golan, d’où il pourrait lancer des attaques sur le territoire
israélien.
Le ministre de la Défense Moshé Ya’alon a assuré que l’Iran cherchait
à ouvrir un nouveau front contre Israël sur le Plateau du Golan.