Interview Métiers de Science

Olivier Groussin

Astronome au LAM

Olivier Groussin

Présentez-vous ainsi que votre environnement professionnel

Je m’appelle Olivier Groussin, j’ai 38 ans et je suis astronome au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille (LAM) depuis 2007. Je suis responsable de l’équipe scientifique « système solaire et formation planétaire », qui comptent actuellement 6 chercheurs permanents et 8 personnes non permanentes (étudiants en thèse, postdocs et CDDs). Notre équipe s’intéresse à l’étude des petits corps du système solaire (astéroïdes, comètes, objets trans-Neptuniens, …), à la formation des planètes dans les disques protoplanétaires et à l’étude de la couronne solaire. Nous sommes très impliqués dans les missions spatiales, en particulier la mission Rosetta (rendez-vous avec une comète) et la mission SOHO (coronographie solaire).

Quel cursus universitaire avez-vous suivi ?

J’ai suivi un cursus purement universitaire, avec une Licence de Physique et un Master 1 de Physique à l’Université de Nantes, puis un Master 2 de Physique et un Doctorat à l’Université d’Aix-Marseille. Après 1 an de postdoc à Berlin (Allemagne), 3 ans de postdoc à Washington (USA) et 1 an de postdoc à Marseille, j’ai obtenu un poste d’astronome au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille. En 2010 j’ai passé mon Habilitation à Diriger des Recherches (HDR).

Pourquoi avez-vous choisi de devenir chercheur ?

Les astres me fascinent depuis mon enfance et j’ai pendant longtemps observé le ciel avec un télescope d’amateur depuis mon jardin, à la campagne. Par ailleurs, les études longues ont toujours aiguisé ma curiosité et je voulais savoir ce qu’il y avait au bout de ce cursus universitaire de 8 ans après le bac. Le métier d’astronome est donc depuis longtemps dans ma tête, même si la passion pour le système solaire en particulier est venue plus tard, au cours de mes rencontres avec des chercheurs du domaine pendant mes premières années à l’Université de Nantes.

Qu’aimez-vous dans la science ?

La science est un moyen de structurer notre pensée et de comprendre le monde qui nous entoure, tout comme la philosophie ou les arts. Cette façon rationnelle de voir le monde qu’offre la science a un côté rassurant, dont l’homme a besoin pour éviter de prendre des décisions sur des critères ou des croyances parfois non objectifs. La science n’est toutefois par la vérité et le doute ainsi que la remise en cause sont les qualités premières d’un bon scientifique.

Que faites-vous au quotidien ?

Je passe la majorité de mon temps à analyser des données scientifiques (images, spectres, etc.), à rédiger des articles pour présenter mes travaux de recherche et à préparer l’avenir (demandes de temps de télescope, demandes de financement, préparation de projets futurs). Je voyage aussi régulièrement, principalement en France et en Europe, pour rencontrer mes collègues travaillant sur le même sujet de recherche ou les mêmes projets.

Quels sont vos projets professionnels pour 2014-2015 ?

Les années 2014 et 2015 seront principalement consacrées à l’analyse des données de la mission spatiale Rosetta, qui a rendez-vous avec la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko à partir de cet été. La mission durera au moins 1 an et demi.

Sur un volet plus personnel, pourriez-vous en 4 ou 5 lignes parler d’un livre, d’un film, d’une visite que vous avez particulièrement apprécié.

Pour ceux qui ont la chance d’y aller un jour, le musée de l’air et de l’espace à Washington D.C. (USA) est fantastique et a marqué mon esprit. Il retrace l’aventure technique et humaine de l’aéronautique et de la conquête spatiale depuis ses débuts. Le nombre d’avion et d’engins spatiaux en tout genre est impressionnant, la majorité d’entre eux étant les originaux qui ont vraiment volés. Tout simplement époustouflant !