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SOUFFLET Jacques

Ancien sénateur de la Seine-et-Oise
  puis des Yvelines

  • Vème République

    Ancien sénateur de la
    Ve République

Election

  • Elu le 28 avril 1959 (Seine-et-Oise)
  • Réélu le 22 septembre 1968 (Yvelines)
  • Fin de mandat le 28 juin 1974 (devenu membre du Gouvernement)

Fonctions exercées au cours de ses mandats de sénateur

  • Secrétaire du Sénat
  • Vice-président du Sénat

Fonctions antérieures

  • Ministre

Situation en fin de mandat

  • Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
  • Membre du Groupe de l'Union des Démocrates pour la République

Extraits de la table nominative :

Biographie

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

SOUFFLET (Jacques)

SENAT


SOUFFLET (Jacques)

Né le 4 octobre 1912 à Lesboeufs (Somme)

Décédé le 9 janvier 1990 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Sénateur de Seine-et-Oise, puis des Yvelines de 1959 à 1974

Ministre des Armées du 28 mai 1974 au 31 janvier 1975

C'est dans la Somme, mais à quelques kilomètres seulement de Bapaume et du Pas-de-Calais, que Jacques Soufflet voit le jour, deux ans avant le début de la Première Guerre mondiale. Son village natal est du reste entièrement détruit pendant le conflit. Quoique fils d'agriculteurs, Jacques Soufflet choisit d'embrasser le métier des armes. Ses brillants résultats scolaires lui permettent de préparer avec succès le concours de Saint-Cyr. Il y entre à 18 ans. Sous-lieutenant d'aviation en 1932, il intègre l'Ecole d'application de l'armée de l'Air. Il est affecté à la 52e escadre de reconnaissance, à Dijon-Longvic, de 1934 à 1936, puis rejoint l'Afrique occidentale française (AOF) où il sert jusqu'à l'automne 1938. C'est à former des aviateurs qu'il se consacre pendant la drôle de guerre, puis pendant la campagne de France, comme adjoint au commandant d'une école de pilotage sur l'aérodrome de Saint-Cyr.

Son existence bascule le 17 juin 1940. Après avoir écouté le message dans lequel Philippe Pétain annonce qu'il compte demander l'armistice au nom de la France, Jacques Soufflet et plusieurs de ses camarades se décident à poursuivre le combat et gagnent la Grande-Bretagne. Après avoir rencontré le général de Gaulle à deux reprises (ce dernier cite son nom dans ses Mémoires de guerre), le chef d'escadrille Soufflet participe à l'opération « Menace », qui doit permettre de rallier l'Afrique occidentale française à la France Libre, en septembre 1940. Mais les soldats de Vichy tiennent en échec les troupes britanniques et françaises libres devant Dakar. Le jeune aviateur est alors fait prisonnier. Envoyé en métropole, il y est jugé, puis gracié et enfin versé dans les cadres de l'administration de Vichy, en qualité d'inspecteur au commissariat général aux Sports. Mais ces responsabilités ne l'emportent pas sur son refus initial de la défaite : il entre en effet dans la Résistance, puis réussit à passer en Espagne à la fin de l'année 1942. Jacques Soufflet gagne ensuite l'Angleterre et les Forces françaises libres. Il se distingue d'abord au sein du groupe de chasse « Alsace », avant de prendre le commandement du groupe de bombardement « Lorraine ». Son intrépidité et son courage lui permettent d'effectuer près d'une centaine de missions offensives jusqu'à la Libération. Le lieutenant-colonel Soufflet est alors appelé au cabinet du général de Gaulle. Il est fait compagnon de la Libération le 28 mai 1945.

Après la démission de Charles de Gaulle de la présidence du Gouvernement provisoire, Jacques Soufflet entame une brillante carrière au sein de compagnies privées de transport, notamment aérien. Au moment des événements de mai 1958, il occupe les fonctions de directeur-adjoint d'Air-Algérie. Il préside en outre l'amicale des Forces aériennes françaises libres. Jacques Soufflet adhère à l'Union pour la nouvelle République (UNR) dès sa création et en est le délégué général pour la région parisienne. Il figure en 3e position sur la liste d'union de l'UNR, du Centre national des indépendants (CNI), et des républicains modérés du Rassemblement des gauches républicaines (RGR), que conduit Jacques Richard à l'occasion des élections sénatoriales dans la Seine-et-Oise, au printemps 1959. Les sièges sont répartis à la proportionnelle. La liste des gaullistes et des modérés obtient le plus grand nombre de suffrages (1 113 voix sur 3 861, soit 28,8%) et obtient 3 des 8 sièges à pourvoir. Jacques Soufflet est élu sénateur de la Seine-et-Oise.

Il s'inscrit au groupe de l'UNR du Sénat, et siège à la commission des affaires économiques et du Plan, de mai 1959 à octobre 1960. Il devient ensuite membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation, avant de rejoindre la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées en octobre 1962. Il est rapporteur spécial de la section commune des dépenses militaires pour 1960, 1961, et 1962, ainsi que du budget des anciens combattants et victimes de guerre pour 1961 et 1962. En octobre 1962, ce gaulliste de la plus stricte obédience devient secrétaire du Sénat. Il conserve cette responsabilité jusqu'en 1965. Il défend en qualité de rapporteur devant la Haute assemblée le projet de loi autorisant la ratification du traité de l'Elysée, qui consacre la réconciliation franco-allemande (20 juin 1963). La position des gaullistes du Sénat est inconfortable dans les années 1960. Depuis que le président Gaston Monnerville a fait campagne pour le « non » au référendum du 28 octobre 1962, le Gouvernement n'est guère représenté lors des séances au Palais du Luxembourg que par des secrétaires d'Etat, à défaut le plus souvent des ministres compétents. Jacques Soufflet n'en affiche pas moins une fidélité sans mélange à l'exécutif. Il n'hésite pas à batailler contre la majorité sénatoriale, alors hostile à Charles de Gaulle. Au nom du groupe UNR, il regrette ainsi d'avoir à voter contre le budget de 1966 ; mais ses collègues l'ayant fortement amendé, le sénateur de Seine-et-Oise juge que « l'indépendance, le rayonnement et la sécurité de la France » ne sont plus assurés par le texte (15 novembre 1965).

Rapporteur pour avis du budget de l'armée de l'air à l'automne 1966, Jacques Soufflet devient aussi président du groupe gaulliste du Sénat. Il succède dans ces fonctions à Maurice Bayrou, comme lui compagnon de la Libération.

Jacques Soufflet accorde les pleins pouvoirs au gouvernement de Michel Debré pour rétablir l'ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960) et approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965). Il ne prend pas part au vote sur la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

C'est dans le département des Yvelines, issu du redécoupage administratif de la région parisienne, que Jacques Soufflet sollicite le renouvellement de son mandat sénatorial le 22 septembre 1968. Il y conduit la liste d'Union nationale pour la défense de la République et l'expansion des Yvelines. Il est réélu, bien que le résultat de sa liste soit décevant (446 voix sur 1 418, soit 31,5%) et qu'elle soit devancée par la liste de l'ancien ministre de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), Edouard Bonnefous, qui rassemble la droite antigaulliste et d'anciens membres du parti radical, comme Jean-Paul David.

Jacques Soufflet retrouve néanmoins son siège au Sénat au lendemain de ce scrutin. Il siège désormais à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale. Il prend fréquemment la parole en séance publique, qu'il s'agisse de revendiquer au nom des gaullistes la paternité de la loi d'orientation de l'enseignement supérieure, considérée comme libérale (25 octobre 1968) ou de dénoncer le rejet par le Sénat du budget pour 1969 (12 décembre 1968). Au plus fort de l'affrontement entre la majorité sénatoriale et le président de la République, soit quelques jours avant le référendum du 27 avril 1969, le sénateur des Yvelines met au défi des opposants comme Pierre Marcilhacy, Louis Namy et Dominique Pado de répondre à cette question : « si la France est en République, à qui le doit-elle ? » (8 avril 1969). L'examen du VIe Plan de développement économique et social lui permet de rappeler très pragmatiquement que « pour améliorer [la société], la première condition, l'indispensable préalable est de produire plus de biens, plus de richesses ». Il observe que « ce n'est pas en multipliant les arrêts de travail, et en freinant, en cassant le rythme de la production à tout propos [...] que cet objectif sera atteint » (24 juin 1971).

La tâche de Jacques Soufflet à la tête du groupe de l'Union pour la défense de la République (UDR) du Sénat perd en complexité après l'échec du référendum du 27 avril 1969 et la défaite d'Alain Poher au scrutin présidentiel de juin 1969. Une partie des Centristes et l'essentiel des Indépendants soutiennent désormais le Gouvernement. En octobre 1971, l'ancien Français libre quitte la présidence du groupe UDR pour prendre la vice-présidence du Sénat. Il dirige en cette qualité les travaux de la Haute assemblée lors de 52 séances publiques entre octobre 1971 et le printemps 1974. Jacques Soufflet assume en outre la responsabilité de rapporteur pour quatre projets de lois relatifs à l'aviation civile en 1972. Il se prononce en faveur de la création des régions le 29 juin 1972.

Au sein de l'UDR, Jacques Soufflet se distingue des autres « gaullistes historiques » en soutenant les menées de Jacques Chirac plus que celles des « barons » comme Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré ou Olivier Guichard. L'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République et la nomination de Jacques Chirac à Matignon lui permettent de faire son entrée au Gouvernement, comme ministre des Armées. La presse souligne alors à l'envi sa qualité de saint-cyrien et de spécialiste des questions de défense. Il est remplacé au Sénat par Jean Bac. Très vite, le nouveau ministre des Armées est confronté à un mouvement d'ampleur inattendue parmi les appelés, qui forment des « comités de soldats » pour obtenir de nouveaux droits. Son remplacement par Yvon Bourges, après moins d'un an passé dans le ministère de la rue Saint-Dominique, est considéré par beaucoup comme un désaveu. La carrière politique de Jacques Soufflet s'achève avec ce départ du Gouvernement, même s'il conserve un temps des responsabilités au sein de l'UDR.

L'ancien sénateur, qui n'a pas de mandat local, siège ensuite aux conseils des ordres de la Légion d'honneur et de la Libération. Il publie ses mémoires en 1984 et meurt six ans plus tard, à l'âge de 77 ans. Il était commandeur de la Légion d'honneur et titulaire de la Croix de guerre 1939-1945, de la médaille de la Résistance et de la distinguished flying Cross britannique.

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Photo de M. Jacques SOUFFLET, ancien sénateur
Appartenance politique
Membre du Groupe de l'Union des Démocrates pour la République
Etat-civil
Né le 4 octobre 1912
Décédé le 9 janvier 1990
Profession
Ancien directeur de compagnies de navigation aérienne
Département
Yvelines