16 juillet 2015

Qui va piano va sano - La Loi du moindre effort (Partie 1)

« L'Action est proportionnelle au produit de la masse par la vitesse et par l'espace. 
Maintenant, voici ce principe, si sage, si digne de l'Être suprême : 
lorsqu'il arrive quelque changement dans la Nature, 
la quantité d'Action employée pour ce changement 
est toujours la plus petite qu'il soit possible. »
Pierre Louis Moreau de Maupertuis

J'ai longtemps fait les frais de la croyance populaire quasi religieuse de « On n’a rien sans effort » ou plus poétiquement « Nul confort sans effort ». Quelle ignare j'ai été!

Comment justifier mes échecs ou résultats non désirés quand justement tout ce que j'ai pu humainement faire pour atteindre mes objectifs a été fait avec beaucoup d’huile de coude? 

Le fameux slogan « Quand on veut on peut » doit-il être interprété au premier degré ou ai-je besoin d’en comprendre autrement la signification afin qu'il porte fruit sans me tuer à l’ouvrage? Est-ce que la réponse se situe à un autre niveau de conscience? 

Vous me voyez venir hein? Non? Bon.


Quand la force occupe le chemin

Est-ce qu’il t’es déjà arrivé d’avoir l’impression d’avoir tout fait (« J’étouffais! = J’ai tout fait! » – j’aime bcp ce jeu de mot qui est porteur de sens) pour atteindre un objectif que tu t’étais fixé (matériel ou affectif), et que, malgré tout, embûches, délais, petite misère se sont présentés au cours du chemin te faisant ainsi douter de ta motivation initiale et du désir même de l'objectif? Moi oui.
  • des relations compliquées ou à sens unique malgré toutes mes bonnes intentions;
  • des désirs matériels demandant beaucoup de sacrifices pour être réalisables (en temps, en argent ou en concessions);
  • des emplois dont l'environnement social ou physique me rendait malheureuse ou malade;
  • name it...
Et en bonne colonisée, je persistais à rester là, et à continuer à fournir de l'énergie (des efforts) dans ce que je n'avais peut-être pas essayé suffisamment fort ou bien j’essayais autrement. Pourquoi? Bien, pour tenter, comme tout le monde, d'obtenir un résultat conforme à mes attentes ou, du moins, à un seuil d'acceptation satisfaisant, genre « juste correct » pour ne pas paraître de ceux qui n’en font pas assez pour réussir.

Pôve moi! C’est ce qui s’appelle chercher le trouble...

Parce que justement quand ça force, c'est que je ne suis pas au bon endroit au bon moment (question de timing, de personnes, d’environnement, etc.).

Plus je force, plus j’obtiens de la résistance.
Si je force la situation au lieu de suivre la vague plus la résistance grandira.
Je me dois donc d'être flexible plutôt que rigide.
Arrêter de croire que de faire les bonnes choses 
équivaut à faire plus d’efforts et de concessions.

Comment je peux savoir alors quand je dois arrêter ou lâcher prise dans mes démarches? Ne dit-on pas que rien ne s'accomplit sans effort? Que fournir de petits efforts engendre de petits résultats? Est-ce que cela veut dire que je ne dois plus mettre d'efforts dans ce que j'entreprends? C’est donc bien complexe ce concept-là penses-tu.  Que je te comprends donc! Mais avec un peu d'efforts (!), je vais tenter d'en décortiquer le sujet pour le rendre plus accessible, et ce, en deux articles, dont celui-ci est évidemment le premier.

Aide toi et le ciel t’aidera

Je suis là à espérer un coup de main providentiel, un signe évident qui puisse m'éclairer à faire les bons choix, connaître la prochaine étape, mais lorsque le renfort « divin » ou le signe attendu se manifeste enfin je ne suis pas suffisamment à l'écoute pour le percevoir et le comprendre. 

Parce que si je m'attends à un buisson ardent parlant ou un ange descendant du ciel avec le mode d'emploi, je risque soit de perdre connaissance ou d'attendre plusieurs vies.


Comment arrive-t-on à faire disparaître les jugements?
En travaillant sur les perceptions. 

Même principe pour les convictions et croyances.

C'est donc sur ma perception de ce que je dois exactement faire (ou pas) pour être efficace, efficiente et sauver du temps que je dois travailler. Ce sont des actions congruentes que je dois poser plutôt que d'augmenter les efforts.

Selon Pareto, environ 20 % seulement des efforts produisent plus de 80 % des résultats. Ce qui revient à dire que 80 % des efforts fournis le sont en vain ou servent de « front » aux orgueilleux. Moi, battre du vent, ce n'est pas mon fort. Je préfère mettre mes énergies ailleurs.

J'aime bien la manière avec laquelle le Dr Deepak Chopra, endocrinologue, conférencier et écrivain, aborde le sujet dans son livre « Les 7 lois spirituelles du succès » à l'aide de la 4e loi qui est celle du moindre effort. Cette « loi » se fonde sur le principe que l'intelligence de la nature (la vie) fonctionne sans aucun effort, l'abandon et la non résistance. L'herbe pousse sans effort, le soleil brille sans effort, le vent souffle sans effort, etc. Ces éléments SONT tout simplement. Ils sont en accord avec leur essence intrinsèque, ils ne tentent pas d'agir autrement. Il est donc celui de l'harmonie et de l'amour de son essence. 

Lorsque nous avons appris cette leçon de la nature, nos rêves se réalisent d'eux-mêmes sans avoir à fournir des efforts dans le sens péjoratif. 

En voici donc les trois préceptes selon le Dr Chopra :

Loi du moindre effort

·        Accepter
Aujourd'hui, j'accepterai les personnes, les situations et les circonstances telles qu'elles se présenteront. Je saurai que ce moment est comme il devrait être, parce que l'univers entier est comme il devrait être. Vous accepterez les choses comme elles sont, et non comme vous auriez voulu qu'elles soient à ce moment-là. Il est important que vous le compreniez : vous pouvez souhaiter que les choses soient différentes dans le futur, mais en ce moment, vous devez accepter les choses comme elles sont.
·        La responsabilisation
Arrêter de blâmer soi et les autres ou quoi que ce soit pour votre situation. Si vous acceptez la circonstance, l'événement, le problème, cette prise de responsabilité vous apporte la capacité de trouver une réponse créative à la situation telle qu'elle est aujourd'hui. Chaque difficulté contient les graines de l'opportunité. Ce type d'attention vous permet donc de saisir le moment et de le transformer en une réalité ou en une situation meilleure. Toutes les relations que vous attirez à ce moment précis sont précisément celles dont vous avez besoin. Il y a un sens caché derrière chaque événement. Ce sens caché est au service de votre propre évolution.
·        L'abandon
Laisser tomber le besoin de convaincre ou de persuader les autres de la justesse de votre point de vue. De cette manière, votre attention abandonne ses défenses. Lorsque vous vous tenez sur la défensive, lorsque vous condamnez les autres et n'acceptez pas de vous abandonner au moment présent, votre vie rencontre de la résistance. À chaque fois que vous sentez une résistance, prenez conscience de ceci : si vous forcez la situation, la résistance grandira. Quel bénéfice y a-t-il à rester rigide comme le chêne qui se brisera et s'effondrera dans la tempête? Choisissez plutôt d'être flexible, comme le roseau qui survit parce qu'il ploie sous l'orage.

Quand je suis en harmonie avec mon environnement et que je suis alignée sur ce que je SUIS réellement et non ce que les autres attendent de moi, je peux alors comprendre et appliquer la Loi du moindre effort, soit être dans le Flow, sur mon X.  Et quand cela arrive, je n'ai point besoin de fournir d'efforts superflus pour réaliser mon objectif, car tout semble couler de source; l'aide et les ressources dont j'ai besoin se présentent alors au bon moment.


N'offrir aucune résistance à la vie c'est être
dans un état de grâce, tranquillité et légèreté.
Cet état ne dépend plus alors que les choses
soient d'une certaine manière, bonnes ou mauvaises.
-Eckhart Tolle


Si tu forces trop, c’est probablement de la *m*r*d* qui va aboutir :-)

Il n'est pas question ici de ne plus faire d'efforts et d'attendre, évachée bien sagement sur mon lazy boy, que tout se réalise sans aucune intervention physique de ma part.  

Non.  J'ai la responsabilité d'être disposée pour entendre et percevoir les signes plutôt que de m'étourdir dans l'action. Habituellement, mon corps me parle. Quand je ne dois pas me retrouver dans un lieu ou en présence d'une personne en particulier, je subis alors une baisse d'énergie. Je suis rapidement épuisée. Tout me demande soudainement plus d'efforts physiques et mentaux et mon endurance faibli.


Si mes pensées et mes gestes ne sont pas alignés avec ce que je veux réellement accomplir, je dilapiderai mon énergie vitale à faire plein d’autres choses aucunement reliées à mon objectif initial. Ce qui signifie que lorsque les occasions de faire ce que je veux faire se présenteront, je risque de ne plus avoir l’énergie ou le temps de les accueillir.

****

En terminant cette première partie, je vous laisse sur un passage du livre « Le Why Cafe » de John P. Strelecky qui résume en d'autres mots ce qu'est la Loi du moindre effort :

« (… ) J’ai réalisé que, dans la vie, les vagues qui venaient en face de moi étaient composées des gens, des activités et de choses qui essayaient de capturer mon attention, mon énergie et mon temps, mais qui n’étaient pas associées à ma raison d’être. Les vagues qui retournent à la mer sont les gens, les activités et les choses qui peuvent m’aider à réaliser ma raison d’être. En conséquence, plus je dépense de temps et d’énergie sur les vagues qui vont vers la plage, moins j’ai de temps et d’énergie pour celles qui retournent vers la mer. Une fois que j’ai compris cela, j’ai vu les choses sous une perspective différente. Je suis devenue plus sélective au sujet des raisons et de l’intensité de ma nage. »



Cet article est également une contribution à l’événement mensuel de l'édition A la croisée des Blogs du site DeveloppementPersonnel.org, dont le thème de Juillet 2015 était « ralentir pour réussir » organisé par Alexandre Philippe (voir son site ceclair).

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