Il faudra bien en sortir… Par Georges HOFFMANN

Tout va donc au plus mal, sans perspectives apparentes crédibles.

On agonisait autrefois le régime de de Gaulle , la V° république, de quolibets qui ont porté : régime antidémocratique, du coup d’état permanent, à la fois bonapartiste et bâtard, finalement moribond.

Mais autrefois, on pouvait espérer, un progrès pour les plus confiants, sinon un blocage de la descente en enfer, en chassant tout d’abord de Gaulle qui voulait décentraliser ( !), puis en chassant ses héritiers traîtres Giscard-Barre lesquels les premiers ont cherché à bloquer les salaires, à instaurer une politique d’austérité contre les conquêtes sociales.

Mitterrand est donc venu au pouvoir, vieille « arsouille » du régime de Vichy, pour reprendre le mot du général déchu.

Il n’y est pas venu sans combats : la direction du PC l’attaquait comme un homme « affable » ce qui -au delà des mots justes- revenait à préférer le maintien au pouvoir de la droite. Dans le même temps les médias lançaient l’opération Rocard1 pour «  le parler vrai » contre le slogan à la base du PS d’Epinay se prononçant « pour la rupture avec le capitalisme ».

Mitterrand et le nouveau Parti Socialiste, sphynx renaissant des cendres de la SFIO comme copie du parti de 1905 de Jaurès, allaient « tenir bon » et arriver au pouvoir élus par la classe ouvrière, par quelques « gros » quand même et aussi par de petits arrivistes bien sûr.

Un soutien politique pour battre la droite, sans condition alors, a grandement facilité cette victoire (soutien bien évidemment parfaitement occulté par les médias),celui des trotskystes.2

Car 1981 a bien constitué une victoire pour la classe laborieuse qui cherchait sur le terrain des élections à transformer le Non au référendum gaullien, au Non à la V° République, en une issue gouvernementale.

Les trotskystes allaient prendre le nouveau PS au mot, lui qui se refusait au stalinisme, se reconstruisant contre les « errements à droite de la SFIO », sur la base d’une politique affichée de « rupture avec le capitalisme ». Et ils allaient y faire entrer de nombreux cadres pour l’y aider loyalement. Le courant popereniste de gauche avait ainsi été parrainé depuis ses débuts, la fête du peuple de gauche organisée à la Bastille le 10 mai 81 l’était par Jospin Ier secrétaire national en remplacement de Mitterrand et par Cambadélis président de l’UNEF…

Après quelques mois, où sans rompre avec le capitalisme bien sûr, mais en contradiction avec ses envies les plus pressantes et vue la situation, le rapport de force, le gouvernement de gauche accordait un certain nombre d’avantages sociaux (5° semaine de congés, retraite à 60 ans, hausse salariale, 39 heures sans réduction de paye, abolition de la peine de mort) mêlés de suite de contre-réformes (reprise de la régionalisation gaulliste- inégalitaire par définition, politique en direction de Maastricht et ses déficits, lois dites Auroux allant déjà dans le sens d’une forme d’‘ « amour », au moins de soutien, pour les patrons » chère à M. Vals… ).

Et bien sûr la République du coup d’Etat permanent était validée.

Soit-dit en passant des mesures positives pour les travailleurs peuvent donc parfaitement être prises par un gouvernement qui a l’appui du peuple. C’est ainsi que Savary, l’ancien Premier secrétaire du nouveau PS, avant Mitterrand, déclarait à la tribune de l’Assemblée qu’il aurait parfaitement pu « abolir toute les dispositions anti- laïques en une seule nuit » . C’est ainsi que le Ier Ministre Mauroy, déclarait « qu’il pouvait y avoir plusieurs écoles dans la république, mais qu’il n’y avait qu’une seule école de la République ».

Oui tout ceci était possible.

Mais c’est l’inverse qui a finalement été fait.

Mauroy, fidèle soutien de Rocard contre le « Tenir bon de Metz », s’appuyait sur Delors, ancien chargé de mission du RPR, père de cette UE sangsue et de son écu dévastateur, pour non plus parler de rompre avec le capitalisme, mais ramper devant ses exigences. Jospin, Cambadélis, Poperen, Mélenchon, Harlem Désir et bien d’autres, tout le monde suivait, le PC aussi durant des mois avec ses « amis du CERES » les chevènementistes, aujourd’hui Jean-Luc Laurent.

Tout le monde sauf ceux (communistes, trotskystes, anarcho-syndicalistes) qui allait donner le PT, puis le POI avec notamment les socialistes maintenus de la revue Réflexions, exclus du PS par Jospin.3

Alors aujourd’hui que faire ?

De l’eau a coulé sous les ponts, tout a empiré, mais les problèmes sont les mêmes, en plus explosifs.

Tout ce qui va dans le bon sens ( de la classe ouvrière et de la démocratie) est le bienvenu.

Par contre quand Valls- qui représente 5% des votes du PS et n’en est pas à son coup d’essai sur cette question, dit qu’il faut abandonner le mot socialisme, la notion de parti, il faut le rejeter fermement. Quand le budget est celui du pacte de solidarité, qui est un pacte en faveur du patronat, qui appauvrit encore la population au nom d’une dette non contractée par elle et qui permet une spéculation lucrative sans fin de la finance, il est bien de le dénoncer, comme le font nombre d’opposants à l’intérieur du PS. Mais il ne faut pas faire passer ce budget en s’abstenant. Quand on critique le budget de la Sécurité Sociale qui remet en cause ses fondements de remboursements égaux pour tous sur la question des allocations familiales, c’est bien. Mais il ne faut pas le faire passer. Quand on dit que la politique de réforme territoriale qui éclate la nation en entités à législations particulières comme autrefois avant la révolution et ses départements égalitaires, met en danger la République, on a raison, mais alors il faut voter contre et appeler à manifester tous ensemble contre.

Une nouvelle majorité est là, à portée de la main, c’est celle qui a gagné en 69 contre de Gaulle, qui a gagné en 81 contre Giscard et qui s’est relevée en 2005 pour dire Non au référendum pour l’UE de la droite et de Hollande.

Cela suppose l’indépendance par rapport aux exigences de profits sans fin de la finance, le refus de cette politique qui nous mène dans le mur et met en danger la démocratie. Cela suppose de remettre en cause cette république antidémocratique, cela suppose d’aller vers une assemblée constituante souveraine, cela suppose la discussion entre tous à tous les niveaux, dans les communes, les assemblées, entre militants des partis ouvriers et démocratiques pour renforcer le parti de l’indépendance, de l’unité retrouvée et de la victoire.

GH

1 C’est cette politique, suivie d’une acceptation totale des premières mesures de rigueur du gouvernement Mitterrand-Maurois-Delors en 82-83, liquidant la sidérurgie lorraine et bloquant les salaires pour se soumettre à l’ancêtre de l’euro, le serpent monétaire européen, qui va laminer le PC : cet électorat s’en va progressivement vers une abstention qui prend une proportion considérable. Malgré le martèlement assourdissant des médias qui prétendent l’inverse, l’électorat du FN, propulsé par Mitterrand pour diviser les voix de droite, vient bien de ces anciens votes populistes RPR puis giscardiens dans les cités pauvres et plus riches.

2 Nous parlons de ceux que les médias appellent « lambertistes », pas du NPA qui a toujours représenté une version gauche non indépendante de la politique du PC, laquelle fait toujours le grand écart entre une politique de critique et de soutien du PS.

3 Celui-ci expliquera plus tard sans plus de façons qu’en réalité « il était impossible de rompre avec le capitalisme » et sera le premier à quitter le navire pour laisser la place à Hollande, lorsque Le Pen passera devant lui. Et ce précisément du fait de sa politique « moderne » de privatisations pro-capitaliste , tournant le dos au socialisme, obligeant à gauche au refus par l’abstention et favorisant la radicalisation de la partie populiste de la droite.

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