Love

"....What place had Ravel for love? It seemed that there was none. ....One day I said to him: 'Maurice, you ought to marry. Nobody understands and loves children as you do. Get rid of your hermit life and have a real home.' Ravel replied: 'Love never rises above the licentious.' This 'licentiousness' he was willing, within moderation, to allow to some street-walking Venus; what remained beyond that would have turned his life upside-down and he did not find the idea an encouraging one.

"....One evening Ravel, as timid men sometimes do, asked a woman he had known for a long time to marry him. She burst out laughing and said to all and sundry: 'Ravel is crazy: he wants to marry me.' From that time he abandoned all idea of disrupting his solitude." [1]
  (Marguerite Long, in Long, [1973], p.121-122)

Silhouette painted by Ravel

"According to Hélène Jourdan-Morhange, [Léon-Paul] Fargue was 'united to Ravel by a tender friendship of youth' [2] and he remained an object of his admiration, though not a constant companion, for the rest of his life."
  (Larner, [1996], p.220)

Silhouette painted by Ravel

"You see, an artist has to be very careful when he wants to marry someone, because an artist never realizes his capacity for making his companion miserable. He's obsessed by his creative work and by the problems it poses. He lives a bit like a daydreamer and it's no joke for the woman he lives with. One always has to think of that when one wants to get married." [3]
  (Ravel to Manuel Rosenthal, quoted, and translated, by Nichols, [1987], p.35)

Silhouette painted by Ravel

Rosenthal was surprised when Ravel arranged to meet him in a brasserie frequented by ladies: "....What he called 'ladies' were, in fact, prostitutes and indeed ... I saw several of these 'ladies' making signs at him; they knew him very well and he gave them a very friendly wave, saying 'Bonjour, bonjour'. I think it was a sort of outlet. ...It was very understandable and, for me anyway, completely refutes the suggestion people have made ... that he was homosexual. Not that it would have mattered in the least: he could have been homosexual without prejudice to his musical genius, but he wasn't." [4]
  (ibid. p.36)

Silhouette painted by Ravel
Ravel's bed at Le Belvédère

"We are not made for marriage, we artists. We are seldom normal, and our life still less so." [5]
  (Ravel to Hélène Casella, translated from Orenstein, [1989], letter 150)



"At heart, my only mistress is music." [6]
(Ravel to Jacques de Zogheb, translated from Colette [1939], p.172.)


Notes:


[1] "Quelle place, dans ces conditions Ravel a-t-il faite à l'amour? Il semble bien qu'elle ait été nulle. ...Je lui dis un jour: 'Maurice, vous devriez vous marier; personne n'aime et ne comprend les enfants comme vous; abandonnez donc votre solitude et fondez un foyer'. Ravel me répondit: 'L'amour ne s'élève jamais au-delà du licencieux!' Ce 'licencieux' il l'accordait avec modération à quelque Vénus de carrefour; le reste, qui eût bouleversé sa vie, il n'y a pas été peut-être bien encouragé. ...Un soir, Ravel avait brusquement, comme les timides, demandé à une camarade de toujours de l'épouser. L'autre s'esclaffe et crie à la cantonade: 'Ravel est fou, il veut m'épouser!' Il abandonna dès lors toute idée de rompre sa solitude." [1]
(Marguerite Long, dans Long [1971], pp.184-185.)


[2] "...c'est Fargue à l'oeil rêveur, qu'une tendre amitié de jeunesse unissait à Ravel...". [2]
(Hélène Jourdan-Morhange [1945], p.48.)


[3] "Voyez-vous, un artiste devrait faire très attention lorsqu'il a envie d'épouser quelqu'un car un artiste ne sait jamais jusqu'à quel point il peut rendre malheureux sa compagne. Il est obsédé par son travail de création, par les problèmes que ça lui pose. Il vit un peu comme un rêveur éveillé et ce n'est pas drôle pour la femme qui vit avec lui. Il faut toujours penser à ça lorsqu'on désire se marier." [3]
(Manuel Rosenthal, cité dans Marnat [1986], p.463.)


[4] "Et il m'avait dit (la première fois, je m'étais étonné qu'il me donne rendez-vous dans cette grande brasserie), il m'avait dit: 'Parce-que je serai là à partir de onze heures et vous verrez, c'est très bien, il y a des dames.' Ce qu'il appelait des dames, c'étaient des prostituées et, en effet, quand j'arrivai là avec Ravel, pour prendre l'apéritif avant de nous rendre tous les deux à Montfort l'Amaury, je voyais que plusieurs de ces dames - comme il les appelait - lui faisaient des signes, le connaissaient très bien et qu'il leur répondait très gentiment de la main en leur disant 'bonjour, bonjour'. Voilà. Je crois que c'était une sorte d'exutoire. ...C'est quelque chose que nous pouvons très bien comprendre, qui s'explique très bien et que, en tout cas pour moi, efface complètement les propos qu'on a tenus, sans aucune preuve d'ailleurs, - et j'ai bien la preuve du contraire, n'est-ce pas - sur une prétendue homosexualité. Ce qui n'aurait d'ailleurs aucune importance: il pouvait être le même musicien génial et être homosexuel, mais il ne l'était pas." [4]
(Rosenthal cité dans Marnat [1986], pp.464-465.)


[5] "Nous ne sommes pas faits pour nous marier, nous autres artistes. Nous sommes rarement normaux, et notre vie l'est encore moins." [5]
(Ravel à Hélène Casella, dans Orenstein, [1989], letter 150)


[6] "Au fond, ma seule maîtresse, c'est la musique." [6]
(Ravel à Jacques de Zogheb, dans Colette [1939], p.172.)

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