La réforme institutionnelle du Système statistique national (SSN), qui a commencé avec la promulgation d’une nouvelle loi statistique en 2005, a enregistré des progrès remarquables grâce à un engagement politique fort du gouvernement malien et un soutien appréciable des partenaires techniques et financiers.

La mise en place de l’Institut national de la statistique (INSTAT) est une des mesures phares de la réforme institutionnelle. En dotant l’INSAT d’un statut qui lui confère une personnalité morale et une autonomie de gestion, le gouvernement a offert les conditions de travail et de rémunération attractives et motivantes pour le personnel de l’institut. Par ailleurs, les conditions matérielles de travail se sont nettement améliorées avec l’installation de l’INSTAT dans un immeuble moderne et fonctionnel.

Au niveau sectoriel, les structures de production statistiques sont les Cellules de planification et de statistique (CPS). Les premières CPS ont été créées en 1992. Elles étaient au nombre de cinq et couvraient les départements chargés de l’agriculture, de l’élevage et de l’environnement ; des transports, des travaux publics et de l’habitat ; de l’éducation nationale ; des mines, de l’hydraulique et de l’énergie ; de la santé publique, de l’action sociale et de la promotion humaine.

Dans le cadre de la réforme institutionnelle du SSN, onze CPS ont été créées en 2007. Chaque CPS couvre un secteur pouvant être constitué d’un ou de plusieurs départements ministériels. Il s’agit de :

• la CPS/Secteur développement rural ;
• la CPS/Secteur eau, environnement, urbanisme et domaines de l’Etat
• la CPS/Secteur équipement, transports et communication ;
• la CPS/Secteur éducation ;
• la CPS/Secteur mines et énergie ;
• la CPS/Secteur santé, développement social et promotion de la famille ;
• la CPS/Secteur culture et jeunesse ;
• la CPS/Secteur industrie, commerce, artisanat, emploi et promotion de l’investissement privé ;
• la CPS/Secteur administration territoriale, fonction publique et sécurité intérieure ;
• la CPS/Secteur justice ;
• la CPS/Secteur coopération et intégration.

Une CPS est dirigée par un Directeur nommé par décret pris en Conseil des ministres. Le Directeur est assisté d’un Directeur Adjoint nommé par arrêté du ministre dont relève la CPS.

Le Mali s’est aussi doté d’un Schéma directeur de la statistique (SDS). Ce SDS a donné les grandes orientations du développement futur du SSN et décrit les activités à réaliser pendant la période 2006-2010 afin :

• d’assurer une production statistique en continuelle adaptation à l’évolution des besoins de la société et de l’économie ;
• de promouvoir le partage de l’information statistique disponible pour que le maximum d’utilisateurs publics et privés y accède.

Les exercices de revue annuelle du SDS, lancés en 2009, ont permis de discuter avec l'ensemble des utilisateurs des principales contraintes du secteur et contribué à l'amélioration de la programmation des activités. Le SDS est le cadre unique des interventions du gouvernement et des appuis des bailleurs.

La principale force du SSN du Mali réside dans l’expérience accumulée à travers la réalisation des enquêtes : ainsi l’INSTAT a réalisé trois recensements de la population, plusieurs enquêtes socio-économiques et sociodémographiques de grande envergure dont notamment les enquêtes de type DHS.

La mise en œuvre du SDS a permis à la production statistique d’enregistrer des progrès significatifs au cours des dernières années, que ce soit au niveau des statistiques macroéconomiques (notamment les comptes nationaux), des statistiques conjoncturelles (l’indice harmonisé des prix à la consommation) ou des statistiques démographiques et sociales. Le quatrième recensement général de la population et de l’habitation a été réalisé en 2009. D’autres enquêtes à couverture nationale ont été réalisées. Il s’agit de l’Enquête permanente sur l’emploi, l’Enquête à indicateurs multiples et de dépenses des ménages (ELIM-MICS 2009), l’Enquête démographique et de santé (EDS cinquième édition) et l’Enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP 2011).

Le Système statistique national du Mali est décentralisé et associe un organisme central autonome et des structures sectorielles et régionales toujours intégrées dans la structure administrative du pays. A côté des Unités statistiques des Cellules de planification et de statistique et des Directions régionales de la planification, de la statistique, de l’informatique, de l’aménagement du territoire et de la population, il existe des unités statistiques dans certains services techniques nationaux ou régionaux. Les observatoires[1] sont également considérés comme faisant partie du Système statistique national.

Le SSN est organisé autour de l’INSTAT qui est le principal producteur de statistiques publiques et qui est chargé d’assurer la coordination technique de l’ensemble du SSN. Il appuie également sur le plan technique les structures de production sectorielles et régionales dans la conception, l’exécution et le traitement d’enquêtes statistiques ou la mise en place de systèmes d’information.

Pour assurer le développement statistique de ses Etats membres et renforcer leurs compétences dans ce domaine, AFRISTAT opère à travers des actions de formation et d’appuis à l’élaboration d’outils appropriés. Depuis le démarrage de ses activités, AFRISTAT soutient le Mali dans tous les domaines de la statistique et lui apporte divers appuis techniques, personnalisés ou s’inscrivant dans le cadre des travaux régionaux.

AFRISTAT intervient au Mali particulièrement en comptabilité nationale, statistiques des prix, statistiques agricoles et de l’emploi, enquêtes auprès des ménages. Il apporte aussi son appui dans le domaine de la diffusion des données statistiques. Pour améliorer la qualité des données statistiques, AFRISTAT encourage et aide le système statistique du Mali à utiliser les outils conceptuels et méthodologiques produits par l’Observatoire dans tous ces domaines conformément aux standards internationaux et aux fins de l’harmonisation.

AFRISTAT est très actif dans l’amélioration de la qualité des indices des prix à la consommation, des comptes nationaux et de la conjoncture économique au Mali. Depuis sa mise en place et compte tenu de leur proximité, les administrations maliennes en charge de la statistique bénéficient intensément de l’offre d’assistance technique d’AFRISTAT. Grâce à cet appui, le Mali améliore progressivement la qualité de ses indicateurs économiques (indices de prix, produit intérieur brut, indice de la production industrielle etc.).

AFRISTAT a contribué, en partenariat avec la France, à la préparation au concours d’entrée dans les écoles de statistique. Cette initiative a favorisé l’accès d’un plus grand nombre de candidats à la formation de cadres supérieurs dans les métiers de la statistique.

AFRISTAT est régulièrement intervenue dans la conception méthodologique de différentes opérations statistiques. Sans être exhaustif, on peut citer : l’étude sur l’évaluation des besoins de formation de l’artisanat au Mali, l’enquête nationale sur l’emploi en milieu urbain de l’Observatoire sur l’emploi et la formation (OEF), l’enquête auprès des ménages; l’enquête test sur l’estimation de la production maraîchère à Bamako ; l’enquête sur le secteur informel et le 4ème recensement général de population et de l’habitat.

Sur un tout autre plan, AFRISTAT, au sein du groupe statistique réunissant les partenaires techniques et financiers, accompagne le Mali sur les questions de l’organisation institutionnelle de son système statistique.

[1]Département de l’Observatoire de l’emploi et de la formation et Observatoire du développement humain durable et de la lutte contre la pauvreté au Mali