Premier athlète mauricien en piste, Brandy Perrine s’attaque à l’incroyable défi de se qualifier pour la finale du 100 m T54 de samedi.
C’est au tour de Brandy Perrine et de Scody Victor de se plonger dans l’ambiance de Rio. Après la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques, la nuit dernière, les compétitions débutent ce soir. L’athlète Brandy Perrine sera la première en piste au Stade olympique. La Mauricienne disputera les séries du 100 m T54, cette nuit. Quant à Scody Victor, il sera en action au 100 m nage libre S9, lundi prochain au Stade Aquatique Olympique.
Les deux séries du 100 m T54 ont été programmées pour 2h01 et 2h09 dans la nuit de jeudi à vendredi à Maurice. Pour Brandy Perrine, le défi sera de passer l’épreuve pour se qualifier pour la finale de samedi. «Ce sera une excellente chose pour Maurice d’avoir un premier représentant en finale des Jeux paralympiques», analyse la présidente de la Physically Handicaped Persons Sports Federation (PHYSFED), Véronique Marisson.
Flora Perrine rêve également de voir l’aînée de ses deux filles en finale des Jeux paralympiques. «C’est l’objectif qu’elle s’est fixé. Je sais que ce premier tour ne sera pas facile. Et je prie pour que tout se passe bien pour elle», dit-elle.
Les Jeux paralympiques sont une compétition durant laquelle chaque participant voudra se surpasser. «Et pour Brandy Perrine, ce sera aussi un exploit personnel de courir en dessous de son meilleur temps. Dans tous les cas, j’espère la voir réussir ce challenge personnel», poursuit Véronique Marisson.
La Mauricienne est, actuellement classée 27e mondiale sur la distance avec un chrono de 18.89. «Avec ce chrono, elle avait couru en dessous des minima B à Berlin le 16 juillet. Pour nous, c’est déjà une bonne chose d’aller à Rio avec ce temps», poursuit la dirigeante. Le déplacement en Allemagne a surtout aidé Brandy Perrine à se mettre en confiance. «Le Grand-Prix de Berlin était ma deuxième compétition internationale après celui de Dubai disputé en mars. Cela m’a aidée à me mettre en confiance. Je sais que je peux rivaliser avec les autres filles», confie Brandy Perrine.
Handicapée de naissance, Brandy Perrine n’arrête pas de surprendre sa mère par sa détermination. «Elle a fait beaucoup de sacrifices pour arriver à Rio. Et je suis fière qu’elle y soit», relate Flora Perrine. Cette dernière raconte comment sa fille s’est transformée grâce au sport. «Elle avait environ 15 ans quand elle a commencé grâce Véronique Marisson. Elle s’est d’abord mise au tennis avant d’essayer l’athlétisme», dit-elle.
Flora Perrine atteste que, depuis que Brandy Perrine s’est mise au sport, sa vie a complètement changé. «Elle se distrait après les cours. C’est une très bonne chose car auparavant elle restait confinée à la maison. Aujourd’hui, elle est moins réservée et elle est devenue indépendante», explique-t-elle.
L’athlète fête ses 18 ans aujourd’hui. «C’est son premier anniversaire loin de nous. Elle me manque énormément. Mais ce jour sera un grand jour. Ma fille sera au départ d’une course paralympique. Une chose que je n’aurai jamais imaginée», dit-elle. En cas de qualification pour la finale, ce sera donc une double célébration pour la Mauricienne.
Brandy Perrine en course dans le sport le plus populaire des Jeux
Vingt-deux sports, dont deux nouveaux, le canoë- kayak et le triathlon sont représentés aux Jeux paralympiques de Rio du 7 au 18 septembre. Maurice est présente en athlétisme et en natation. L’athlète, Brandy Perrine et le nageur Scody Victor ont bénéficié des University Wild Cards. Brandy Perrine participe à ses premiers Jeux en athlétisme. C’est le sport le plus populaire et le premier à avoir été inscrit au programme des premiers Jeux paralympiques, à Rome en 1960, il rassemble le plus grand nombre de sportifs, 1 100 au total, pour 177 podiums. On y trouve les mêmes épreuves que pour les valides sauf la perche, le lancer de marteau et la course de haies.
Ouvert aux paraplégiques et tétraplégiques, amputés, malvoyants et non-voyants (accompagnés d’un guide ou non), paralysés cérébraux, déficients intellectuels (pour les épreuves du 1 500 m, 400 m, poids et longueur) et personnes de petite taille (uniquement pour le lancer), il se pratique en fauteuil ou debout, avec des prothèses pour les amputés des membres inférieurs.
Les athlètes sont classés selon des catégories de handicap pour qu’ils aient des chances égales. En conséquence, on a compté jusqu’à 15 finales du 100 m aux Jeux Paralympiques de Londres en 2012.
