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Aéronautique

Pourquoi le patron du spatial d'Airbus passe la main

Après 16 ans à la tête du spatial chez Airbus, François Auque cède les rênes à Nicolas Chamussy, directeur de cabinet de Tom Enders. Il laisse un groupe en pleine forme, numéro deux mondial du spatial.

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François Auque, directeur général d'Airbus Space Systems
François Auque, directeur général d'Airbus Space Systems Airbus Defence and Space

Une page se tourne chez Airbus. Le groupe européen vient d’annoncer le départ de François Auque, le patron historique des activités spatiales du groupe (Space Systems), qui dirigeait l’ex-Astrium depuis 16 ans. Le dirigeant, qui fêtera ses 60 ans le 1er juillet prochain, a décidé "après 16 années à ce poste", qu’il était temps pour lui de passer le relais, selon les termes du communiqué. Il sera remplacé par Nicolas Chamussy, 48 ans, actuellement directeur de cabinet du patron d’Airbus Group Tom Enders. Le nouveau patron de Airbus Space Systems connaît bien la maison: il avait été directeur des satellites chez EADS, patron du programme de vaisseau cargo spatial ATV, avant de diriger la branche drones au sein de la division défense d’Airbus.

Un historique de la maison Airbus

Historique de la maison Airbus, François Auque, natif de Mazamet (Tarn) a tout connu. La période Aerospatiale, où il entre dès 1991, après HEC, l’ENA, un passage à la Cour des comptes et à la banque le Hénin. La fusion avec Matra, puis avec l'allemand Dasa et l'espagnol Casa pour créer EADS en 2000. La guerre de tranchées franco-allemande autour de l’A380. Les affres de l'affaire de délits d'initiés, dont il est sorti blanchi. La crise des activités spatiales, qu'il récupère en piètre état, et dont il a plus que triplé les ventes, tout en en redressant la rentabilité.

Pourquoi François Auque part-il maintenant? Le moment apparaît propice. La branche spatiale est en pleine santé, après trois années de prises de commandes record. Le groupe revendique le statut de numéro deux mondial du spatial, seulement devancé par Lockheed Martin. Il assure être numéro un des satellites de télécommunications (en valeur), devant l’américain Loral, et leader mondial des satellites à propulsion électrique, un des segments les plus porteurs du secteur. Space Systems a multiplié les gros coups commerciaux: satellites militaires Ceres et Comsat NG remportés avec Thales Alenia Space, satellites d’observation de la Terre pour le CNES et l’Agence spatiale européenne (Juice, Merlin, Sentinel 2C et 2D…)

Un périmètre réduit

La restructuration des activités spatiales et militaires a aussi joué dans la décision de François Auque de passer la main. Le périmètre de Space Systems s’est singulièrement réduit ces derniers temps. L’ancienne branche spatiale Astrium, qui pesait à l’origine environ 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, a successivement vu partir une bonne partie des activités de services spatiaux (ex-Astrium Services), réparties dans d’autres branches du groupe, puis le business des lanceurs, désormais logé chez Airbus Safran Launchers, la nouvelle coentreprise avec Safran.

Le périmètre de Space Systems ne recouvre donc plus, en gros, que l’activité satellites, de l’ordre de 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le management de la division Airbus Defence & Space, dont dépendent les activités spatiales, est aussi en plein renouvellement. Un nouveau patron, Dirk Hoke, transfuge de Siemens, va prendre le 1er avril la direction de la branche. Le moment est donc probablement bien choisi pour tourner la page. Même si François Auque n’a aucune intention de raccrocher les crampons: il va se charger, toujours au sein d’Airbus, des activités de capital-risque pour l’Europe.

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