En tête à tête avec... Pierre LEES-MELOU (Lège Cap Ferret) : "Je quitte une famille"

Si aujourd'hui Pierre Lees-Melou mesure 1,85 m, sa taille étant plus jeune ne lui a pas permis de percer aux Girondins. Celui qui n'a jamais rêvé du monde professionnel au risque d'être déçu va pourtant poursuivre son aventure à Dijon, en Ligue 2. Il part de Lège avec le sentiment de devoir accompli, en ayant soulevé un trophée pour son dernier match. Rencontre avec un jeune espoir girondin. (par M.-L. J.)



Partir sur une victoire en coupe Aquitaine, une belle fierté.
Partir sur une victoire en coupe Aquitaine, une belle fierté.
Pierre, quel est votre parcours footballistique ?
J'ai débuté à cinq ans à Saint-Pierre-de-Mons où j'ai appris toutes les bases. J'y suis resté jusqu'en benjamin deuxième année. J'ai alors effectué un tournoi d'essai avec les Girondins, à Cannes. Cela s'est bien passé et j'ai signé à Bordeaux. J'y suis resté pendant 6 ans, jusqu'en 16 ans Nationaux. J'ai passé un an en pré formation et deux au centre de formation. Mais je n'ai pas été conservé plus longtemps. J'ai donc décidé d'aller à Langon, où j'ai évolué en U19 DH avec un seizième de coupe Gambardella où nous avons été éliminés par Brest aux tirs aux buts. Pour ma première année seniors, je suis allé à Mérignac-Arlac (DH) et au bout de six mois je suis parti à Lège-Cap-Ferret.

Comment avez-vous vécu le fait de ne pas être conservé par les Girondins. A 16 ans, cela n'a pas dû être facile ?
Les Girondins me m'ont pas conservé car j'étais petit. Je faisais 1,60 mètres. J'étais en retard et j'ai grandi plus tard, d'un seul coup. Mais, je n'ai pas mal vécu cette période. Je ne le suis jamais pris la tête avec ça. Mes parents m'ont toujours appris qu'il vaut mieux être surpris que déçu. Alors, chaque année je me disais que je ne serai pas conservé. Je n'ai donc pas été tant déçu car j'ai passé six belles années, j'ai beaucoup appris là-bas. Je suis très entouré par ma famille, qui a toujours fait en sorte que je garde les pieds sur terre.

"J'ai une chance inespérée"

Les derniers moments avec ses coéquipiers de Lège...
Les derniers moments avec ses coéquipiers de Lège...
Pourquoi avoir fait le choix de quitter Mérignac Arlac en cours de saison ?
Ce n'était pas du tout prévu. Lège Cap Ferret était dans la même poule, en Division Honneur. Nicolas Sahnoun et Alexandre Torres ont su trouver les mots pour que je vienne. Il y avait un beau projet. Dès la fin de saison, je connaissais la montée en CFA2. J'ai pris un petit risque en allant là bas. Je ne pensais pas jouer dès le début car j'étais sur le même poste que Nicolas Sahnoun. Mais, ils ont respecté leur parole et je les remercie tous les deux. Aujourd'hui, si j'en suis ici c'est grâce à eux. Avec Lège Cap Ferret, j'ai gagné deux coupes d'Aquitaine, j'ai connu une montée en CFA2, un titre de champion de DH. Et, j'ai eu du temps de jeu.

Et vous avez été repéré par Dijon. Vous vous y attendiez ?
Si on m'avait dit cela en juillet dernier lors de la reprise, j'aurai rigolé. J'ai une chance inespérée, à moi de la saisir. J'ai été en contact avec Dijon grâce à Nicolas Sahnoun, qui a des connaissances là bas. J'ai fait un premier essai en décembre et un nouveau en avril. Les deux se sont bien passés. Lège Cap Ferret restera le club qui m'a révélé.

"J'ai pris conscience qu'il y avait quelque chose à faire"

Comment l'expliquez vous ?
Il y a des séances intéressantes, du jeu intéressant. Cela m'a beaucoup poussé. Cette année j'ai aussi pris conscience qu'il y avait quelque chose à faire. Je me suis bougé et j'ai travaillé.

Une déception de ne pas partir sur la montée en CFA ?`
J'aurai vraiment souhaité partir avec la montée et la coupe. Une fois la montée loupée, il était important pour moi de ne pas partir sur deux échecs. Je suis content, je peux partir tranquille.
Le groupe est compétiteur et quelque part, même si l'objectif de début de saison n'était pas celui là, de pas être monté est un échec, même si nous revenions de loin. La coupe nous a fait du bien, même si elle ne fait pas oublier.

Beaucoup d'émotions pour la dernière...

Comment avez vous vécu vos derniers moments avec le groupe, lors de cette finale de coupe Aquitaine ?
Je suis passé par beaucoup d'émotions. J'avais à coeur de finir sur une bonne note. On ne réalise pas de suite que c'est fini. Au début j'étais heureux de soulever la coupe. Puis, au foyer, mes coéquipiers m'ont offert un maillot de Lège floqué à mon nom. Et là, j'ai été triste. Je me suis rendu compte que je quittais plus qu'un club mais une famille.

Comment voyez vous votre avenir désormais ?
Je souhaite faire une bonne préparation et surtout ne pas me blesser. Je vais grappiller tout ce que je peux : être dans le groupe, gagner du temps de jeu, travailler... Il faut que j'essaie de m'imposer. Au début ce sera difficile. Il faudra que je prenne le rythme. La charge de travail ne sera pas la même. Cela sans se prendre la tête, sans être impressionné. D'autres joueurs y sont arrivés avant moi (rires).

Un message à Simon Nassiet...

Avez-vous un dernier message à faire passer ?
Je remercie le club de Lège Cap Ferret, le président, les deux coaches, toute l'équipe et les bénévoles. Aujourd'hui j'en suis là grâce à eux. Je pense aussi à Langon. J'ai une pensée particulière pour Simon Nassiet. Je le remercie pour cette année. Il va me manquer.

Propos recueillis par Marie-Laure Julian

Pierre Lees-Melou digest
le 25 mai 1993
Club : Lège cap Ferret
Poste : milieu
Parcours
Joueur :
Saint-Pierre-du-Mont, Bordeaux, Langon, Mérignac-Arlac, Lège-Cap-Ferret, Dijon.


Mercredi 10 Juin 2015

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