Procès de l’abbé A.: du neuf

L’audience d’appel du procès de l’abbé A. a été fixée au mardi 17 janvier 2017. Le jugement devrait ensuite être mis en délibéré et on attendra sans doute plusieurs mois avant qu’il soit prononcé.

Saisissons cette occasion pour donner quelques informations supplémentaires:

– Il y a quelques mois, l’abbé Thouvenot, secrétaire général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) a rendu une étrange visite aux parents d’un des enfants qui accusent l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX]. Oui, étrange parce que, quand quelqu’un vous reçoit sous son toit, le strict minimum est de ne pas l’insulter. Or l’abbé Thouvenot n’a rien trouvé de mieux que de dire à ses hôtes que Mgr Fellay ne croit pas les accusations des enfants contre l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX]. Autrement dit, le secrétaire général et le supérieur général de la FSSPX, non contents d’aider de toutes leurs forces l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX], viennent maintenant insulter une famille de victimes sous son propre toit. Toutes les bornes sont franchies et, si cela s’était passé chez nous, nous n’aurions pas hésité à mettre à la porte ce fieffé arrogant ensoutané, à grands coups de pieds au derrière. Il y a des limites à l’indécence!

– Comme Mgr Fellay souffre visiblement de pertes de mémoire, nous allons lui rafraîchir les souvenirs: le 3 avril 2012, dans une lettre aux parents d’autres enfants accusateurs de l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX], il écrivait ceci: « Qu’il soit prêtre et ait pu accomplir des actes aussi ignobles sur des enfants nous remplit de honte et de confusion… et ne peut que lui interdire à l’avenir d’exercer tout apostolat ». C’est clair, non? Comme on le voit, peu après les faits la culpabilité de l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] était acceptée par Mgr Fellay comme un fait qui ne souffrait même pas discussion. Et ceci: « L’aspect clinique n’est pas à négliger non plus car il apparaît clairement que nous avons affaire à un malade ». Et encore: « Je voudrais vous écrire à propos des terribles événements qui ont si profondément blessé vos enfants. Les mois passent et (…) quelques mots ne sauraient effacer le mal causé ». Est-ce assez, Mgr Fellay? Retrouvez-vous la mémoire à présent ou faudra-t-il publier un facsimilé de toute la lettre?

– Autre problème, il faudrait que Menzingen nous explique comment il se fait que l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] passe une bonne partie de son temps dans son chalet, seul, hors de tout contrôle. Dans cette lettre du 3 avril 2012 que nous venons de citer, Mgr Fellay jurait en effet aux parents que ce prêtre était étroitement surveillé: « Je m’emploie à garder l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] en dehors de tout apostolat, sous le contrôle strict de ses parents et aussi des autorités civiles ». Seul dans son chalet en pleine montagne, pendant que ses parents sont à Fully, dans la vallée?… De qui se moque Mgr Fellay? À vrai dire, depuis les « mesures très strictes » prétendument prises contre l’abbé P. [mention censurée par la FSSPX], on sait ce que valent les contrôles « stricts » de Menzingen. Et puis, de qui se moque aussi l’abbé Philippe Lovey, lui qui est censé monter sourcilleusement la garde autour de son neveu mais qui le laisse passer de longues périodes seul à son chalet? Si la police cantonale ouvrait une enquête au sujet de l’oncle ou au sujet du supérieur général, nous ne serions pas surpris. Quant au contrôle des autorités civiles sur l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX], que Mgr Fellay ne s’inquiète pas, nous nous en chargeons.

– Enfin, nous avons corrigé une inexactitude dans notre article original au sujet de l’affaire A. Nous pensions que c’était Mgr Fellay qui avait interdit à l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] d’être en contact avec des enfants pendant 10 ans. En fait, c’est le tribunal « canonique » FSSPX qui a formulé cette mesure, et Mgr Fellay l’a violée déjà deux mois plus tard! Bien sûr, le supérieur général FSSPX a pris pharisaïquement ses précautions, en signalant au supérieur local que l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] ne pouvait pas entrer en contact avec des enfants, mais on peut tout aussi bien imposer à un fermier la présence d’un renard dans son poulailler, tout en lui ordonnant de veiller strictement à ce que le goupil n’approche pas des volailles. En outre, ce que le tribunal avait décrété était précisément ceci: l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] devrait, pendant 10 ans, être placé dans des postes qui le préserveraient de toute promiscuité avec des enfants et des adolescents. Or l’affectation d’un prêtre à un poste relève du supérieur général, et c’est en effet Mgr Fellay qui a nommé l’abbé A. [mention censurée par la FSSPX] à Bruxelles, sous le même toit qu’un pensionnat. Cette ordure mitrée a donc foulé aux pieds l’ordre d’un tribunal pour mettre volontairement en danger des enfants, et nous ne doutons pas qu’il soit un jour jugé pour ce double méfait: mépris de la justice et mise en danger volontaire de mineurs.

Par-dessus le marché, il est inimaginable que Rome donne des mandats de jugement à un individu aussi ignoble, qui foule aux pieds et viole délibérément un jugement de tribunal à peine 2 mois après qu’il a été prononcé. Là aussi, les choses vont changer, Menzingen peut nous faire confiance.