Dictionnaire du Cinéma 2001Éd. 2001
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ROUQUIER (Georges) (suite)

Films  :

CM et MM : Vendanges (1929) ; le Tonnelier (1942) ; le Charron ; la Part de l'enfant ; l'Économie des métaux (1943) ; l'Œuvre scientifique de Pasteur (CO J. Painlevé, 1948) ; le Chaudronnier (1949) ; le Sel de la terre (1950) ; le Lycée sur la colline (id.) ; Un jour comme les autres (1952) ; Malgovert (CO D. Lecomte, 1952-53) ; Arthur Honegger (1954-55) ; la Bête noire (1955) ; le Sabotier du Val de Loire (CO-PR seulement, 1957) ; Une belle peur (1958) ; le Bouclier (1960) ; Sire le Roy n'a plus rien dit (CAN-FR, 1963) ; le Maréchal-ferrant (1977). LM : Farrebique (1946) ; Sang et Lumière (1953) ; Lourdes et ses miracles (1955) ; S. O. S. Noronha (1957) ; Biquefarre (1984).

ROURKE (Philip Andrew Rourke, dit Mickey)

acteur américain (Schenectady, N. Y., 1953).

Produit de l'Actors Studio, élève au cours d'art dramatique de Sandra Seacat, Philip Andrew Rourke exerce de nombreux petits métiers avant de faire une apparition remarquée dans Richard III. Le cinéma le sollicite en 1979 et il tient un petit rôle dans 1941 de Steven Spielberg (1979). On l'apercevra ensuite dans la Porte du Paradis de Michael Cimino (1980), la Fièvre au corps (Body Heat) de Lawrence Kasdan (1981), Diner de Barry Levinson (1982), Eureka de Nicholas Roeg (1983) et Rusty James de Francis F. Coppola (id.). Il ne s'impose véritablement qu'avec l'Année du dragon (1985), qui contribue à réhabiliter Michael Cimino après l'échec de la Porte du Paradis. La personnalité, le physique et le style de Mickey Rourke, acteur d'instinct, mais capable de domestiquer ses impulsions géniales, le haussent d'emblée à l'égal d'un Pacino ou d'un De Niro. Après un succès commercial : Neuf semaines et demie (Adrian Lyne, 1986), la gamme de ses possibités se diversifiera encore avec Angel Heart (1987), d'Alan Parker, où il parvient à donner une crédibilité au mysticisme un peu frelaté de ce polar à part, Barfly (id.) de Barbet Schroeder, où il se love mimétiquement dans un rôle de poivrot redevable à Bukowski. Il produit en 1987 un scénario dont il est l'auteur et qui sera réalisé par Michael Seresin : Homeboy, puis apparaît notamment dans l'Irlandais (A Prayer for a Dying, Mike Hodges, id.), Francesco (L. Cavani, 1989), l'Orchidée sauvage (Wild Orchid, Zalman King, 1990) avant de retrouver Cimino dans The Desperate Hours (id.). Après de nombreux films ternes, il surprend par une composition brève mais acérée dans l'Idéaliste (F.F. Coppola, 1997).

ROUSE (Russell)

scénariste et cinéaste américain (New York, N. Y., 1916 - Santa Monica, Ca., 1987).

Fils d'un pionnier du cinéma muet, il entre à la Paramount en 1945 et s'associe avec le producteur Clarence Greene pour une dizaine de films reposant chacun sur un paradoxe : le Puits (The Well, CO Leo Popkin, 1951) critique habilement le racisme ordinaire à partir d'un accident, l'Espion (The Thief, 1952) est un film muet mais sonore, la Cage aux hommes (House of Numbers, 1957) tente de rajeunir sans vergogne le thème des sosies, la Caravane vers le soleil (Thunder in the Sun, 1959) évoque l'arrivée d'émigrants basques en costumes folkloriques dans l'Ouest sauvage, la Maison de Mme Adler (A House Is Not a Home, 1964) fait songer au film « d'ambiance » érotique des années 20. Plus ambitieux, la Statue en or massif (The Oscar, 1966) est moins agréable et n'échappe pas au ridicule. Plus classique, La première balle tue (The Fastest Gun Alive, 1956) suggère que Rouse eut tort de s'obstiner dans la bizarrerie.

ROUSSELL (Henri Rousselle, dit Henry-Roussel, Henry-Roussel ou Henry)

acteur et cinéaste français (Bayonne 1875 - Paris 1946).

Il joue les hommes du monde dans le répertoire boulevardier de la Belle Époque et au cinéma vers 1912. Il paraît souvent grâce à Maurice Tourneur, qu'il retrouve en 1932 dans les Gaietés de l'escadron. Tenté par la réalisation, il propose des films commerciaux soignés : Violettes impériales (1924), Destinée (1925). En 1918, l'Âme du bronze avait fait impression. Interprète, il dessine avec humour ses rôles de La nuit est à nous (CO C. Froelich, 1929), les Nouveaux Messieurs (J. Feyder, id.), Café de Paris (Y. Mirande et G. Lacombe, 1938).

ROUVEL (Catherine Vitale, dite Catherine)

actrice française (Marseille 1939).

Tentée très jeune par le démon des planches, elle est révélée à l'écran par Jean Renoir dans le Déjeuner sur l'herbe (1959). Elle y incarne avec éclat la fille de l'eau et de la terre provençale, aux formes pulpeuses et à l'âme candide, parfaite représentation de « l'ordre naturel ». Elle ne retrouvera jamais un si beau rôle (sinon dans Louise l'insoumise de Charlotte Silvera en 1985), en dépit de compositions non dénuées de saveur dans Landru (C. Chabrol, 1962), Chair de poule (J. Duvivier, 1963), Benjamin (M. Deville, 1968), le Soldat Laforêt (Guy Cavagnac, 1972), les Volets clos (J.-C. Brialy, 1973), Jubiaba (N. Pereira Dos Santos, 1986) ou dans la série des Borsalino (J. Deray, 1970, 1974) et à la télévision dans l'Éducation sentimentale (Marcel Cravenne), les Rois maudits (Claude Barma), Jean-Christophe (François Villiers), etc.

ROUX (Lucien)

ingénieur et physicien français (1894 - 1956).

Il invente (1931) et met au point avec son frère Armand le procédé Rouxcolor ( INVENTION DU CINÉMA), employé dans divers courts métrages et dans le long métrage la Belle Meunière (M. Pagnol, 1948).

ROVENSKÝ (Josef)

acteur et cinéaste tchèque (Prague 1894 - id. 1937).

Acteur dès 1914 (la Belle-Mère amoureuse [Zamilovaná tchyně]), il apparaît dans de nombreux films jusqu'à la fin du muet (‘ le Professeur de langues orientales ’ [Učitel orientalních jazyků], Olga Rautenkranzová et J. S. Kolár, 1918 ; ‘ le Père Vojtěch ’ [Páter Vojtěch], M. Frič, 1928 ; ‘ les Jeux de l'amour ’ / ‘ Quand la chair est faible ’ [Hříčky lásky], K. Lamač, id. ; ‘ la Petite Pauvresse ’ [Chudá holka], M. Frič, 1929 ; ‘ le Péché originel ’ [Starÿ Hřích], Miroslav J. Krňanskÿ, 1930). Il joue aussi à l'étranger, notamment en Allemagne, sous la direction de Pabst (Journal d'une fille perdue, 1929) ou de Nunzio Malasomma (Der Ruf des Nordens, sonorisé en 1934 sous le titre Polarstürme). Il devient réalisateur dès 1920 (‘ l'Écriture effacée ’ [Setřelé písmo] avec Anny Ondra [Kova] et K. Lamač ; ‘ la Comédienne ’ [Komediantka, id.]) et tourne plusieurs comédies sentimentales dans le goût de l'époque en se réservant souvent un rôle. Au début du parlant, il s'impose grâce à un film poétique, Jeune Amour (Řeka, 1933), photographié par Jan Stallích et présenté avec succès au festival de Venise 1934 avec Extase de Gustav Machatÿ. Il signe ensuite ‘ À l'aube ’ (Za ranních červánků, 1934), ‘ la Romance des Tatras ’ (Tatranská Romance, id.), ‘ Maryša ’ (d'après un récit des frères Mrštík, 1935), ‘ Manja Valewska ’ (tourné en Autriche, 1936), ‘ le Garde-Barrière no 47 ’ (Hlídač č. 47, d'après le roman de Josef Kopta, 1937). Il est aussi le coscénariste de ‘ Pan ’ (O. Fjord, 1937), adapté de l'œuvre de Knut Hamsun.