Que se passe-t-il dans la teĢte dāune femme politique ? Comment sāest-elle construite, comment imagine-t-elle son image ? Interview subjective et ressentie, confessions de la femme politique sur les ressorts de sa personnaliteĢ.
Élue municipale, militante feĢministe, engageĢe, cleĢmentine autain est visceĢralement de gauche, c’est dans son ADN. Elle construit son identiteĢ politique en se moquant des cases : socialiste ? eĢcolo ? communiste ? Elle se veut libre d’esprit et d’ideĢes, et tant pis si l’on en pense du mal, elle, cela lui fait du bien.
Causette : L’eĢveĢnement qui vous a eĢveilleĢe aĢ la politique ?
CleĢmentine Autain : C’est l’ambiance geĢneĢrale, une infusion lente : mon peĢre est un anar fini, artiste engageĢ, libertaire et en meĢme temps proche du Parti communiste. Il passait son temps devant la teĢleĢ, sur sa chaise, aĢ se plaindre que le monde eĢtait pourri, aĢ reĢpeĢter : « Regarde comme c’est horrible ! » AĢ 15 ans, je lui ai dit : « Papa, tu es un reĢvolutionnaire assis. » Il en a eĢteĢ extreĢmement meurtri. Mon moteur, c’est celui- ci. EĢtre reĢvolteĢe, mais aussi faire quelque chose de ce sentiment, agir pour transformer le reĢel.
Quel personnage politique fut votre modeĢle ?
C. A. : FrancĢ§ois Autain, mon oncle, ancien secreĢtaire d’EĢtat de FrancĢ§ois Mitterrand et seĢnateur socialiste puis du Parti de gauche. Il est entreĢ au PS dans les anneĢes 1970, il a veĢcu l’expeĢrience de la victoire de la gauche en 1981, mais aussi la deĢsillusion de 1983 lorsque le PS s’est accommodeĢ avec l’ordre dominant, est tombeĢ dans l’impasse du compromis. La reĢvolution s’est alors fracasseĢe sur la construction europeĢenne, ouvrant une parentheĢse libeĢrale qui ne s’est jamais refermeĢe. Mon oncle a eĢteĢ personnellement treĢs affecteĢ par cet eĢchec et a fait le choix de rester au PS, d’eĢtre deĢputeĢ puis seĢnateur...
... La suite dans Causette #58.
Publié le 30 Juin 2015
Auteur : Propos recueillis par Virginie Roels | Photo : Ā© Laurent Hazgui/Divergence
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