Membre du plus célèbre boys band français, il a survécu à la gloire à et à ses déboires en se relançant avec succès dans les affai­res… Réali­sa­tion: Françoise Smadja. Crédits photos: Anthony Mical­lef

Avec Filip Niko­lic et Frank Delay, ils ont formé le boys band français le plus célèbre des années quatre-vingt-dix : les 2Be3. Mais dans l’ap­par­te­ment du 16e arron­dis­se­ment pari­sien d’Adel Kachermi, malgré leurs cinq millions de disques vendus, rien ne rappelle la gloire du trio. Aucune photo, aucun disque d’or. « Je ne vis pas dans le passé », souligne Adel qui dirige aujourd’­hui une société de concier­ge­rie de luxe spécia­li­sée dans la loca­tion de jets privés. A trente-neuf ans, l’ex-gamin de Longju­meau a enfilé le costume de busi­ness­man comme s’il s’agis­sait de sa vraie voca­tion.

Gala : Pourquoi n’avez-vous rien conservé de la période des 2Be3 ?

Adel Kachermi : (Sourire) Tout est chez ma mère ! Pour avan­cer, il ne faut pas regar­der en arrière. Je garde de merveilleux souve­nirs. Cinq années de folie excep­tion­nelles, plus de 300 concerts donnés à travers le monde, des voyages fantas­tiques autour du globe et l’amour du public… Mais cette époque est révo­lue. J’avais vingt ans, j’étais dans l’in­sou­ciance. Nous étions tous les trois issus de familles modestes de la banlieue. On nous a accu­sés d’être un groupe préfa­briqué. Mais notre histoire est celle de trois amis qui, à force de travail acharné, sont parve­nus à se hisser en haut de l’af­fiche.

Gala : Que pouvez-vous nous dire de cette époque ?

A. K. : Que ce n’était pas la vraie vie et que le milieu du show-busi­ness peut être violent. J’ai deux enfants, Idryss (treize ans) et Marie (cinq ans), nés de deux mères diffé­rentes dont je suis aujourd’­hui séparé. Je leur rappelle d’où je viens et ce que j’ai accom­pli. Je les emmène souvent à Longju­meau voir leur grand-mère. Mon père, décédé en 2003, m’a inculqué la valeur de l’ef­fort et du travail. Je souris quand je vois ma petite dernière danser sur Partir un jour ou son frère fredon­ner certains de nos tubes. Mais mon rôle de père est de les guider sur un chemin sain et équi­li­bré.

Gala : Comment avez-vous surmonté l’après-2Be3 ? 

A. K. : J'ai toujours eu les pieds sur terre, mais j’ai été saisi d’un immense vertige. Filip se lançait à la télé­vi­sion dans la série Navarro. Frank voulait lui aussi pour­suivre une carrière artis­tique. Moi, je me cher­chais encore. Du coup, j'ai fini par me perdre. Je suis tombé dans une grave dépres­sion. J’ai touché à tout : l’al­cool, la drogue… On ne voyait que l’Adel des 2Be3. Je ne savais plus qui j’étais réel­le­ment, ni ce que je voulais vrai­ment faire.

Gala : Comment vous en êtes-vous sorti ?

A. K. : Une dépres­sion est parfois salva­trice. Pour m’en sortir, j’ai dû gran­dir. Faire le deuil des 2Be3 et de ces années intenses. Heureu­se­ment, l’amour de ma mère et de mes trois frères m’a servi de socle. Un jour, ma mère m’a d’ailleurs demandé : « Adel, en as-tu profité au moins ? » « Oui, énor­mé­ment », lui ai-je répondu. Elle a clos la discus­sion avec ces mots : « Passe à autre chose main­te­nant ». Elle m’a fait prendre conscience que je ne devais pas me conten­ter d’une seule vie. Il m’a fallu faire preuve d’hu­mi­lité, rede­ve­nir Monsieur Tout-le-monde. Ce n’était pas gagné mais j’ai fait ce travail. Et mes enfants, je dois dire, ont assuré mon équi­libre.

Gala : La recon­nais­sance et le regard des autres ne vous ont pas manqué ?

A. K. : Si, bien sûr ! J’ai dû me sevrer de l’amour du public, mais en même temps, j’ai peu à peu retrouvé l’es­time de moi-même. Aujourd’­hui, la recon­nais­sance, je la lis dans le regard de mes enfants, de ma famille et de mes amis. Je suis rede­venu Adel Kachermi.

Gala : Esti­mez-vous avoir enfin trouvé votre voie ?

A. K. : Oui. Grâce à ma soif de vivre, ma curio­sité et ma nature profon­dé­ment posi­tive. Je me suis lancé dans l’évè­ne­men­tiel pour Cartier et d’autres marques. L’uni­vers du luxe m’a entraîné vers l’avia­tion d’af­faires. En 2007, j’ai pu créer avec un asso­cié ma propre entre­prise, Akcess Private Office. Avec la matu­rité, j’ai compris que, pour peu qu’on en ait l’en­vie et qu’on n’ait peur du travail, tout était possible, même une recon­ver­sion. J'ai décou­vert un autre univers : celui de la finance, du luxe et de la jet-set. Mes clients sont pour la plupart des hommes d’af­faires, des socié­tés et des stars françaises ou inter­na­tio­nales. Voilà qu’à nouveau, je vends du rêve et du plai­sir.

Gala : Tout semble vous réus­sir. Un travail enri­chis­sant, deux merveilleux enfants… et l’amour dans tout cela ?

A. K. : Il ne me manquait que l’af­fec­tif, c’est vrai, et dans ce domaine, je suis comblé depuis six mois. Un de mes amis avait orga­nisé un dîner où je ne comp­tais pas me rendre, car j’étais le trei­zième convive. (Sourire.) A cette période, je venais de me sépa­rer de la mère de ma fille. J’ai été placé à côté d’Agathe, que j’ai tout de suite trou­vée ravis­sante et pleine de charme. Pendant trois heures, nous n’avons pas cessé de discu­ter, nous rendant compte que nous souf­frions des mêmes bles­sures et que nous envi­sa­gions la vie de la même façon. Comme moi, Agathe est chef d’en­tre­prise. Elle dirige La compa­gnie des femmes, un cour­tier d’as­su­rances qui leur est dédié à 100 %. J’aime son côté altruiste. Elle est divor­cée et mère de trois enfants qui s’en­tendent très bien avec les miens. Tout est allé très vite, mais nous avons envie de construire ensemble. C’est une femme indé­pen­dante, qui s’as­sume. Avec elle, je vis une histoire d’amour apai­sante. Je n’avais jamais envi­sagé le mariage. Aujourd’­hui, j'y songe.

Gala : Le 16 septembre 2009, la mort tragique de Filip Niko­lic boule­ver­sait la France entiè­re… Vous vous êtes peu exprimé à ce sujet. Pouvez-vous le faire aujourd’­hui ?

A. K. : (Long silence.) Je suis un homme pudique, discret. Filip était le parrain de mon fils. Sa dispa­ri­tion soudaine a été un trau­ma­tisme, un choc émotion­nel profond. J’ai toujours l’im­pres­sion qu’il m’en­tend et me regarde. Il me manque. C’était un condensé de joie et d’éner­gie. Un grand décon­neur qui aimait telle­ment la vie… Il y a deux semaines, avec mes enfants et ceux de Franck, nous nous sommes rendus à la salle de gymnas­tique de Longju­meau, qui porte aujourd’­hui son nom… Nous étions tous émus. Ceux que l’on a aimés ne nous quittent jamais, ils vivent en nous. Filip est toujours là.

Crédits photos : Anthony Micallef


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2014-11-20T11:40:00+0000
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