Une occupation très ancienne :

Le sol lodévois est parcouru et habité depuis fort longtemps. La découverte de grottes au lieu-dit de Tréviols révèle la présence de l’homme préhistorique du paléolithique supérieur sur l’actuelle commune de Lodève.

Des mégalithes (dolmens et menhirs) retrouvés en très grand nombre sur l’ensemble du Lodévois, attestent des pratiques funéraires importantes au chalcolithique. On sait également que vers 500 avant notre ère, le Grézac abrite un oppidum, ou place fortifiée, dont le rôle apparaît étroitement lié à sa position stratégique de lien entre Causses et plaine, de contrôle et de commerce.

Époque Gallo-Romaine : Luteva :

Dans son Histoire Naturelle, Pline l’Ancien fait figurer Luteva parmi une liste des oppida latina de Gaule : “Lutevani, qui et foroneronienses”. La notion de Forum Neronis, suggère la tenue d’un marché qui aurait été accordée par le père du futur empereur Tibère. Luteva se trouvait sur le parcours d’une importante route commerciale qui, en rejoignant la Via Domitia à Saint-Thibéry, la reliait vers le nord à Millau puis Rodez, Saint-Flour, Clermont-Ferrand, et même Lutèce. La cité gallo-romaine aurait bénéficié du droit latin et du titre de colonie à compter du règne d’Auguste.

Capitale politique et administrative du Pays de Lergue, Luteva n’aurait pas joué fondamentalement un rôle commercial mais stratégique entre plaines et montagnes permettant de réaliser l’unité politique du territoire. La ville romaine a certainement disparu aux environs du Ve siècle, c'est-à-dire au moment de la création d'un évêché à Lodève.

 

Époque médiévale : L’affirmation du pouvoir épiscopal et genèse de l'urbanisme moderne.

 Au fil des siècles, les évêques de Lodève, chefs spirituels du diocèse, ont su constituer un véritable pouvoir temporel aux dépens des seigneurs laïcs. Les évêques, davantage au contact du peuple, gagnent petit à petit sa confiance, une confiance qui devait être décuplée par un personnage particulièrement charismatique : l’évêque Fulcran (949-1006).

Au XII°, la ville se développe sous un schéma bipolaire constitué à l'ouest par la cité épiscopale et au Sud Est par un noyau plus populaire fédéré autour de la paroisse Saint-Pierre. L'activité commerciale se concentre ainsi, principalement à la confluence de la Lergue et de la Soulondres. Sous la pression démographique, la cité populaire cherche à s’étendre et des faubourgs voient le jour. Parmi eux, le très indépendant faubourg du Barry s’élève au pied de la colline de Montbrun dès le XIIe siècle.

 En 1351, pendant la Guerre de Cent Ans, Lodève reçoit l’ordre de creuser des fossés et d’édifier une muraille. La cité populaire trouve alors à s’étendre à l’intérieur de l’enceinte dans un quartier jusque-là délaissé et qui devient à partir de ce moment le quartier du Bourg Neuf. La défense collective est donc un facteur déterminant de l'organisation urbaine. En parallèle, les faubourgs sont peu à peu désertés, les habitants préférant la sécurité des remparts de la ville. Lodève conserve encore aujourd'hui son parcellaire médiéval comme du développement urbain en cœur de ville.

Enjeu stratégique pendant les guerres de Religions, en 1573, la ville est prise et pillée par les protestants qui s'installeront dans la cité jusqu’en 1576. Lodève se relève au lendemain de ces conflits grâce au développement de l’industrie textile, activité présente depuis le Moyen-Âge.

 Les temps modernes : prospérité de l'industrie textile.

L'activité textile va prendre son véritable essor en 1726, sous l'impulsion du Cardinal de Fleury, originaire de Lodève, devenu Premier Ministre de Louis XV. Il assure à la cité le monopole de la fourniture en drap pour la confection des tenues des troupes royales d’infanteries Lodève devient alors la capitale du drap pour la troupe pendant près de deux cents ans et atteint son apogée au milieu du XIXe siècle. Avec la formation du Comité Permanent en 1789, les fabricants détiennent sans partage le pouvoir municipal qu’ils gardent durant la plus grande partie du XIXe siècle.

 A cette époque, les maisons, en s’adossant aux fortifications, commencent à les masquer. Les faubourgs reprennent de l’importance et, la prospérité aidant, la ville se dote d’hôtels particuliers et de maisons de maître, notamment dans l’actuelle rue du Cardinal de Fleury, ou sur l’ancienne place des Châtaignons.

 

Époque contemporaine :

Avec le XIXe siècle, l’urbanisation de Lodève connaît une période faste même si l’agglomération ne s’étend que faiblement. Les boulevards du tour de ville sont achevés sur les anciens fossés. À la fin du siècle, les boulevards du nord et du sud sont reliés directement par la longue rue de la République. De nouveaux ponts sont bâtis ainsi que de nouveaux édifices publics.

 Au commencement du XXe siècle, d’importants travaux sont engagés :de vielles maisons sont abattues, on installe l’éclairage public, on modifie et complète le réseau des égouts, on édifie des lavoirs publics, des bains douches, on élargit de vieilles rues .

Lodève demeure essentiellement une cité industrielle drapière, les ouvriers affluent. Cependant, la production décline et l’industrie textile Lodévoise traverse plusieurs crises entre la fin du XIXe et la première moitié du XXe siècle jusqu’à la fermeture de la dernière usine en 1960. Lodève offre de beaux exemples d'architecture industrielle aux entrées de la ville.

La population délaisse fortement la ville qui n’offre plus autant de possibilités d’emplois que par le passé. La deuxième moitié du XXe siècle est marquée par la nécessité de loger de nouveaux arrivants en effet, en 1964, Lodève accueille 62 familles de harkis rapatriées d’Algérie. Dans les années soixante puis quatre-vingt, la ville connaît une période de construction de logements de type HLM. Les grands ensembles de la Cité de Montifort sont ainsi édifiés en 1967. La Z.A.C. de Prémerlet et la Cité Saint-Martin sont créées dans les années 1980. Enfin, parallèlement et jusqu’à aujourd’hui – Lodève connaît une extension de l’habitat résidentiel diffus sur la colline du Grézac. L’installation de l’usine COGEMA et l’exploitation d’un gisement d’uranium sur la commune voisine du Bosc entre 1975 et 1997 constitueront le dernier sursaut industriel pour Lodève au XXe siècle.

Dans les années 90, la municipalité décide alors d’adopter une nouvelle stratégie de développement et ose le pari audacieux de la culture comme levier de développement touristique et économique.

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