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Le jeûne, une nouvelle façon de se soigner


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LE PLUS. Comment imaginer que se priver peut rendre plus fort ? C'est pourtant ce que prouvent plusieurs études venues de l'étranger : le jeûne guérit. Explications de Thierry de Lestrade et Sylvie Gilman, réalisateurs de documentaires, notamment auteurs de "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?", qui sera diffusé sur Arte à la fin du mois.

Édité par Louise Pothier  Auteur parrainé par Guillaume Malaurie

Notre système de santé craque de toutes parts. Les comptes sont dans le rouge. Les maladies s’installent : diabète, hypertension, pathologies inflammatoires, allergies, dépressions… À chacune sa pilule. Nous vivons plus vieux, pieds et poings liés aux béquilles chimiques fournies par l’industrie du médicament. L’obésité fait des ravages, le cancer frappe chaque famille.

 

Ce constat est connu de tous aujourd’hui. Et que faisons nous ? Nous poursuivons dans la même direction.

 

Qui s’en soucie ? Les médecins suivent les protocoles, les comptables chiffrent, la dette enfle.

 

Médicaments, image d'illustration (RAUPACH/VARIO IMAGES/SIPA)

Médicaments, image d'illustration (RAUPACH/VARIO IMAGES/SIPA)

 

Que faire face à ce dérèglement du système de santé ?

 

Nous pouvons peut-être changer de perspective, penser notre système comme un vrai système de santé et non comme un système de la maladie.

Nous pourrions travailler sur le corps dans son ensemble, au contraire de la pratique qui veut que le médecin soigne son patient comme un garagiste répare une voiture : quand il a un pépin, par pièces interchangeables.

 

Au fil de ce questionnement, nous sommes tombés sur un vieux truc, vieux comme le monde : le jeûne. Étrange pratique, qui incite souvent à l’ironie, parce qu’elle effraie un peu (beaucoup) : qui n’a pas peur du manque ?

 

Jeûner, c’est entrer dans un pays inconnu

 

Aucun de nous n’avait jeûné, ne connaissait des gens qui avaient jeûné, avant de nous lancer dans une enquête qui voulait répondre à trois questions : est-il dangereux de jeûner ? A-t-on observé dans le corps, de manière objective, scientifique, les effets du jeûne ? Ses effets sont-ils bénéfiques ?

 

Ne revenons pas en détails sur les résultats de cette enquête : nous les racontons dans le documentaire diffusé sur Arte le 29 mars (1).

 

Précisons néanmoins que les découvertes sur le jeûne sont tout à fait étonnantes.

 

Les Soviétiques ont constitué 40 ans d’études cliniques, établi des protocoles, des listes d’indication et de contre indication et ont soigné des dizaines de milliers de patients. La pratique est également réelle de l’autre côté du Rhin : 15 à 20% des Allemands déclarent avoir jeûné et, est-ce une coïncidence, ils consomment beaucoup moins de médicaments que nous.

 

Un chercheur de l’université de Californie, Valter Longo, vient de son côté de publier dans une revue scientifique haut de gamme des résultats surprenants, chez la souris, sur le jeûne et la chimiothérapie.

 

Le jeûne, plus qu'une simple solution, un révélateur

 

Le jeûne n’est pas la panacée. Il ne sera pas la solution à lui seul des problèmes de notre système de santé.

Mais le jeûne est un révélateur. Révélateur de la capacité à penser autrement.

 

Interrogé dans un hebdomadaire cette semaine, un cancérologue français de l’hôpital Cochin n’a pas craint d’affirmer : "Le jeûne n’a aucune place dans le champs des pathologies malignes." ("Elle", 23 mars 2012), à l’encontre des publications de Longo. En France, ne changeons rien. Pensons comme nous avons toujours pensé.

 

Autre son de cloche au Norris Hospital de Los Angeles, un des centres de cancérologie les plus importants de Californie, où un essai thérapeutique préliminaire est conduit en faisant jeûner des patients atteints de cancer avant la chimiothérapie. David Quinn, chef du service des essais thérapeutiques (200 essais thérapeutiques sont conduits chaque année), nous a déclaré : "Nous suivons avec beaucoup d’intérêt cette piste. Une méthode simple, facile à mettre en œuvre, et pas chère, potentiellement applicable à tous les cancers : pourquoi la négliger ?"

 

Pour l’instant, il ne s’agit que d’essais préliminaires. N’empêche, la clinique Mayo a lancé elle aussi des essais thérapeutiques, l’Université de Leiden, aux Pays-Bas également.

 

Et en France ? Pas d’essais en vue. Dans le même hebdomadaire, un autre professeur déclare : "Jeûner est à proscrire en cas de maladie." ("Elle", 23 mars 2012)

 

Et au nom de quoi, dans une France championne du monde de la consommation de médicaments ? De l’ignorance ? De l’incapacité à penser le monde autrement ?

 

Comme nous le disait Valter Longo : "C’est difficile d’imaginer que vous pouvez supprimer la nourriture à quelqu’un et qu’il devient plus fort." Et Valentin Nicolaïev, à Moscou, d’ajouter : "C’est encore plus difficile pour un médecin. Jeûner, c’est un peu mettre sa tête à l’envers."

 

Sommes-nous prêts à penser le monde autrement ? À penser notre système de santé autrement, à penser notre rapport au soin et au corps différemment ?

 

Et si le manque n’était plus vécu comme une défaite ? "Moins" pourrait-il être "Plus" ?

 

 

(1) "Le jeûne, une nouvelle thérapie ?", 29 mars 22h20, Arte

 

* Elle. 23 mars 2012

 

Vos réactions (14)
Karim Lidof
Karim Lidof a posté le 29 mars 2012 à 17h27

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Karim Lidof
Karim Lidof a posté le 29 mars 2012 à 17h25

Franchement et par expérience confirmée depuis plus de 20 ans le jeune est d'une thérapie extraordinaire pour le corps humain.Bien sûr ,le jeûne doit s'effectuer progressivement,c'est à dire commencer à jeuner d'abord la demi journèe du matin jusqu'à midi et déjeuner alors d'un repas frugal. Puis aller en augmentant le temps de rupture du jeûne par deux heures succesives.Alterner les jours de jeûne afin de ne pas se retrouver fatigué le lendemain.Cette méthode ne deviendra effective que losque vou pourrez jeuner de 5 hoo du matin après un petit déjeuner correct et rester sans manger (ni boire pour ceux qui le peuvent,ni fumer aussi)jusqu'à18hoo.Alors vous pourrez casser le jeune par une soupe légère sans pain afin de ne pas encombrer l'estomac et ensuite vers les 20hoo diner normalement.Si vous vous sentez en forme pour le lendemain,repetez le jeûne en prenant soin toutefois la précaution de prendre votre petit déjeuner à5 hoo du matin.Ma méthode jeûner 1 à 2 fois par semaine durant toute l'annèe,il faut preciser que si ça ne va pas bien moralement ou physiquement,je ne jeûne pas.Aucune obligation n'est requise.

Vulcain Louis
Vulcain Louis a posté le 28 mars 2012 à 23h53

Je jeûne régulièrement depuis 30 ans, j'ai essayé toutes les méthodes de jeûne, je suis actuellement fibromyalgie, et surprise lors de jeûne je marche, mieux je court, je saute, malheureusement on ne peut jeûner toujours. J'ai commencé le jeûne à cause de ma femme qui avait un cancer, à l'époque il y a 30 ans la chimio était plus dévastatrice que le cancer lui-même, alors après lecture et renseignement (le Dr Shelton Américain, Désiré Mérien Français etc...) nous avons essayé. elle est morte du cancer mais 20 ans plus tard. Je suis fermement persuadé que le jeûne est bénéfique à la santé. L'homme ancien à été sélectionné avec le jeûne. Je n'ai jamais arrêté de travaillé lors de mes jeûne. Le plus longs 30 jours à l'eau. Les techniques sont simples et pas dangereuses, la récompense: des crises d'éliminations. Du blabla, des idées préconçues, des théories, tout est bon pour combattre ce que le corps fait le mieux. Un animal ou un enfant malade mange-t-il? Il y a tellement à dire sur le jeûne , les méthodes , les effets, les trucs, les résultats, quand arrêté, quand commencer etc qu'un livre n'est pas suffisant et certainement pas dans cette réaction. Il serait bien que les réactions viennent de connaisseurs et pas à des:" je pense que...."

Brünàh Lààdy
Brünàh Lààdy a posté le 14 novembre 2013 à 21h19

bonjour , vous jeunez 30 jours ! il vous manque pas grand chose pour devenir musulman !

Romain TONON
Romain TONON a posté le 28 mars 2012 à 17h45

Pour moi, et je pense, pour beaucoup de ceux qui s'y connaisse un minimum, le jeûne c'est ça :
absorption de moins de nourriture > baisse du métabolisme > moins d'énergie pour les muscles > perte du muscle > fatigue en hausse, nerf à vif, saut d'humeur...

Et dès que vous arrêtez de jeûner, vous sautez sur les biscuits qui vont directement aller dans les tissus adipeux. Couper l'apport de nourriture si rapidement n'est pas une réponse aux problèmes que vous citez :)

Brünàh Lààdy
Brünàh Lààdy a posté le 14 novembre 2013 à 21h21

on jeune bien 30 jours par ans ( ni mangé ni boire ) tu te trompe le jeune c pas ce que t'as dis .

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