Les véhicules de légende ne meurent jamais. Il arrive même qu'ils renaissent ou, plutôt, qu'ils se régénèrent. Voici leur histoire. Cette semaine nous jetons un coup d'oeil aux années 50, à l'époque suivant la grande guerre, quand le monde découvre de nouvelles façons de rouler et d'exprimer sa liberté.
Le 30 juin 1953, les ouvriers de la chaîne d'assemblage de Flint, dans le Michigan, ne se doutaient sans doute pas qu'ils étaient en train d'écrire un chapitre important de l'histoire de Chevrolet. C'est en effet le premier jour de l'assemblage en série de la Corvette, voiture qui sera élevée au rang de culte par les amateurs - des Américains surtout - de voitures sport.
Les 300 premiers exemplaires de la Corvette 1953 étaient tous peints en blanc et avaient un intérieur rouge. Vous n'aimez pas cette combinaison de couleurs ? Alors, il fallait attendre en 1954, année où vous pouviez choisir de la colorer en bleu, en rouge ou en noir.
Gavé en essence par trois carburateurs, le moteur six cylindres produit 150 chevaux. Ces derniers entraînent les roues motrices par l'entremise d'une boîte automatique à deux rapports... Après un début en fanfare, la Corvette connaît très rapidement des ratés (changement d'usine et sous-traitance) qui forcent GM à revoir ses plans et objectifs. Cette remise en question est d'autant plus nécessaire que Ford annonce la sortie imminente d'une concurrente à la Corvette, la Thunderbird. Pour se démarquer, la Corvette soulève son capot à des mécaniques - des V8 cette fois - sans cesse plus puissantes.
Au terme d'une carrière de 10 ans, la Corvette fait l'objet de sa première refonte. Elle sera marquée par une carrosserie aux formes plus stylisées grâce à ses phares escamotables et, pour la première fois, coiffée d'un toit rigide. Naturellement, une version cabriolet demeure inscrite au catalogue. Parmi les faits marquants de cette seconde génération : suspension arrière indépendante, injection d'essence et colonne de direction télescopique. Et des moteurs toujours plus gros (jusqu'à 7 L) et plus puissants (435 chevaux).
La troisième génération apparaît peu de temps avant le choc pétrolier et les performances s'en ressentent. Les ventes aussi. La Corvette n'est plus que l'ombre d'elle-même. Regain de forme et philosophie plus « européenne » marquent l'apparition de la troisième génération en 1984. Depuis ce temps, Chevrolet garde le cap et les trois générations subséquentes n'ont cessé de gagner en performances et en raffinement et ne craignent pas la moindre comparaison avec une concurrence qui exige des prix parfois trois fois plus élevés que le sien.
La plus convoitée de toutes les Corvette a été assurément la Gran Sport. Il s'agit d'une version allégée dérivée de la seconde génération. Chevrolet devait en produire 100, mais seulement 5 verront le jour.