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PROVOCATION DANS LES CARPATES UKRAINIENNES

Aujourd’hui, la Hongrie et la Pologne se situent à l’avant-garde de la résistance politique contre la mondialisationn agressive menée par l’Union Européenne et pourraient aisément pousser vers la mise en place d’une union alternative, l’Intermarium, sur les bases des quatre pays du groupe de Visegrad et de l’Initiative des Trois Mers, aux côtés de l’Autriche comme passerelle entre l’Ouest et l’Ukraine en tant facteur clé de stabilité dans la région.

Cependant, les nationalistes de la région, qu’ils soient ukrainiens, hongrois ou polonais, ont souvent tendance à protéger leurs intérêts nationaux avec une certaine étroitesse d’esprit (en prétendant posséder la bonne version de l’histoire nationale, en luttant catégoriquement en faveur ou contre l’autonomie culturelle des minorités nationales, etc.), qui les empêche d’établir entre eux une coopération stratégique dans l’intérêt de tous, seule manière d’améliorer la situation de chaque pays en particulier.

Nous devons comprendre est qu’être nationaliste aujourd’hui signifie être avant tout identitaire et paneuropéen. Faute de quoi, les tierces parties intéressées à entretenir les divisions dans la région, ne cesseront jamais d’exciter les chauvinismes au sein des ethno-nationalistes d’Europe. À défaut d’unir leurs efforts, chaque pays de la région, englué dans un «nationalisme» étroit, sera vite en butte à un déclin démographique et/ou économique.

La déclaration ci-dessous condamnant les récentes provocations anti-hongroises et anti-polonaises, a été rédigée par le parti politique Corps National, pour exprimer naturellement le point de vue ukrainien. Cette formation politique reste à l’heure actuelle le plus important mouvement nationaliste à se prononcer pour une intégration dans le cadre d’un Intermarium alternatif et anticipe un rapprochement avec ses deux alliés géopolitiques naturels sinon au niveau étatique, du moins à celui des forces nationalistes alliées, de part et d’autre.

Après tout, du mal peut surgir un bien: en conséquence des récentes provocations, les patriotes hongrois et ukrainiens ont initié un dialogue dans le but de résister ensemble au chauvinisme et aux provocations en tout genre, tout en faisant la promotion d’une vision identitaire de l’Europe qui pourrait résoudre la question des minorités nationales dans les pays voisins.

L’article thématique rédigé pour le Visegrad Post  par le journaliste franco-hongrois Ferenc Almassy qui argumente contre le «jacobinisme linguistique» des autorités ukrainiennes à la lumière de l’expérience historique propre à la Hongrie de la «magyarisation»  peut être consulté ici:
https://visegradpost.com/fr/2018/02/28/la-fausse-poudriere-de-subcarpatie-attention-aux-manipulations/

Provocation en Transcarpatie

Ces derniers temps, il est difficile de considérer les relations ukraino-hongroises comme amicales ou neutres. L’histoire de nos relations est typique de celle d’états qui se sont côtoyés sur la durée. Naturellement, beaucoup de choses ont pu se passer au cours d’un tel laps de temps.

Cependant, certains ont récemment tenté d’allumer délibérément un conflit ethnique dans la région des Carpates en ayant recours à des coups fourrés.
La Transcarpatie est une région unique. En dépit du fait que selon le dernier recensement, les Ukrainiens constituent plus de 80% de la population de l’oblast et les Hongrois seulement 12%, le gouvernement hongrois fait tout son possible pour utiliser cet état de fait comme un argument dans les négociations en cours et comme un moyen de pression sur les autorités ukrainiennes.

La Hongrie a investi beaucoup de fonds pour le développement des écoles hongroises en Transcarpatie et désormais, sous le régime de la nouvelle loi «sur l’éducation», les écoliers magyarophones seront obligés d’étudier la langue ukrainienne. Il est clair que notre voisin occidental n’entend pas renoncer à ce territoire qu’il considère comme sien.

Au même moment, il est intéressant de noter que les Hongrois se sont depuis longtemps sentis très à l’aise en raison de la loyauté des autorités ukrainiennes qui ont laissé les choses en l’état en espérant qu’elles s’amélioreraient d’elles-même. Or, comme on peut le constater, il n’en a rien été. La situation est donc tendue comme elle ne l’a jamais été.

Rien que pour le mois de février, deux événements ont eu lieu, constituant une sérieuse alerte pour rappeler que l’ennemi extérieur ne s’est pas assoupi et tente toujours de tirer les marrons du feu de cette exacerbation des relations entre la Hongrie et l’Ukraine. Nous faisons allusion aux deux attaques qu’a subies le bâtiment abritant la Société Culturelle Hongroise.

La première a eu lieu le 4 février dernier. Les auteurs de l’attaque ont utilisé des cocktails Molotov pour incendier les locaux, mais n’ont réussi qu’à endommager la fenêtre et la façade du bâtiment. La seconde attaque s’est déroulée dans la nuit des 26 et 27 février. Cette fois, les attaquants ont eu recours à un engin explosif, ce qui a provoqué un incendie généralisé à l’étage.

Le dernier incident en date est un montage vidéo dans lequel quatre pseudo nationalistes ukrainiens brûlent des drapeaux nationaux hongrois et polonais, menacent les minorités hongroises et polonaises en Ukraine et promettent d’effectuer des actions de sabotage sur les territoires hongrois et polonais avec l’aide d’Ukrainiens résidant sur place.

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Cette vidéo est devenue virale sur le web hongrois et polonais. Il est inutile de dire que les tournures étrangères à la langue ukrainienne renvoyant plutôt à la langue russe, qui ressortent d’une écoute de la vidéo, n’échapperont pas à des oreilles hongroises et polonaises attentives. Ce n’est pas la première fois que ce genre de provocations a lieu. Quelqu’un tente visiblement et de manière répétée de transformer la Transcarpatie en une zone de confrontation: cela a commencé par des inscriptions murales avec des slogans comme «Mort aux Magyars», puis on a eu affaire à la destruction par des vandales du monument érigé en l’honneur du héros national hongrois Ferenc Rakoczi.

Cette tentative de déstabilisation est-elle dans l’intérêt de l’Ukraine? Évidemment que non.

À un moment où le pays est confronté à une crise majeure et une guerre qui continue sur ses frontières orientales, tous ces conflits ne peuvent que faire le jeu d’un troisième protagoniste, la Fédération de Russie.

À l’appui de cette hypothèse, il suffit de se référer aux personnes qui ont commis l’attaque du bâtiment de la Société Culturelle Hongroise le 4 février: deux ressortissants polonais, membres de l’organisation «nationaliste» pro-russe Falanga, qui se sont battus dans le Donbass aux côtés des séparatistes de la LNR et de la DNR et sont désormais détenus par les services de sécurité intérieurs polonais. Et il y a une quasi-certitude que ces individus, fans de la pseudo Novorussia et de la politique agressive de Poutine, ont été à l’origine de la deuxième attaque.

Se fait alors jour une question logique: où étaient les services de renseignement ukrainiens à ce moment-là et surtout, comment ont-ils pu laisser entrer sur le territoire national des mercenaires qui se sont battus contre l’Ukraine ?

Et il y a même plus sérieux, dans la mesure où ce n’est pas un question rhétorique: qu’est-ce qu’a fait le ministre des affaires étrangères ukrainiens depuis 4 ans, depuis la révolution du Maidan? Visiblement pas grand chose pour développer les relations internationales avec les états de la région qui pourraient être nos alliés.

Des nouvelles plus agréables sont venues de Joseph Bortot, vice-président de la Société Culturelle Hongroise, qui, dans un communiqué, a nié que les provocations en Transcarpatie soient venues du côté ukrainien. «Je suis convaincu qu’il n’y a pas une seule personne en Ukraine et en Transcarpatie en particulier qui aurait pu commettre ce crime. On y trouve certes des nationalistes, voire des ultranationalistes, mais je ne crois pas que des citoyens ukrainiens aient pu être impliqués», a-t-il déclaré.

Par conséquent, nous devrions saisir cette opportunité pour redoubler d’efforts afin d’affronter la Fédération de Russie et de renforcer les relations de bon voisinage.

Oui à la fraternité entre peuples libres d’Ukraine et de Hongrie, non aux manifestations de chauvinisme artificiellement provoquées!

Traduction et adaptation: Pascal Lassalle

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