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L'histoire de la France et du Liban pendant la Grande Guerre étudiée par des écoliers libanais

Les élèves de l'école de Verdun au Liban présentant leur projet au Ministre de l'Education nationale, Marwan Hamade
© D.R.
Image locale (image propre et limitée à l'article, invisible en médiathèque)

Le Ministre libanais de l’Education Nationale, Marwan Hamade, arpente le chemin de la paix accompagné des élèves du CM2A du Lycée Verdun au Liban le temps d’une conférence-récital-exposition le 23 mars 2018. 

« Nous sommes le Lycée-Verdun et nous sommes situés dans  ce beau quartier Beyrouthin.  Est- ce le destin qui fait que Verdun  rende  hommage à Verdun, ce champ perdu dans le Nord-Est de la France qui se veut de nos jours un symbole de la paix et de la liberté ? »

Sous le patronage du Ministre Hamade, et en la présence du Sénateur Kammermann, se retrouvent  réunis, au sein de l’auditorium du MEN libanais, les  valeurs clés qui ont dynamisé le  projet de la Mission du Centenaire : la foi d’un ministre en l’importance de l’éducation et de l’ouverture culturelle dans le devenir des nations ; la confiance accordée par les parents en l’endurance  d’une équipe éducative consciente des défis qu’elle relève au quotidien, pour faire de l’école un vivier de la citoyenneté ; la solidarité des partenaires ; l’espoir d’un monde meilleur qui se forge par les preuves d’efforts des futurs citoyens.

Monsieur Hamade et les élèves s’engagent lors de cet événement à souligner la place primordiale de la mémoire des  grandes guerres à l’école du XXe siècle, qui a pour but d’informer afin de permettre la compréhension des souffrances partagées, des bouleversements engendrés par ces rencontres sanglantes et de sensibiliser le public au sacrifice de ceux qui se sont engagés à défendre notre liberté.

Ainsi et en amont, pour construire leur projet, les petits conférenciers font la traversée de maints domaines et vont à la pêche aux informations. Ils rencontrent des parents d’anciens combattants, trouvent des objets témoignant de cette période et croisent toutes sortes de supports. Une liste longue qui les amène à comprendre que les civilisations sont mortelles, que  la mémoire  représente leur identité, leur histoire et que c’est en elle qu’ils peuvent trouver des réponses vives aux défis de la paix.

Faut-il parler de la guerre à un enfant ? Question qui a animé l’un des ateliers philosophiques. Un oui unanime, justifié par les guerres qui continuent à éclater de nos jours, fut transmis à son Excellence lors de la rencontre du 7 février 2018 où neuf ministres en herbe représentants neuf pays accompagnés de leurs traducteurs décrochent le parrainage du projet de commémoration.

 

L’art de convaincre et de persuader, conjuguant le rationnel et la créativité à la fois

Convaincus qu’il n’existe pas de reconnaissance plus forte que celle apportée par la connaissance,  ils  font appel aux souvenirs douloureux et lointains, et exposent en parallèle un résumé succinct des  deux guerres qui ont ravagé la France et le Liban. Ils citent tout particulièrement la bataille de Verdun et parlent de la  famine qui  a décimé la moitié de la population du Mont-Liban. Ils ravivent des moments importants de la guerre fratricide qui a opposé vichystes et résistants sur le territoire libanais.

Lors de la représentation, un hommage est rendu aux 288 soldats Rezéens disparus par le biais de la pièce de théâtre Zappe la guerre, album de REP adaptée au contexte actuel, pour une dimension dynamique et vivante.

Les élèves font  porter à leur travail l’engagement de dire non aux voiles du deuil, lancent un appel à la paix et incitent les responsables à emprunter le chemin de l’entente qu’ils devraient goudronner jour après jour sur les bancs de l’école pour tous. Plusieurs poèmes, danses, diaporamas, discours, chants, films, soixante œuvres d’art, un monument aux morts en 3D, une saynète, une anecdote, témoignent des efforts déployés pour lutter contre l’oubli. Travail qui sera reconduit en aval au mois de mai dans deux écoles publiques.

Madame Espinosa, Maître-Conférencière, adepte de la polyvalence et de la pédagogie du projet souligne  dans son discours l’intérêt de ce genre de pratique dans d’autres projets similaires.