Alors les couleurs primaires ?

Il y en a trois. Dans le système soustractif. Il y a d'autres systèmes, on y reviendra, mais c'est celui qui compte en peinture.

Bleu (cyan), rouge (magenta) et jaune (yellow). Cyan , yellow, magenta, sont des fondamentales définies par la physiologie de la vision. Hélas, pas par la disponibilité des couleurs : les pigments naturels ou synthétiques ne tombent jamais exactement juste.

Lefranc :

En effet, les couleurs primaires, considérées comme fondamentales, ne sont jamais aussi pures en peinture que les couleurs primaires du système théorique.

Alors, que faire ?

Toujours Lefranc :

Examinons ces couleurs : le Bleu de Prusse tire sur le vert, ce vert aura une influence fâcheuse sur le rouge, car étant sa couleur complémentaire, on fabriquera alors un mélange qui tournera au gris. Dans l’autre cas,l’Outremer tire sur le rouge et le Vermillon sur l’orangé, on obtient un violet terne. Enfin, si on mélange lescouleurs les plus éloignées du violet : le Bleu de Prusse à tendance verte et le Vermillon à tendance orangée, on obtient une couleur indéterminée.

Le cercle chromatique :

Dans ces conditions, il faut trouver des couleurs proches des primaires, bien sûr, mais aussi rester conscient de leurs caractéristiques de tendance, pour ne pas les tuer au moment du mélange.

Nita Leland : un palliatif aux primaires pas justes.

Inutile de trop chercher à s'approcher des primaires. En effet la description des primaires est théorique et n'a pas d'application pratique. Les primaires réelles sont approximatives, jamais juste la couleur précise de la théorie. L'idée de Nita c'est d'avoir un chaud et un froid pour chaque primare. Par exemple, un bleu phtalo (froid) et un outremer (chaud). Winsor lemon (froid) et jaune de cadmium (chaud). Rouge de cadmium (tire sur le mauve, en principe plus chaud, plus près du violet) et rouge d'alizarine (tire sur l'orange donc théoriquement plus froid, plus près du jaune). On place ces primaires regardant vers sa famille (froid ou chaud) en on ne les croise jamais.
Mais jamais.
Ainsi winsor lemon et outremer feront un vert olive, jamais un beau vert.

Voir Nita Leland en V.O. (anglais) :
http://nitaleland.blogspot.fr/



Le bleu outremer est du côté "chaud", le winsor lemon du côté "froid". On aurait un vert meilleur avec le bleu phtalo.


En fin de compte, il ne faut pas traverser les frontières : en restant du côté plutôt chaud ou plutôt foid on a des mélanges plus brillants. En traversant on s'approche du gris ou du mélange terne.
Les couleurs secondaires viennent du mélange de deux primares, donc on essaiera des prendre les primares du même côté si on veut du brillant, ou de part et d'autre si on veut un résultat plus éteint (on dit : une boue).
Tout ça est bien subjectif, et ça ne s'arrange pas dans la suite. On a beau essayer de donner à ces principes une armature scientifique solide, on reste sur du ressenti. Les couleurs de la réalité sont près de celles de la théorie, mais pas exactement celles-ci.

Les couleurs tertiares

sont formées par le mélange entre une primaire et une secondaire.
Ce sont : le jaune-vert, le jaune-orange, le rouge orangé, le rouge violacé, le bleu-violet, et le bleu-vert.

Il y a une grosse influence de la perception dès qu’on veut fabriquer un système de classificaton : on dit que les primaires sont celles qui ne peuvent s’obtenir par mélange. Aucun mélange ne donne du jaune ni du bleu, ni du rouge.

Quelques définitions :

Les tons chauds sont proches du côté orange-rouge du cercle chromatique.
Les tons froids, à l’inverse, sont proches du bleu (du vert au violet).
Une couleur est dite dégradée si on y ajoute du blanc. C’est comme une couleur pâlissante.
Une couleur est dite rabattue si on la mélange avec un ton foncé. Parfois du noir mais plus souvent de la terre d’ombre ou du gris de Payne.
Une couleur est dite rompue si on lui adjoint un ton complémentaire.  Jaune et violet, orange et bleu, vert et rouge. La couleur s’assombrit sans perdre le ton du reflet. C’est une méthode classique pour colorer les ombres.


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