Irak : l'Unesco dénonce la « destruction » par l'EI de la cité antique de Hatra

Le ministère des antiquités irakien a annoncé que les djihadistes avaient entrepris la destruction de ces vestiges archéologiques. Cette information n'a pas encore pu être vérifiée.

Publié le 07 mars 2015 à 20h37 - Mis à jour le 07 mars 2015 à 22h47

Temps de Lecture 2 min.

Les vestiges d'Hatra, en Irak, en avril 2003.
Les vestiges d'Hatra, en Irak, en avril 2003. AFP/PHILIPPE DESMAZES

L'Organisation de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a dénoncé samedi 7 mars ce qu'elle a affirmé être la « destruction » de la cité antique de Hatra en Irak par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). « La destruction de Hatra marque un tournant dans l'effroyable stratégie de nettoyage cultuel en cours en Irak » estime dans un communiqué la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova.

Cependant, il n'est pas encore possible de confirmer de façon indépendante si ces destructions ont bien eu lieu, ni si elles sont en cours. L'Unesco s'appuie sur les déclarations du ministère irakien du tourisme et des antiquités, qui a annoncé plus tôt samedi que l'EI avait entrepris de détruire les vestiges archéologiques de cette cité vieille de 2 000 ans, située dans la province de Ninive, à 110 km au sud de Mossoul. Il citait des rapports de ses employés présents à Mossoul, ville contrôlée par l'EI. Le ministère a précisé au New York Times n'avoir pas reçu de ses employés d'images prouvant ces destructions, ces derniers n'ayant pas accès à Internet depuis plusieurs jours.

Un habitant des environs de Hatra a affirmé à l'agence Reuters avoir entendu tôt samedi une puissance explosion. Selon lui, d'autres personnes vivant dans les environs ont déclaré que les djihadistes avaient détruit certains des grands édifices du site et en rasaient d'autres au bulldozer.

Saeed Mamuzini, le porte-parole de la branche du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à Mossoul, a affirmé de son côté que les djihadistes avaient eu recours à des explosifs pour faire sauter certains édifices de Hatra et en attaquaient d'autres à coups de bulldozers.

L'Irak critique la coalition internationale

Voici une semaine, les djihadistes de l'EI ont diffusé une vidéo les montrant la destruction de statues et de sculptures au musée de Mossoul, qui renferme des trésors assyriens et hellénistiques datant pour certains de 3 000 ans. Jeudi, les djihadistes se sont attaqués au site archéologique assyrien de Nimrud, au sud de Mossoul. L'UNESCO avait évoqué une opération de « nettoyage culturel » constituant des crimes de guerre.

Lire aussi : A Mossoul, l’Etat islamique mène une guerre contre la culture

L'organisation réagit ainsi vivement à l'annonce d'une attaque contre Hatra, cité qui prospera dès le IIe siècle avant Jésus-Christ sous la domination de l'empire Parthe. Elle était alors une étape de la route orientale de la soie : une grande cité arabe du niveau de Palmyre en Syrie ou de Pétra en Jordanie. La monarchie de Hatra résista à deux sièges romains par les empereurs Trajan (en 116 après Jésus-Christ) et Septime Sévère (en 198). Puis, occupée par les forces romaines ou alliée à elle, la ville sera détruite au IIIe siècle par le fondateur de la dynastie perse des sassanides, Ardashir 1er.

A Bagdad, le ministère des antiquités a estimé que l'absence de riposte ferme de la communauté internationale aux précédentes attaques de l'EI contre le patrimoine irakien avait encouragé les djihadistes à continuer sur cette voie. « La lenteur du soutien international à l'Irak encourage les terroristes à commettre de nouveau le crime de dérober et de détruire les vestiges de la ville de Hatra », a dit le ministère dans un communiqué. Il visait ainsi la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui mène des bombardements contre l'EI à travers le pays.

Lire aussi (en édition abonnés) : Les djihadistes saccagent Nimroud
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