Une deuxième vie pour une librairie : L'Ivraie, à Montpellier, n'a pas fermé ses portes pour bien longtemps. Un collectif d'habitants s'est mobilisé pour reprendre et faire vivre le lieu en l'intégrant à une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC). Quelques mois plus tard, La Cavale est toujours dans la course, et ouvre grand ses portes tous les jours jusqu'à Noël.

C'est le vendredi 23 novembre, à 10 heures, que les portes de la librairie coopérative La Cavale se sont ouvertes : quelques semaines auparavant, le projet ressemblait encore à un doux rêve, alors que la librairie L'Ivraie, de Daniel Le Moigne, fermait ses portes. Un collectif d'habitants se réunit, avec pour objectif de rouvrir la boutique, en version coopérative.
Constituée en société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) sous la présidence de Sylvain Bertschy, doctorant en sciences sociales, la librairie a pris le nom de La Cavale et recruté deux libraires professionnels, Marion Floris et Julien Haution, les seuls salariés de la société coopérative. « Au sein des 300 coopérateurs, il y a des gens qui sont libraires et qui nous donnent un coup de main. En tout, je crois que nous sommes 4 libraires au sein de la coopérative », nous précise ce dernier.
D'autres membres de la coopérative viennent, en cette période de fêtes, donner un coup de main aux salariés pour tenir la boutique et, par exemple, prêter main-forte pour réaliser tous ces paquets cadeaux.
Depuis les premiers jours du projet de librairie coopérative, l'activité s'est organisée : plusieurs comités ont été créés, selon les besoins et les capacités des volontaires. « Nous avons un comité trésorerie, un comité communication... Au sein de ce dernier, par exemple, des designers et des graphistes peuvent donner un coup de main pour réaliser les supports de communication de la librairie », explique Julien Haution, libraire depuis une dizaine d'années.
Dans chaque comité, deux référents sont chargés d'organiser les initiatives, tandis qu'un comité de pilotage chapeaute le tout et coordonne les activités de la SCIC.
« Nous sommes insérés dans l'économie réelle »
En quelques semaines, la SCIC, avec des parts sociales à 20 euros chacune, a réussi à réunir 140 coopérateurs, de 22 à 80 ans, et un capital de 300.000 €. À celui-ci se sont ajoutés des subventions, dont une du Centre national du livre, et des prêts bancaires.
« Nous sommes une entreprise comme toutes les autres, avec un plan de trésorerie et un objectif mensuel sur la fin de l'année, de 45.000 € environ », indique l'un des libraires de La Cavale. « Cela ne change pas fondamentalement le fonctionnement de la librairie. »
Les deux libraires salariés de La Cavale
La librairie généraliste propose aujourd'hui plus de 7000 références sur 90 m2 de surface de vente, avec pour objectif de pousser jusqu'à 10.000 références. Si tous les domaines éditoriaux sont représentés, un rayon sciences humaines plus important distingue la librairie du reste de l'offre à Montpellier, ville universitaire. Cette particularité de La Cavale sera encore creusée dans les prochains mois, avec, dès 2019, au moins une animation mensuelle autour d'un ouvrage de SHS.
Quelques campagnes de demandes de subventions ou de levée de fonds restent à venir, notamment pour renforcer un pôle animation qui devrait aussi faire la part belle à la littérature. Face à la librairie Grain des mots, située de l'autre côté de l'Écusson, le centre historique de Montpellier, et à Sauramps, La Cavale a donc de solides arguments à faire valoir...
Commentaires
carole, le 06/10/2019 à 11:59:27
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Marie, le 18/12/2018 à 09:27:03
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Marie, le 18/12/2018 à 14:41:52
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