La politique de Babel: du monolinguisme d'Etat au plurilinguisme des peuples

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Denis Lacorne, Tony Judt
KARTHALA Editions, Jan 1, 2002 - Language and languages - 348 pages
Débat classique que celui des relations entre langue et politique. Il est de longue date au cœur de la réflexion sur le nationalisme. Il se trouve aujourd'hui relancé par la revendication du multiculturalisme ou au contraire la défense de la citoyenneté " républicaine ", par les conflits identitaires, par la construction de l'Union européenne, par le développement d'internet. En France c'est la question corse qui le place au centre de l'affrontement électoral. Mais il est peu d'Etats au monde où le problème de la langue ne se pose pas en termes politiques. Qu'il s'agisse d'Etats monolingues, hégémoniques et arrogants, comme le furent les constructeurs de la tour décrits dans la Genèse, ou d'Etats bilingues, voire multilingues, semblables aux nations dispersées par la colère de Dieu, après la destruction de Babel. A une époque où l'anglais est en passe de devenir la langue véhiculaire des pays de l'Union, sans qu'il y ait jamais eu de politique linguistique européenne clairement formulée, il est important de s'interroger sur la signification même d'une langue dominante, sur les phénomènes complexes de naissance, de déclin, de renaissance linguistique, sur les conditions historiques et les facteurs socio-économiques qui favorisent tantôt des situations d'hégémonie linguistique, favorables au monolinguisme, tantôt des situations de pluralité linguistique, débouchant sur des formes stables de bilinguisme ou de multilinguisme. Voyage à l'ombre de Babel, en France, en Californie, au Canada, en Belgique, en Suisse, en Israël, en Ukraine, en Lituanie, en Biélorussie, dans l'ancienne Yougoslavie... et dans le virtuel.
 

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Contents

Section 1
5
Section 2
7
Section 3
31
Section 4
86
Section 5
87
Section 6
117
Section 7
149
Section 8
155
Section 11
257
Section 12
261
Section 13
295
Section 14
317
Section 15
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Section 16
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Section 17
345
Section 18
347

Section 9
191
Section 10
227

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 34 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Page 12 - Ce qui distingue les nations, ce n'est ni la race, ni la langue. Les hommes sentent dans leur cœur qu'ils sont un même peuple lorsqu'ils ont une communauté d'idées, d'intérêts, d'affections, de souvenirs et d'espérances. Voilà ce qui fait la patrie.
Page 15 - Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton; l'émigration et la haine de la République parlent allemand; la contrerévolution parle l'italien, et le fanatisme parle le basque. Cassons ces instruments de dommage et d'erreur.
Page 62 - dans les Etats où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privées du droit d'avoir, en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion ou d'employer leur propre langue ». reconnues titulaires de droits, mais seulement leurs membres.
Page 11 - États-Unis et l'Angleterre, l'Amérique espagnole et l'Espagne parlent la même langue et ne forment pas une seule nation. Au contraire, la Suisse, si bien faite, puisqu'elle a été faite par l'assentiment de ses différentes parties, compte trois ou quatre langues. Il y a dans l'homme quelque chose de supérieur à la langue: c'est la volonté. La volonté de la Suisse d'être unie, malgré la variété de ses idiomes, est un fait bien plus important qu'une similitude de langage souvent obtenue...
Page 12 - Il se peut que l'Alsace soit allemande par la race et par le langage. Mais par la nationalité et le sentiment de la patrie, elle est française. Et savez-vous ce qui l'a rendue française ? Ce n'est pas Louis XIV, c'est notre Révolution de 1789. Depuis ce moment, l'Alsace a suivi toutes nos destinées, elle a vécu de notre vie.
Page 44 - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.
Page 49 - Le temps est venu d'un statut des langues et cultures de France qui leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir grandes les portes de l'école, de créer les sociétés régionales de radio et TV permettant leur diffusion, de leur accorder toute la place qu'elles méritent dans la vie publique".
Page 15 - Dès que les hommes pensent, dès qu'ils peuvent coaliser leurs pensées, l'empire des prêtres, des despotes et des intrigants touche à sa ruine. Donnons donc aux citoyens l'instrument de la pensée publique, l'agent le plus sûr de la Révolution, le même langage.
Page 78 - langues régionales ou minoritaires », on entend les langues pratiquées traditionnellement sur un territoire d'un État par des ressortissants de cet État qui constituent un groupe numériquement inférieur au reste de la population de l'État ; et différentes de la (des) langue(s) officielle(s) de cet État ; elle n'inclut ni les dialectes de la (des) langue(s) officielle(s) de l'État ni les langues des migrants ; b.

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