Municipales à Courbevoie : les candidats au chevet du centre Charras

La rénovation du centre commercial Charras, mais aussi sa piscine et sa patinoire, est au cœur du projet de tous les candidats aux prochaines municipales.

 Courbevoie, la semaine dernière. Le centre commercial Charras a été construit en 1969.
Courbevoie, la semaine dernière. Le centre commercial Charras a été construit en 1969. LP/F.H.

En 2005, on disait qu'il « vivotait », en 2015 qu'il était « en perte de vitesse », aujourd'hui, la moitié de ses magasins ont baissé le rideau et seul le supermarché Carrefour affiche une bonne santé, presque insolente. Affiché depuis trois mandats comme une des priorités de l'actuelle municipalité, la rénovation et la relance du centre commercial Charras et de ses équipements sportifs (piscine et patinoire olympiques) est au point mort ou quasi.

Il faut dire, pour la défense de l'équipe en place, que l'ensemble est une vaste copropriété comprenant des équipements publics, des commerces privés et des logements qui donnent sur une immense dalle publique.

« La ville est le principal propriétaire foncier de Charras, rappelle la candidate LREM Aurélie Taquillain, c'est à elle de donner le tempo. » « Ce n'est pas la mairie qui a la mainmise, balaye Floriane Deniau (RN), elle peut proposer mais c'est utopique. Il faut trouver un promoteur. »

Que faire de l'ancienne halle de marché ?

Pour l'heure, le partenaire de la ville est le promoteur Desjouis qui a pris du retard sur le projet de rénovation annoncé en 2017, pour lequel il avait annoncé 150 millions d'euros d'investissement et une livraison en 2021. Rien n'a démarré.

En revanche la mairie, elle, a construit entre-temps une nouvelle halle de marché en forme de cathédrale, décriée par l'opposition. Et, surprise, sans prévenir, l'équipe de Jacques Kossowski (LR) a lancé à trois mois des élections un appel à projet pour utiliser le vieux marché du centre Charras et son parking, qui auraient pu intéresser le promoteur Desjouis.

Pour l'équipe LREM, c'est une erreur. Inclure l'ancienne halle de marché libérée pouvait au contraire rendre l'offre plus attrayante pour les investisseurs. « Le constat fait est que la méthode actuelle ne fonctionne pas, taclent les Marcheurs. On ne veut pas vendre les surfaces appartenant à la ville pour garder la main. Mais il faut changer de méthode… »

Faut-il plus ou moins de commerces ?

Comme Jacques Kossowski, qui a inscrit dans son programme 30 millions d'euros pour rénover piscine et patinoire, Aurélie Taquillain promet un véritable centre aquatique. Mais son équipe veut aussi transformer l'ensemble en lieu de loisirs, avec des activités sportives et ludiques plus lucratives et des commerces attractifs pour les habitants de toute la ville.

Chez la gauche et les écolos, le point de vue est très différent. « Il ne faut pas augmenter les surfaces commerciales, plutôt les réduire, estime Alban Thomas (PS). Mais aussi sanctuariser les espaces verts et ouvrir le centre vers l'arrière avec une place de centre-ville. »

Pour la liste de rassemblement EELV, PCF, LFI, Génération.s., le concept de centre commercial est tout simplement « dépassé ». « Le privé ne fera quelque chose que si c'est rentable, donc il faudra trouver des financements publics, estime Ghizlaine Guessous, qui préférerait « privilégier une solution incluant des lieux culturels. »

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