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Si la question des origines est aussi vieille que l’humanité qui n’a
de cesse de se la poser, c’est Freud le premier qui, en s’intéressant au
sujet qui non seulement la pense mais l’éprouve, a radicalement renouvelé la compréhension de son énigme, sans pour autant, bien évidemment, en résoudre le mystère. Car ce problème relève de l’aporie et
appartient à ce domaine de l’inconnaissable, à jamais inaccessible,
bien que l’on assiste à l’accroissement indubitable des connaissances
dans les différents champs du savoir qui en posent les données.
C’est en effet le futur directeur artistique du Metropolitan
Opera de New York, Herbert Graf, mieux connu sous le nom de
« petit Hans », qui a fait dresser l’oreille de Freud en témoignant de
cette curiosité infantile constitutive du besoin de causalité, à la
racine lui-même du besoin de savoir. C’est à l’occasion de la naissance de sa sœur que Hans manifesta ses capacités de « théoricien »
des origines sexuelles de la vie : en échafaudant des systèmes explicatifs fondés sur ses propres éprouvés internes et les « indices » perceptifs relevés dans l’intimité familiale, il offre des réponses à cette
énigme majeure qu’est celle de la provenance des enfants, autrement
plus pertinentes que les fables dont a tenté de le persuader son père.
Lors de l’accouchement de la mère de Hans alors âgé de 3 ans et
demi, Freud et le père rapportent en effet la scène suivante :
« Il [se] réveille à 7 heures et entend les gémissements de la parturiente,
sur quoi il demande : “Qu’est-ce qu’elle a donc à tousser, maman …
Auteur
Maître de conférences et chercheur à l’Université de Rouen
Auteur de Mythe et fantasme, Delachaux & Niestlé, 2003
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/01/2016
- https://doi.org/10.3917/puf.coll.2009.01.0025
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