Six caméras pour démarrer, ce 11 mai, et douze à terme : pour le début du déconfinement, les voyageurs empruntant la station Châtelet du métro parisien seront observés par des caméras utilisant un logiciel de reconnaissance automatique, qui déterminera si les personnes qui empruntent cette station, l’une des plus fréquentées d’Europe, portent un masque. Car le port du masque sera obligatoire dans tous les transports en commun, jusqu’à nouvel ordre.
Ce dispositif sera présent de manière « expérimentale », pour trois mois, explique-t-on à la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Il permettra d’avoir, en temps réel, une estimation du nombre de voyageurs qui respectent les consignes sanitaires. « Aucune donnée ne sera stockée, tout sera entièrement anonyme, et ce dispositif n’est absolument pas prévu à des fins de verbalisation », explique-t-on à la RATP. L’établissement public a signalé cette expérimentation à la Commission nationale et libertés (CNIL) et assure respecter pleinement la législation en vigueur. Les voyageurs seront informés de la présence des caméras par des messages sur les panneaux d’affichage dans la station et sur les quais du métro.
Technologie testée à Cannes
Les caméras seront gérées par l’entreprise française DatakaLab, qui a déjà mis en place un dispositif similaire sur des marchés de la ville de Cannes (Alpes-Maritimes). La CNIL examine actuellement le système ; sans avoir rendu d’avis définitif, elle a estimé, auprès du site spécialisé NextInpact, que les mesures d’anonymisation prévues « présentent des garanties en matière de protection de la vie privée des personnes ».
« Tout le traitement se fait au niveau de la caméra : aucune image n’est transmise, seule une statistique est envoyée, et l’analyse se fait en mémoire vive, ce qui fait que même si la caméra était volée, on ne pourrait rien y trouver », détaille Xavier Fischer, de DatakaLab.
Au-delà des problématiques de vie privée, l’efficacité du dispositif devra encore être démontrée : les logiciels de détection automatique sont généralement beaucoup moins efficaces en intérieur et par basse lumière qu’en extérieur et en plein jour.
« D’après nos premiers tests à Châtelet, nous en sommes à 90 % de précision, assure M. Fischer. Bien sûr, les conditions seront plus difficiles à partir de lundi, lorsqu’il y aura plus de monde dans la station ; mais c’est un outil d’aide à la décision, qui n’a pas besoin d’avoir une précision absolue. A Cannes, sur deux marchés différents, nous avons vu des écarts de score importants : c’est suffisant pour que la mairie sache dans lequel elle doit distribuer en priorité des masques. »
Retrouvez tous nos articles sur le coronavirus dans notre rubrique
Sur l’épidémie
- D’où vient le coronavirus ? Comment s’en protéger ? Toutes nos réponses à vos questions
- Dans le monde et en France : Suivez la propagation de la pandémie avec notre tableau de bord en cartes et en graphiques
- Vous pensez être infecté ou malade à cause du coronavirus ? Nos explications et conseils en vidéo
- Le SARS-CoV-2 est-il sorti d’un laboratoire ? Notre enquête fait le point sur le sujet
- Infections, tests, courbes ou données brutes : savoir lire les chiffres sur le coronavirus
- Nos réponses aux questions pratiques : Combien de temps le virus reste-t-il infectieux sur des surfaces ? ; Comment faire ses courses avec précaution ?
Sur le confinement et ses conséquences
- Le calendrier du déconfinement par date et par secteur
- La distanciation sociale : pourquoi et comment ça marche ?
- Quand et comment pourrons-nous ressortir de chez nous ? Les enjeux du « déconfinement » expliqués en schémas
- Bruit, circulation, électricité… douze indicateurs d’une « France à l’arrêt »
- Gare aux mauvais conseils et aux fausses rumeurs : on vous aide à faire le tri