Publié le 26 novembre 2020 à 20h45

Tribunal de Brest : quatre ans de prison au migrant afghan qui agressait les jeunes femmes dans leur appartement 

Réservé aux abonnés
C’est le cauchemar de tout un chacun. Se retrouver en pleine nuit face à un inconnu qui s’est introduit dans sa chambre ou son appartement. « Il était là devant moi, près du lit, un petit sourire en c
C’est le cauchemar de tout un chacun. Se retrouver en pleine nuit face à un inconnu qui s’est introduit dans sa chambre ou son appartement. « Il était là devant moi, près du lit, un petit sourire en coin, le pantalon baissé sur les chevilles ! ». Récit glaçant d’une des trois victimes présentes, ce jeudi, au tribunal correctionnel de Brest. (David Rochas)
Lecture : 3 minutes

Un Afghan, âgé de 21 ans au moment des faits et demandeur d’asile en situation irrégulière, a été condamné à quatre ans de prison, par le tribunal de Brest, ce jeudi 26 novembre, pour s’être introduit dans deux habitations et avoir abusé de femmes croisées à la sortie de boîtes de nuit.

Trois jeunes femmes se sont retrouvées au tribunal, ce jeudi après-midi, pour un face-à-face aussi glaçant que déconcertant. Elles ont raconté leur calvaire. Lui a donné peu d’explications, dans un français approximatif, mais s’est excusé en boucle sur ce qu’il a fait. « Je respecte les femmes. Pour la deuxième affaire, ce n’est pas moi ! ». Son ADN a pourtant été retrouvé sur le chemisier de cette troisième victime.

Il insiste pour être hébergé

14 décembre 2018, 6 h du matin. Deux copines rentrent de boîte de nuit. Elles croisent la route d’un jeune homme alcoolisé qui propose de les accompagner jusque chez elles. « Pour les protéger ». Alors qu’elles approchent de l’appartement, les deux jeunes femmes finissent par courir pour tenter de le semer. Le jeune homme les retrouve devant la porte de l’immeuble et insiste pour dormir à l’abri.

Les deux amies refusent. Elles referment soigneusement les portes. Quelques minutes plus tard, l’une d’entre elles est réveillée par une silhouette. « Il était là devant moi, près du lit, un petit sourire en coin, le pantalon baissé sur les chevilles ». La jeune fille réussit à le mettre en fuite et découvre la poignée et la porte de l’appartement fracturées.

Il faudra plusieurs jours avant que l’autre jeune fille explique avoir subi une pénétration digitale de la part du jeune homme. « Je n’ai pas bougé, j’ai fait semblant de dormir. J’ai gardé les yeux fermés, je craignais qu’il se soit saisi d’un couteau dans la cuisine », se souvient-elle en pleurs.

Une autre intrusion un mois plus tôt

Une affaire similaire était examinée dans la foulée, en présence du même jeune homme incarcéré préventivement depuis le 4 janvier dernier. La jeune fille a raconté son calvaire depuis cette intrusion nocturne. La peur de rentrer tard le soir, les nuits sans sommeil, la confiance perdue, les blocages qui ont suivi avec son conjoint…

La jeune femme a relaté comment ce jeune homme, croisé dans la rue, s’est immiscé dans son appartement au moment où elle a ouvert la porte. Il s’est jeté sur elle et a essayé de lui enlever ses vêtements. La jeune femme s’est alors débattue et a réussi à le mettre en fuite. L’ADN du jeune Afghan sera retrouvé sur elle…

Une autre victime a rapporté son obsession à fermer sa porte plusieurs fois avant d’aller se coucher... Et les sacs et les balais coincés contre la porte de sa chambre pour tenter de trouver le sommeil.

Le jeune homme n’a pas expliqué grand-chose. « J’étais bourré, je me sentais seul ». « Avez-vous abusé sexuellement de l’une de ces jeunes femmes ? ». « Oui », a-t-il fini par lâcher, les yeux baissés, dans un pesant silence.

Quatre ans ferme

Ces affaires qui auraient pu, dans un autre temps, finir devant les assises sont méticuleusement examinées par le président du tribunal correctionnel de Brest, Xavier Jublin. La représentante du procureur, Christelle de Jonghe, a décrypté précisément la gravité des faits et le mode opératoire répété du prévenu. Elle a requis à son encontre trois ans de prison et l’interdiction de résider sur le territoire français, avec maintien en détention.

La tâche s’est alors révéler peu aisée pour maître Fabrice Quantin à défendre son client. Il s’est embarqué dans une tentative désespérée d’explication du rapport homme-femme dans le pays d’origine de l’agresseur… Pas convaincu, le tribunal a condamné Fazel Tarakhail, 23 ans, à quatre années de prison, l’interdiction de résider sur le territoire français à titre définitif et le versement de 2 000, 3 500 et 7 000 € aux victimes connues.

Podcasts du Télégramme

Tous les podcasts