Pour la justice, le caractère terroriste de l’attaque meurtrière de Villejuif (Val-de-Marne), vendredi 3 janvier, ne fait plus grand doute. Un peu plus de vingt-quatre heures après les faits, le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’enquête, samedi en fin de journée, se substituant au parquet de Créteil. « Si les troubles psychiatriques importants de l’auteur des faits sont avérés, les investigations des dernières heures ont permis d’établir une radicalisation certaine du mis en cause ainsi qu’une préparation organisée de son passage à l’acte », indique le communiqué du PNAT. L’enquête vise les chefs d’« assassinat et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et d’« association de malfaiteur terroriste criminelle ».
Le déroulé de l’attaque du 3 janvier ainsi que les objets retrouvés sur les lieux ont conduit les enquêteurs à privilégier cette piste. Abattu par les policiers à la limite de Villejuif et de L’Haÿ-les-Roses, Nathan Chiasson, 22 ans, avait frappé trois personnes au couteau – dont un homme de 56 ans, mortellement atteint au thorax –, au fil d’un « parcours d’une extrême violence, d’une extrême détermination », sur plusieurs centaines de mètres, selon la procureure de Créteil, Laure Beccuau. Elle a décrit, samedi lors d’une conférence de presse, des témoins « choqués par le calme apparent de l’intéressé ».
Avant d’agresser un couple en train de faire un footing dans le parc des Hautes-Bruyères, l’assaillant a d’abord voulu s’en prendre à un homme, en criant « Allahou akbar ! ». Il a ensuite changé de cible lorsque la personne initialement visée lui a dit qu’elle était musulmane. « Nathan Chiasson lui a demandé de réciter une prière en arabe, a expliqué la procureure, ce que l’intéressé a fait. Nathan Chiasson s’est alors détourné de lui et s’est attaqué au couple. »
Casier judiciaire vierge
Les enquêteurs de la brigade criminelle de Paris et de la police judiciaire du Val-de-Marne ont retrouvé sur les lieux de l’attaque, outre une carte bancaire du jeune homme, un Coran et des ouvrages sur la religion musulmane, dont certains salafistes. Ainsi qu’une lettre « de départ », a fait savoir Philippe Bugeaud, directeur adjoint des brigades centrales à la direction de la police judiciaire de la préfecture de police. « Une lettre testamentaire avec des répétitions assez caractéristiques du musulman qui s’autoflagelle et qui sait qu’il va faire le grand saut. »
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