La terminologie et le problème de la traduction dans les dictionnaires spécialisés

Houda Ben Hamadi Melaouhia
ISLT ; Université de Carthage
(Tunisie)

Résumé

Nous nous proposons de soulever le problème de la traduction que peut rencontrer le terminologue, lors de l’élaboration de dictionnaires spécialisés, bilingues ou multilingues. Dans une époque où la science ne cesse d’évoluer, il est appelé à adopter une démarche qui puisse répondre aux progrès effectués dans le domaine en question. A cet effet, notre attention sera portée aux dictionnaires bilingues, voire trilingues de linguistique dans lesquels certains équivalents proposés diffèrent d’un dictionnaire à l’autre. Il faut dire qu’avec la présence de multiples courants, théories et écoles, il n’est pas aisé de traduire les concepts. Parfois, un même concept peut avoir deux définitions différentes, selon l’approche à laquelle est attaché l’emploi du terme. Prenons l’exemple du mot « mode » qui non seulement recouvre le domaine aussi bien de la logique que celui de la linguistique, mais également est lié à d’autres concepts comme ceux de « modalité » et « modalisation ». Le terminologue dont l’objectif est de traduire ces termes est confronté à une double difficulté : l’une consiste à distinguer les différents concepts et, si besoin est, de lever les ambiguïtés, l’autre est de les transposer dans la langue cible en tenant compte de la spécificité de chaque domaine. Le calque ne saurait être pertinent pour les définir. Dans certains cas, le terminologue se trouve face au « déficit d’équivalence ». Nous pensons à certains phénomènes traités par la grammaire générative, comme celui de « sluicing », un type d’ellipse de la proposition interrogative partielle indirecte. Rares sont les linguistes français qui se servent de ce qui pourrait être son équivalent, à savoir « l’éclusage ». D’ailleurs, on en parle même pas dans les dictionnaires spécialisés.
L’objectif de cette contribution est de mener une réflexion sur le travail du terminologue qui traduit les concepts étrangers (dont la langue source peut être l’anglais ou le français) vers la langue arabe et de mettre le doigt sur les difficultés qu’il rencontre, afin d’y remédier. A cet effet, nous allons nous appuyer sur les dictionnaires bilingues (français/ arabe, arabe/ français) d’El-Mseddi (1984), (anglais / arabe) de Baalakki (1990) et le dictionnaire trilingue (anglais/ français/ arabe) de Fassi-Ferhri (2009).

Mots-Clés : concept – dénomination – dictionnaire spécialisé – équivalent – terminologie.