AU PROCES DE KÉNITRA UN DES PRINCIPAUX INCULPÉS ASSURE QU'IL A TENTÉ D'EMPÊCHER LE COUP D'ÉTAT DE SKHIRAT

Par LOUIS GRAVIER.

Publié le 05 février 1972 à 00h00 - Mis à jour le 05 février 1972 à 00h00

Temps de Lecture 4 min.

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Rabat. - Au procès des mutins de Skhirat, qui se poursuit à Kenitra, le lieutenant - colonel Mohamed Ababou a plaidé non-coupable, avec un accent d'apparente sincérité qui lui a arraché ce cri : " Je n'ai pas trahi ! J'ai toujours agi en officier modèle. Quel que soit mon sort, je souhaite que ma famille ne soit pas marquée par l'opprobre du vocable de trahison. "

Modèle, il le fut, selon lui, dans son comportement à l'égard de son frère, le colonel M'Hamed Ababou, qui entraîna l'école de cadets d'Ahermoumou dans la tentative de coup d'État. M'Hamed était le plus jeune. Mais il avait un tempérament de chef indiscuté et une volonté de fer qu'il était malaisé de faire fléchir. La déposition de Mohamed a été essentiellement le récit des mobiles, des plans et de l'action de son frère, dans laquelle l'accusé fut, dit-il, engagé malgré lui.

Dès le mois de mai 1971, le colonel M'Hamed Ababou (tué lors du putsch) voulait en finir avec le régime. Il dénonçait la corruption et les abus.

" Et toi, lui dit Mohamed, n'es-tu pas parmi les corrompus dont les biens sont mal acquis ?

- Je n'ai eu que ma part, celle qui me revient de la galette ", répondit-il.

Au cours de la conversation. Mohamed apprend qu'en accord avec le général Medbouh, directeur de la Maison militaire royale, son frère, le colonel Ababou, s'apprête à tendre une embuscade au roi entre Fès et El-Hajeb, alors que s'achèvent les manœuvres.

Jusque sur les lieux mêmes choisis pour l'embuscade, que le colonel alla reconnaître, l'accusé fit des efforts désespérés pour faire renoncer son frère à cette " folle aventure ".

" Notre père, lui dit-il, nous a élevés dans le respect de Dieu ; s'il Sait tes intentions, il te maudira. "

Finalement, le commandant de l'école des cadets ne déclencha pas l'opération projetée. On était le 13 mai. Près de deux mois passèrent sans que les deux frères, affirma Mohamed, se revoient. Il fallut que le colonel se fasse insistant au téléphone le 7 juillet pour que l'accusé, qui faisait partie de l'encadrement de l'école d'état-major de Kenitra, consente de nouveau à le rencontrer.

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