Gentilés

Un ouvrier talentueux et créatif

Un ouvrier talentueux et créatif
La première statue, fondue en 1942 sous le régime de Vichy, sera remplacée le 15 juin 1990 par un marbre d’Erge Castor. © Droits réservés
Georges-Antoine Simonet est né à Tarare, rue Déguirasse, actuellement rue Anna-Bibert, le 28 novembre 1710.

En 1710, Tarare est un bourg composé d’environ 1.500 habitants. Le père de Georges-Antoine Simonet y exerce la profession de marchand-toilier. Le jeune homme étudie le tissage et le dessin. En 1735, la réputée maison Perret de Lyon l’embauche comme ouvrier satinaire et dessinateur maître. Il gagne alors plus que confortablement sa vie.

Quelques années plus tard, il quitte ce travail pour se lancer avec un ami dans la fabrication d’étoffes de soie, d’or et d’argent. En 1751, à la mort de son associé, Simonet liquide l’affaire et l’idée lui vient de développer la fabrication de tissus fins. Cette industrie est encore inconnue en France où les étoffes de chanvre et de coton restent épaisses.

De lourdes dettes

En 1757, Georges-Antoine Simonet passe un mois en Suisse, à Zurich et Saint-Gall, pour étudier les métiers à tisser nécessaires à la fabrication de la mousseline. Revenu à Tarare, il installe une fabrique de mousselines rue Déguirasse. Le ministre Trudaine, informé de son projet et souhaitant développer l’industrie nationale, lui assure alors tout son soutien.

Mais les mousselines imitées de la Suisse sont décevantes. Le coton filé à Nantua est inégal et le tissu produit se vend à perte. La filature du coton introduite dans le canton de Tarare en 1735 est grossière et l’entrepreneur tararien décide de la perfectionner afin d’obtenir un fil fin, uni, fort et tendu pouvant être employé en chaîne, comme ceux qui sont utilisés en Suisse. Le ministre met à sa disposition des cardes et des rouets qui seront distribués gratuitement dans le canton. Mais une fois encore, la qualité fait défaut et les frais s’accumulent. M. Simonet, qui dispose d’une fortune considérable depuis son mariage avec Jeanne-Nicole Dubois en 1749, est obligé de vendre ses propriétés pour payer ses dettes. En 1773, il se retire à Charbonnières où il vit pauvrement. Il y décédera le 15 août 1778.

En 1786, Claude-Marie Simonet, héritier des métiers à tisser de son oncle, a l’idée de faire venir le coton de Suisse et d’Angleterre. Son initiative est couronnée de succès, les mousselines deviennent alors très prisées. La fabrique prospère, elle comprend en 1789, 200 ouvriers et 600 métiers et produit 15.000 pièces. Des établissements de blanchiment et d’apprêts sont créés à proximité de Tarare.

Il fait aboutir le rêve de son oncle

C’est 15 ans après sa mort qu’on rendra hommage au rôle immense de Georges-Antoine Simonet dans le développement de la ville. Le 8 juillet 1893 aura lieu l’inauguration de sa statue en bronze, réalisée par Charles Bailly, ainsi que la première fête des Mousselines. La statue, fondue en 1942 sous le régime de Vichy, sera remplacée le 15 juin 1990 par un marbre d’Erge Castor. Une rue du centre-ville de Tarare porte son nom.

Source. Bibliothèque numérique de Lyon. Notice sur George-Antoine Simonet, créateur de la fabrique de mousselines de Tarare – 1846.


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