Un commando algérien devait assassiner l’opposant Hichem Aboud

Les deux hommes que l’on peut voit sur  la photo se préparaient à tendre un piège à l’opposant algérien Hichem Aboud qui vit en France pour l’assassiner en Belgique ou l’exfiltrer en Algérie. Les documents qui circulent sur les réseaux sociaux depuis ce lundi soir sont apparemment totalement crédibles.

Les services algériens ont fabriqué de faux papiers français pour cet agent double qu’ils pensaient utiliser dans une opération contre les opposants.

Selon des communications téléphoniques révélées par le blogueur Amir Dz, les services algériens ont négocié cet hiver  avec des hommes de main à Paris  et à Bruxelles l’élimination d’opposants, dont le journaliste Hichem Aboud qui vit à Roubaix dans le nord de la France.

L’homme clé du dispositif envisagé s’appelle Abdelkader Tigha, à droite sur la photo. Il s’agit d’un membre des services anti terroristes pendant les années noires, dont le frère, commissaire de police dans la banlieue d’Alger, a été assassiné par les terroristes. Cet officier chargé des sales besognes à Blida s’était enfui d’Algérie en Thaïlande, où il rencontre les services français. Est-il un agent double envoyé par les services algériens? Ou un opposant véritable choqué par les méthodes d’éradication des islamistes?

Face au refus des Français de l’aider, il gagne la Hollande puis la Belgique où il rencontre des opposants, tout en  maintenant des contacts discrets avec l’antenne du DRS (services algériens) en Europe. Or c’est cet agent double qui vit d’expédients qui est chargé de constituer l’appât pour attirer Hichem Aboud en Belgique, un pays plus complaisant que la France pour les dérives des barbouzes algériens.

Seul problème, Abdelkader Tigha se rétracte début janvier, enregistre ses communications avec Alger et prévient Hichem Aboud lui même des desseins de ses commanditaires.  

Un officier de l’Ambassade dans le coup

Dans la phase opérationnelle, Abdelkader Tigha devait collaborer avec un adjudant chef travaillant officiellement au « BS » (Bureau de sécurité) de l’Ambassade à Paris, un certain « Djahid », à gauche sur la photo. C’est du moins le  prénom que ce jeune officier utilise dans les échanges téléphoniques enregistrés. « Ne t’inquiète pas, confiait Djahid en substance à son homme de main, tout est planifié, une fois qu’Aboud sera sur place ».

Seule erreur de ce véritable amateur, il se laisse photographier par l’ami Tigha et en sa présence.Ce qui authentifie totalement la réalité de ce projet funeste.

Coopération franco algérienne 

Début décembre, Jean Yves Le Drian se rendait pour relancer la coopération entre la France et l’Algérie. Dans les promesses faites par le ministre français à ses interlocuteurs, il y avait l’engagement de coopérer avec <Alger sur les activités des opposants qui ont vu deux fois la Préfecture de police chercher à entraver les rassemblements du Hirak qui ont lieu chaque dimanche place de la République.

Hichem Aboud, un journaliste courageux trois fois condamné en Algérie et qui est désormais sous protection a porté plainte en Belgique et en France.

 

6 COMMENTS

  1. Pourquoi Mondafrique ne met pas autant de passion a dénoncé l’affaire Pegasus. Je me fiche du pouvoir algérien mais c’est quand même douteux alors que le monde entier dénonce les écoutes de Pegasus Mondafrique fait le strict minimum. A toujours taper sur l’Algerie même si elle le mérite et a fermer les yeux sur les agissements marocains vis a vis de ses journalistes ou de ses opposants ca devient douteux.

  2. Bonsoir. Puisque c’est de moi que vous parlez.je vous informe que je ne me suis pas rétracté. C’est un choix moral que j’ai fait pour sauver des vies humaines. Il y a une différence.Je vous ajoute que la dgsi a été informé dès le premier jour de tout le dossier minute par minute.demander leur pourquoi un tel silence depuis.c est ça la vraie question

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