Intelligence artificielle : attention à cette fausse image de Julian Assange en prison

Voilà quatre ans que le lanceur d’alerte Julian Assange est incarcéré en Angleterre, dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, après son expulsion de l’ambassade d’Équateur à Londres. Depuis, les nouvelles qui filtrent sur son état de santé et ses conditions de détention sont rares mais son épouse, Stella Assange, continue de se battre pour sa libération par voie de presse.

Mais le 31 mars, une photo du fondateur de Wikileaks en détention, le montrant en mauvaise santé, aurait fuité sur Internet. Elle est depuis devenue virale, étant relayée par des comités de soutien de Julian Assange, par des journalistes américains, espagnols ou encore par la chanteuse MIA… qui a depuis supprimé son tweet. La star a dû douter du sérieux de ce cliché, qui pourrait finalement être créé de toutes pièces. Et à raison.

Plusieurs éléments visuels permettent déjà de douter de son authenticité, comme c’est souvent le cas dans les images générées par intelligence artificielle. Les paupières de Julian Assange ont un aspect étrange, sa narine droite semble porter un piercing, ce qui n’est pas le cas, et son bras gauche, nu, revêt une apparence particulière. Une tâche bleue se balade également sur son tee-shirt, sans raison. 

Que sait-on maintenant de son origine ? La mention "Photo property of E" figure, barrée, sur l’image. Nous avons retrouvé le fameux "E", qui se fait appeler "The Errant Friend" sur Twitter et qui a posté la photo le 30 mars à 3h18 du matin, avec comme légende "Vous DEVEZ absolument libérer Julian Assange. C'est maintenant le moment. C'est maintenant que vous parlez, que vous vous levez." Son profil interpelle aussitôt. 

Ce compte, qui se présente comme un fervent soutien de Julian Assange, n’est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà publié une photo de ce dernier, en tenue de prisonnier, le 17 mars dernier. "Jusqu'où iriez-vous pour libérer Julian Assange ?", tweete-t-il, énigmatique. C’est aussi un habitué de l’intelligence artificielle puisque, le 26 mars, il revendique la paternité d’une fausse photo de Donald Trump en train de prier. 

Autre fait douteux, Stella Assange n’a pas relayé ce cliché, ni fait de commentaire particulier dessus, ce qui dénote avec sa communication de tous les instants sur le cas de son époux. Contactée, elle confirme à TF1info que cette photo est fausse et "générée par intelligence artificielle". Une explication rationnelle à son silence. Sans que cela constitue un aveu clair, "E" s’est depuis réjoui sur Telegram du retentissement qu’a eu l’image en seulement 48h et avoué que "le but" était bien de rendre la photo "super virale". Contacté, il n’a pas répondu à nos sollicitations.

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