La réussite scolaire est un sujet qui me touche particulièrement puisque je suis prof. Après avoir écrit Ce que vos profs ne vous disaient pas à propos de l’école qui exposait certains secrets de la réussite (et pas que scolaire), j’aimerais balayer des mythes et légendes que l’école (ses supporters et ses détracteurs) aiment à entretenir à son sujet.
Écrit Par Mohamed MOURAS
Les profs n’ont pas de favoris
Celui-là à quand même la vie difficile et en grande partie parce que les profs veulent soit :
- Ne Pas l’avouer
- Ne Pas se l’avouer
Personnellement j’ai pris la décision de me l’avouer. Pourquoi ? Parce qu’au moins en me l’avouant je peux faire en sorte, consciemment, de contre-balancer mon penchant naturel pour tel ou tel élève.
Qui sont les préférés des profs ? A cette question les profs répondent en règle générale (quand ils sont ok pour répondre) que ce sont les apprenants en situation de réussite scolaire. Rien d’anormal me direz-vous ? Eh bien à la question suivante : citez-moi 3 élèves que vous avez eu quelques années auparavant, les profs citent en général des élèves : soit « cas sociaux », soit « sympa mais pas des génies non plus ».
En vérité les profs préfèrent les élèves avec qui ils ont des affinités. Dans mon cas, les élèves que la vie a abimé un peu trop tôt ainsi que les bosseurs qui n’ont pas peur de l’effort.
La procrastination est la mère de l’échec
A entendre le corps enseignant, il faudrait se noyer sous les méthodes d’apprentissage et les appliquer TOUTES sans distinction aucune pour enfin réussir à l’école.
Eh bien là aussi, de part mes observations je peux vous dire que c’est assez faux. Les élèves qui réussissent le mieux à l’école sont celles et ceux qui comprennent où sont leurs limites et font en sorte de s’auto-préserver.
Procrastiner est une méthode d’auto-préservation. En fait, cela revient à s’arrêter sur une aire d’autoroute quand on a conduit 2 ou 3 heures d’affilé. Personne ne conduirait des journées entières sans repos. C’est pourtant la réalité qu’on impose a beaucoup d’élèves. On leur fait croire que les bien intentionnés adultes apprennent tous les jours, tout le temps… quel mensonge !
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Tout le monde peut réussir à l’école
Je sens qu’ici on va crier à la décapitation. Tant pis ! Non tout le monde ne peut pas réussir à l’école et n’y voyez absolument pas une tentative d’y mêler la notion HYPER-FLOUE qu’on appelle l’intelligence.
Je pense que l’école requiert certaines compétences qu’il faut développer pour y réussir. La plupart du temps les élèves développent ces qualités par intuition. Personne ne leur dit vraiment ce qu’ils ont à faire pour trouver le chemin de la réussite scolaire, ils le trouvent tout seul !
Je vous invite à lire mon premier article qui traitait spécifiquement de ces qualités, Ce que vos profs ne vous disaient pas à propos de l’école. Et si vous êtes comme moi et que vous n’avez exclusivement que des défauts alors lisez plutôt l’article Comment Réussir Sa Vie Quand On A (Que) Des Défauts :-)
Ce qui est appris un jour est retenu toujours
Je n’ai même pas besoin d’aller bien loin pour ce mythe. Je vais prendre mon cas personnel. J’apprenais pour les examens et j’oubliais aussi vite ce que j’avais mis des heures à apprendre. Sur le coup, je pensais que ma mémoire et mon intérêt plus que limité pour la matière jouait une grande importance dans ces oublis.
Je n’avais pas complétement tort mais je ne comprenais pas le processus avec subtilité. En fait l’être humain apprend tous les jours que DIEU fait. Seulement l’être humain a développer au fil du temps 3 qualités qui lui permettent de faire en sorte de ne jamais surcharger la machinerie principale. Ces 3 qualités sont : Apprendre, Désapprendre et Réapprendre.
Vous ne devez jamais sous-estimer deux choses dans votre apprentissage :
- La fantastique capacité qu’ont les profs à vous faire apprendre des notions inutiles
- Votre fantastique capacité à croire que ces notions sont utiles et donc faire tout votre possible pour les retenir !
Pour en savoir plus sur ces 3 notions je vous invite à lire l’article Apprendre, Désapprendre, Réapprendre
Les diplômes français et étrangers se valent
Buzzzz…. même joueur joue encore ! Croyez-moi, j’aimerais vraiment croire que c’est vrai car malgré toute la bonne volonté que j’ai, je n’ai pas encore réussi à trouver la volonté de passer un Master anglophone.
Non la vérité c’est qu’au niveau international nos diplômes ne comptent pour ainsi dire pas ! Ensuite, je dois quand même accorder le fait que suivant le champ d’application cette vérité devient plus ou moins caduque.
Un diplôme de Français Langue Etrangè(re) qui vient de France est bien entendu le top. Ils sont même parfois (suivant les sections) mieux cotés que les diplômes québécois. Je dis parfois simplement car certaines écoles internationales préfèrent travailler avec des nord-américains car au moins ils sont sûr de connaître leurs méthodes d’apprentissages.
En revanche ne soyons pas dupe, HEC ne vaut pas Harvard (USA) ou Oxford (UK). Non c’est injuste de ma part de dire ça, je rectifie. Les diplômes délivrés par ces différentes institutions ne sont pas perçus sur le marché du travail international de la même manière.
Les études supérieures sont plus importantes que le reste de la scolarité
A choisir je pense que c’est ce mythe qui est le pire d’entre tous. Je vois des gens se ruiner pour donner une éducation supérieure de classe internationale à leurs enfants.
Je ne vais pas nier le mythe précédent et dire que ces diplômes ne valent rien. Mais en fait cela revient à faire intervenir l’équipe d’ingénieurs de la Formule 1 Ferrari sur une Peugeot 205… 15 ans après sa première mise en circulation. (Ne me demandez pas ce que j’ai aujourd’hui avec les métaphores routières, je n’en ai aucune idée moi-même :-)
Ce que je veux dire par là c’est que les parents doivent comprendre que les premières années d’écoles sont DE LOIN les plus importantes dans la scolarité d’un enfant. Il y a une raison simple et bête à cette vérité : sans préparation adéquate du terrain, vous ne verrez peut-être jamais votre enfant aller à l’université !
Les premières années sont les années qui donnent le goût de l’école. Ce sont celles qui donnent l’envie d’apprendre à apprendre. Et cette envie est un bien infiniment plus précieux que tout le savoir que les bien informés professeurs s’évertuent à faire ingurgiter à leurs élèves.
Et Vous, est-ce que vous avez des mythes à partager ? Des détails croustillants sur votre scolarité et/ou vos profs ? lol
J’ai maintenant un service à vous demander : Si cet article vous a plu et si mes articles vous plaisent aussi, accepteriez-vous de leur donner un coup de main ?
Comment ? C’est bien simple, il y à différent moyens :
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photo credit: h.koppdelaney
Merci de distiller ces quelques vérités sur l’éducation nationale. Cet article me fait penser à l’effet Pygmalion que certains connaissent bien…
Nathanael a recemment ecrit..Quoi faire AVANT de commencer à réseauter
Salut Nathanael,
L’éducation nationale ? je dirais les systèmes d’éducation gouvernementaux peu importe les pays d’origines.
Par contre je suis pas contre une explication de l’effet pygmalion… oui je sais Google est mon ami mais j’ai la flemme (d’ailleurs si Google était vraiment mon ami, je serais premier sur la requête developpement personnel :-)
Merci pour ton commentaire
Mohamed Semeunacte
Oh oui! Un jour ma professeur de mathématique de première m’a dit qu’elle savait juger un élève, et que moi, clairement, je n’étais pas fait pour les études supérieures. Ou est le mythe? De croire que tous les enseignants sont de bons pédagogues! :)
J’aime beaucoup ces articles sur l’école Mohamed! Ils m’ont inspiré un débat animé autour d’un dîner l’autre soir!
julien a recemment ecrit..E-book gratuit – Agir et réussir à concrétiser ses rêves
@Julien, je ne sais pas pourquoi les gens qui savent « juger » croient qu’ils peuvent prédire le futur… et ça ca n’a rien à voir avec les profs uniquement
un débat animé ??? lol
Merci pour tes commentaires Julien
Mohamed Semeunacte
Merci de donner ces perspectives très intéressantes sur l’enseignement scolaire.
C’est vrai que c’est un sujet complexe et polémique car il y a au sein d’une même classe des tensions entre les élève avec toujours ce sentiment de comparaison, il y a les tensions inter classes aussi et même parfois inter établissement.
Ajouté à ça le fait que ce soit un système qui possède ses propres règles que tout le monde n’est pas capable de suivre.
Et puis mélanger l’éducation avec l’apprentissage des disciplines à un côté parfois frustrant, surtout étant jeune vers l’adolescence.
Avec les études supérieurs et des pourcentage d’admis (comme en médecine, ou autre concours), cela ne fait que ressortir les plus mauvais traits de notre personnalité : l’ego, la comparaison, la haine, la peur, le stress, la remise en question etc…
Axel a recemment ecrit..Etes-vous trop gentil ?
@Axel, ces traits ne sont pas mauvais en soi… tant qu’ils sont mis en conscience, observés et mis en quarantaine quand il le faut :-)
La compétition et la comparaison peuvent faire de sérieux dégâts MAIS on ne peut pas nier qu’ils font que les êtres qui y sont soumis (pas tous j’entends bien) ont souvent envie de (se) dépasser et donc créer ce qui n’existe pas encore, bref d’innover.
Ce qui est regrettable c’est que l’école n’apprend pas ce qu’on appelle en anglais « personal best » au lieu de vouloir faire mieux qu’autrui le vrai but serait plutôt d’apprendre à faire mieux que soi-même.
C’est exact, c’est ce manque d’explication globale qui nous pousse à être meilleur que les autres au lieu d’être meilleur que soi qu’est dommage.
Il devrais donner des cours de développement personnel à l’école, cela permettrait, je pense, d’avoir des élèves plus conscient de leur choix de vie. Tout comme enseigner le théâtre ou l’improvisation serait une bonne chose, soit en complément de l’art plastic ou de la musique enseigné au collège, soit en plus.
Car personnellement, pour en avoir fait, j’ai vu d’énormes amélioration en terme d’expression apparaître chez les autres ainsi qu’en moi même.
Axel a recemment ecrit..Le besoin d’approbation
-Au sujet de l’effet Pygmalion, c’est l’effet selon lequel l’image qu’un prof a d’un élève va fatalement influencer le développement des capacités de l’élève en question. Si ma mémoire est bonne plusieurs expériences avaient été menées, où les profs avaient été influencés par avance pour se représenter de « mauvais » élèves comme bons, de « bons » comme moyen, etc., et les résultats avaient montré un impact évident sur les progrès + ou – rapides des enfants. Je résume très vite car toutes les études n’ont pas montré les mêmes choses, mais en gros les chouchoux du prof ont donc souvent + de chances de progresser quelque soit leur niveau de départ, tout simplement parce qu’ils seront mieux soutenus et plus encouragés, donc c’est important pour le prof de s’avouer qui sont les élèves avec qui il a moins d’affinités justement pour ne pas les faire couler. (à ce sujet, lire absolument « chagrin d’école » si ce n’est pas déjà fait)
-Pour l’éducation primaire/secondaire/supérieure française, attention, ce n’est pas si simple que cela. Le système est loin d’être parfait, même carrément mauvais dans certains secteurs, mais en fait très bon dans d’autres. Juste pour reprendre des clichés évidents mais qui ont une part de vérité, ce n’est pas pour rien que les économistes français sont souvent à la tête de grandes institutions internationales, et ce n’est par pour rien que les mathématiciens français réussissent bien. Sinon pour avoir bossé en Angleterre pourtant dans une école privée de qualité je peux dire que pour certains aspects le niveau était catastrophique par rapport au niveau attendu en France, notamment en critical thinking/problem solving. Mais bon, des observations sur une seule école n’ont rien de scientifique, même si beaucoup de collègues disaient pareil (collègues espagnols, allemands, autrichiens, anglais donc je ne parle pas d’une perception française uniquement).
-Au niveau des classements PISA, la France n’est pas si mauvaise que cela même si bien entendu cela ne vaut pas la Finlande ou la Corée du Sud. Mais sinon en terme d’équité on n’est pas forcément les plus nuls. Il faut bien garder à l’esprit que l’éducation a un coût, et c’est quand même bien quand elle est subventionnée et démocratisée plutôt que réservée aux « élites », même si je ne suis absolument pas fan de certains aspects de l’éducation nationale et que je ne voudrais absolument pas y bosser. Et sinon il faut quand même savoir qu’en premier cycle le système français est loin d’être nul, l’éducation aux 3-6 ans n’est pas évidentes et beaucoup de pays oublient un peu trop de scolariser/socialiser les jeunes enfants.
Au niveau du classement de Shanghai des universités, il faut savoir que l’un des indicateurs est la facilité à trouver du travail à la sortie (et sinon il faut absolument des filières d’excellence, d’où les projets récents pour le développement des IDEX en France). Donc forcément dans un pays où le chômage a toujours été élevé ces 30 dernières années cela n’aide pas, surtout quand les facs françaises ne recherchent pas forcément ces stats en question, et que l’éducation à bas prix (comparé à ailleurs) fait qu’il y a beaucoup plus d’étudiants moyennement motivés (forcément quand on a $60.000 de dettes cela pousse à bosser pour avoir un diplôme, et cela oblige à tout faire pour absolument trouver un boulot asap). Et là encore il y a la question de l’équité: la philosophie des facs françaises est de donner accès à de la « connaissance » pour tous (sans être dans une logique forcément de résultat ou d’utilité économique, mais dans une logique d’offre la plus large possible), alors que dans d’autres pays c’est parfaitement l’inverse, et si les frais de scolarité commencent à £9000 c’est aussi pour inciter certaines personnes à entrer directement sur le marché du travail au lieu de faire des études. Après je dis pas que les études supérieures c’est forcément pour tout le monde, mais j’aime pas trop quand la sélection à l’entrée se fait principalement par l’argent…
Bref, désolée pour le commentaire super long, mais je pense que la question n’est pas si simple, et il faut aussi bien garder à l’esprit que les finalités ne sont pas toujours les mêmes au départ, ni maintenant ni à l’origine historique de certaines fac (on peut toujours en revenir aux visions « philosophiques » qui opposent le monde anglo-saxon à la France depuis des siècles, et si on se contente de regarder l’école publique dans différents pays sans regarder le système privé on peut voir des choses très intéressantes…).
(IDEX: voir http://lemonde-educ.blog.lemonde.fr/2012/02/03/idex-la-france-se-dote-de-mega-universites/)
Aucun soucis Rachel, les commentaires longs sont les bienvenues quand ils sont aussi argumentés :-)
Le but de cet article (et du précédent) n’était clairement pas de démonter l’école française. J’en suis le produit, et je pense être un bon produit. En revanche concernant le clivage philosophique qui oppose français et anglo-saxon, je pense clairement que nous sommes perdants. D’ailleurs, notre position de puissance mondiale descend chaque année. Nous étions 4e, nous sommes 5e. Les indices ne se valent pas, je te l’accorde mais les faits sont là. Nous sommes dans une société qui se globalise et désormais nos institutions et nos diplômes doivent se battre contre un tas d’autres.
Le système français est pour moi bien trop focalisé sur les connaissances et le savoir. Le fait est qu’aujourd’hui n’importe quel enfant prend son ordinateur et lit pour apprendre (ils ne le font pas tous mais ils peuvent le faire). Se focaliser sur les connaissances et le savoir, c’est oublier la finalité de l’Ecole : intégrer un emploi qui nous rendra heureux. Je sais que ce n’est pas la finalité publicisée mais ça devrait l’être.
Aujourd’hui toutes celles et ceux qui font des études longues le font dans l’espoir d’un bon job. Et un bon job, c’est un job qui rémunère assez pour s’accomplir et accomplir ce qui nous importe dans la vie. Un bon job, c’est aussi un job qui nous donne envie de nous lever le matin. C’est ce que je dis dans les 320+ articles de Semeunacte. Le but n’est pas d’apprendre pour apprendre, le but c’est d’apprendre pour appliquer, pour experimenter.
Or, notre système fait un travail parfois déplorable pour diriger ses étudiants vers des voies non bouchées et surtout (et c’est pire mais pas franco-français) vers « sa » voie. Les études françaises sont tellement rigides que la plupart des élèves ne se posent la question de ce qu’ils veulent réellement faire… qu’en licence, c’est à dire au moins 5 ans trop tard.
Mon expérience des systèmes internationaux promulgués par l’International Baccalaureate Organization fait que j’ai un regard assez critique, je ne le nie pas. Mais ce qui me dérange vraiment dans notre système ce n’est pas ce qu’il est aujourd’hui, c’est le fait qu’il n’y ait aucune volonté réelle de « challenger » le statu quo. Aucune volonté politique, c’est un fait ! Mais (et c’est peut-être plus grave) une volonté d’inertie promulguée par les profs eux-mêmes. Et c’est ça qui me fait vraiment mal !
En tous les cas merci Rachel de m’avoir permis de préciser ma pensée :-)
Comme je le disais dans mon commentaire original je ne suis de toute façon pas fan du système français, loin de là. Et pour l’inertie voulue et approuvée par les profs je la déplore tout autant, je fais partie de ces gens qui n’ont jamais voulu passer le CAPES car pour moi un système qui donne aux profs un poste à vie est totalement insensé et contre-productif. Et pour l’enseignement trop accès sur les savoirs théoriques et pas assez sur les compétences je le déplore aussi, malheureusement cela ne se limite pas au système éducatif et cela reste vrai pour absolument tous les aspects de la Société française.
MAIS je ne voudrais pas non plus croire que le système IBO est parfait non plus. J’ai moi aussi eu l’occasion d’enseigner à des étudiants dans le système international, et malgré tous ses bons côtés il a une limite évidente: son coût. Prix élevé = pas accessible pour tous, seulement destiné aux privilégiers qui peuvent se le payer. Après je ne suis pas non plus pour le nivellement par le bas, mais je suis pour la recherche de l’équité et de l’efficience dans la mesure du possible, au lieu d’encourager la ségrégation totale par l’argent. Pour moi le système IBO est efficace bien entendu mais loin d’être efficient. Si ce genre de questions t’intéresse je te conseille de lire les études du BIEF (université de Louvain), qui entre autre a travaillé pour l’UNESCO sur les réformes éducatives au Maghreb ou dans des pays à l’IDH relativement bas, comme Djibouti par exemple si ma mémoire est bonne.
Pour en revenir à la France sinon, c’est malheureux car cela ne vole pas bien haut mais je le répète, dans certains domaines nos écoles publiques sont parfois plus efficaces que des écoles du système privé anglo-saxon. Quand je bossais en Angleterre les frais de scolarité par élèves étaient plus élevé que mon salaire annuel, et pourtant par exemple je me souviens que mes Terminales ne savaient pas quelle était la différence entre communisme et extrême droite! Ici je ne parle pas de connaissance pure et simple ou de savoir théorique, je parle bien d’esprit critique et de capacité à formuler un jugement et une opinion, ce qui est pourtant une compétence de base dans la vie pour pouvoir au minimum prendre des décisions réfléchies.
Pour mes étudiants en section IB en Chine, je n’ai rien contre le système qui a beaucoup de bons côtés, mais pour reprendre l’expression d’un collègue qui m’encourageait à postuler dans le système international, son école c’était un peu « le pays des Schtroumpfs », aka. un village où tout allait bien mais qui était complètement déconnecté de la réalité du monde et de ses difficultés. Je ne dis pas que c’est mieux de se faire tabasser dans la cours de récré, mais je comprends ce qu’il voulait dire, ses ados n’étaient pas forcément préparés à affronter des situations d’échec ou d’adversité face au monde réel.
Bref, en conclusion, même si la situation est complexe est pas vraie dans tous les secteurs, le vrai problème en France n’est pas forcément la mauvaise qualité des diplômes, mais l’absence totale de débouchées parce que le pays connait des problèmes de chômage débiles depuis les années 90 au minimum à cause du manque de flexibilité dans le monde du travail et des barrières administratives et bureaucratiques qui compliquent beaucoup trop la vie des gens qui veulent se mettre à leur compte. Mais par contre, si je regarde du côté de l’Angleterre, je connais un paquet de français qui y ont trouvé du boulot sans problème avec une bête Licence bon marché en poche (crontractuels ou freelancers), parfois sans même bien parler l’anglais au début. Comme quoi une Licence aux frais de scolarité relativement bon marché peut être plus utile qu’un diplôme britannique, et c’est pas mes amis British encore endettés pour 10 ou 20 ans à cause de leurs frais d’inscription qui diront le contraire.
Enfin sinon s’il y a bien un truc qui devrait avoir sa place dans les programmes scolaires de façon obligatoire au collège et au lycée c’est l’entrepreneurship, et le jour où les ministères de l’éducation décideront de faire ça je serai la première à applaudir.
On a pas parlé non plus du niveau des profs. Et ça, les élèves comme les parents le savent bien. On connaît tous la maîtresse chez qui tout le monde aimerait tomber et l’autre qui plaît beaucoup moins.
L’évaluation des enseignants, trop légère et trop rare, la differance de niveau sont aussi un problème mais chut ! Il ne faut pas en parler…
Pour moi tu as raison Nouredine, la France considère encore le prof fonctionnaire comme la secrétaire dans une mairie… sauf que le premier à en charge le futur de nos enfants, il devrait donc être évalué de manière régulière et adaptée. On devrait aussi s’occuper d’aller plus loin que l’évaluation et proposer de véritables remises à niveau, non pas uniquement en terme de connaissances mais de pédagogie.
On devrait le faire mais la France et son appareil éducatif reste murées dans une vision figée de l’enseignement. C’est une véritable aubaine pour bien d’autre pays qui jusqu’à peu été considéré comme ayant des systèmes éducatifs inexistants ou à la dérive. Sauf qu’eux ont pris les choses en main (je pense au système indien par exemple)
Bonjour Mohamed
Ce qui m’avait frappé lorsque j’étais étudiant (car ce n’est qu’à cette époque que je l’ai réalisé), c’est à quelle vitesse un professeur peut sa faire une idée sur un élève.
Je ne parle pas de préjugés ou de jugements, mais comment un professeur n’a pas besoin d’attendre le mois de mars pour savoir qui réussira, qui réussira sans se forcer ou sans exploiter ses capacités, qui ne réussira pas par faute de mauvaise volonté et qui ne réussira pas malgré ses efforts.
C’est vraiment un métier de l’humain.
Jérôme a recemment ecrit..Ce qui ne vous met pas au défi ne vous change pas [vidéo]
Article très original et intéressant.
Cependant je dois l’avouer, je ne suis pas d’accord sur tout. Je pense notamment que tout le monde peux réussir à l’école et que les diplômes français au niveau international sont assez valorisés et le sont de plus en plus.
Cordialement
Le Self Made Man a recemment ecrit..Sept étapes pour atteindre vos objectifs
Déjà vécu/travaillé à l’étranger pour un certain moment ou chercher du travail pour l’étranger le self made man ?
Enfin un article qui casse le mythe de l’école, prenons mon cas personnel, l’école, le plus grand gachi de temps de ma vie, rien ou presque de ce que j’ai appris à l’école ne me sert dans ma vie active, a part peut etre lire et écrire et compter ( que j’aurai pu apprendre sans l’école, j’ai bien appris le c++ et l’anglais sans l’école… et je suis quasiment bilingue dorénavant… )
Il est temps que le système scolaire prenne en compte les désirs des élèves, et ne les place pas bêtements dans des cases en fonction de leurs notes, j’avais la chance d’avoir des bonnes notes, j’ai fait un bac scientifique, mais en fait j’aurai voulu être boulanger patissier…
Patricia a recemment ecrit..Venez voir mon site de musique libre de droit d’auteur : c’est par ici.
Est-ce trop tard Patricia ?
Ne tirez pas sur les pianistes, l’ecole c’est quand on y est allé que l’on en dis du mal. L’education et les ponts entre les moments d’education et de vie active sont souvant la solution et ça la france le permet peut’etre un peu plus facilement que les autres pays, J’en suis la preuve. Mais beau discourt de chacun, atteindre un niveau universitaire, ne doit pas etre un combat mais un droit. L’apprentissage initial fait bien souvant defaut a cause des point soulevés dans l’article (1234 et 6). Il me semble qu’au moment des etude superieures l’echec est du principalement a la motivation et au manque de maturité des etudiants, le vas et vient entre le travail et les bans des université fait disparaitre l’echec jm’en foutiste.
Je ne le nie pas Gilles, je ne peux qu’imaginer ce que c’est que d’être illettré. Ma mère l’est mais cela ne me donne pas d’impression de l’intérieur, je ne fais que constater.
Cela dit, notre système mérite sincèrement une grande rénovation et ce n’est pas juste pour critiquer ou défendre mon point de vue que je dis cela, c’est un fait. Nous produisons des chômeurs et des jeunes qui ne savent que tendre les mains pour un emploi, c’est dommage !