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Cette article est la suite de celui-ci : Ce Que J’Aurais Aimé Savoir Après Mon BAC ? 1/2

10 ans de Perdu

Pour celles et ceux qui estiment qu’ils n’ont pas 5 minutes à perdre, allez directement aux trois derniers paragraphes pour découvrir la chute. Pour celles et ceux qui estiment qu’ils ont envie de se détendre à lire un bon texte et apprendre, allez-y faites-vous plaisir :)

Je m’en souviens comme si c’était hier, j’ai eu mon bac en Juillet 2011. J’étais heureuse à un point que vous ne pouvez même pas imaginer. Je sentais que ma vie, la vraie vie venait de commencer. Avec mon copain de l’époque, nous avions passés des nuits entières à fêter l’événement avec nos amis. Ce fût vraiment des moments mémorables.

Au mois de Septembre, nous avons repris le chemin des salles de classes. J’avais choisi de m’orienter vers un BTS car je ne voulais pas de cours trop généraux dans le style de la fac. Je voulais que l’on m’apprenne à faire des choses. J’avais lu partout que ce n’est pas la culture générale qui donne un travail, ce sont les savoir-faire !

Je vivais à plusieurs dizaines de kilomètres de chez mes parents et bien évidemment j’avais mon propre appartement. Sincèrement je ne me souviens pas vraiment si je n’ai jamais réellement montré ma gratitude pour tout ces mois de loyers qu’ils avaient investis dans mon éducation.

Les premiers mois furent laborieux. Je pensais que ne plus avoir mes parents sur le dos serait merveilleux. C’était sans considérer le fait que toutes les tâches qui habituellement incombaient à ma mère m’étaient désormais dévolues. J’ai dû apprendre à cuisiner et à faire mes propres machines. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain mais après quelques mois, je m’en sortais plutôt bien… même si mes parents me disaient le contraire !

J’étais heureuse de commencer à me prendre en charge et je ne répondais au téléphone à mes parents que lorsque j’en avais envie, la vie était simple et à part quelques soucis mineurs ma première année fût pleines d’expérimentations et de fun que je n’ai jamais regretté.

La première déception

Ma seconde année de BTS fût moins radieuse. Tout d’abord il y avait le fait que j’arrivais en terrain connu. La première année était celle de la découverte, la seconde promettait d’être celle de l’accomplissement. La première année fût aussi très théorique mais nos profs nous avaient promis que la seconde serait différente, bien plus pratique.

Nous comptions tous sur le stage de 6 semaines au second semestre en entreprise pour commencer à nous faire de l’expérience, de la vraie. J’avoue que certains ont eu beaucoup de mal à trouver un stage. DIEU merci je n’en faisais pas partie, mes parents avaient réussi à se débrouiller et j’ai pu entrer dans la même société que ma mère. Je n’étais pas spécialement heureuse d’être en permanence dans le bureau à coté de ma mère mais je m’étais dit que c’était l’affaire de 6 semaines et surtout que j’allais apprendre beaucoup de choses.

Je m’étais trompé. Pendant 6 semaines, on ne m’a confié que des tâches débilitantes. Avec le recul, je crois que j’en aurais fait de même. Qui aurait voulu confier un vrai projet à une étudiante sans expérience aucune, qui de toute évidence avait réussi à trouver ce stage par l’intermédiaire de sa maman ?

J’ai finalement eu mon BTS… mais pas l’expérience que je souhaitais. Un choix s’était imposé à moi. Soit je commençais à travailler et acquérir l’expérience qui me manquait, soit je continuais des études qui s’étaient avérés moins enrichissantes que je ne l’avais pensé.

J’ai opté pour une troisième solution. Je m’étais donné 1 an pour travailler et voir où cela me mènerait. Si jamais l’expérience ne s’avérait pas concluante, j’étais toujours jeune, je pourrais continuer mes études au terme de cette année de travail. Aucune école, ni aucune fac allait me tenir rigueur du fait que j’ai voulu intégrer le monde du travail rapidement.

J’ai bien dû exercer 7 ou 8 jobs de vendeuses, de secrétaires et de serveuses durant cette année là. Vivant chez mes parents, mon salaire me suffisait pour me donner une vie plutôt agréable et ce n’est qu’à reculons que j’ai rempli les dossiers pour les écoles qui m’intéressait.

En Septembre, aucune école n’avait apprécié mon expérience nouvellement acquise. Beaucoup m’ont répondu que le fait de changer de job aussi souvent dénote une instabilité chronique dans ma vie. Ce n’était pas faux, j’avais une folle envie d’apprendre et de faire des choses différentes. Quand j’avais fait le tour d’un métier, il ne m’intéressait plus.

La seule solution qui s’offre à vous quand aucune école ne veut de vous s’appelle la Fac. Cependant pour être sincère, 2 ou 3 heures de cours par jour, des examens deux fois par an, il y avait clairement pire sur Terre. De plus cela m’a permise d’acquérir des diplômes pour pas cher. Bon l’expérience n’était clairement plus au rendez-vous mais c’étaient des années vraiment fun et à ce moment-là c’était ce qui comptait le plus.

Le Master en poche

J’ai mis 5 ans à terminer les 3 années qui me séparait d’un Master. Je ne regrette rien, j’ai bien profité. Il y en a qui se sont tués à la tâche pendant trois ans et aujourd’hui nous sommes tous au même niveau… sauf que eux ne veulent toujours pas l’admettre.

Mon Master n’était ni théorique ni pratique. Dans le monde de la Fac un diplôme non théorique est un diplôme avec un titre accrocheur, un titre non théorique. Je pensais être plus maline que la moyenne en choisissant cette voie. C’était sans compter sur la perspicacité des employés dans les boites d’intérim qui soit avaient les mêmes diplômes que moi, soit avaient vus les mêmes diplômes des centaines de fois auparavant.

J’ai finalement trouvé un travail où je suis encore. Je trouve cet emploi neutre. Je ne me sens pas d’y rester et je ne me sens pas de m’en aller. Il faut dire que la conjoncture est tellement mauvais et cela depuis des années maintenant. J’ai bien essayé de trouver ma voie plus tôt mais vous connaissez probablement le proverbe qui dit : on sait ce que l’on a mais on ne sait jamais ce que l’on aura ! Je crois que la peur me tenaille.

Mes deux plus grands regrets

J’ai beaucoup de chance car nombre de mes compères de Fac travaillent 3 mois pour être au chômage 6. Cela ne m’est pas arrivé jusqu’à présent et j’espère que cela ne m’arrivera jamais. Cependant j’ai eu l’occasion dernièrement de mener une sorte d’introspéction de ces dernières années et je dois dire que j’entretiens deux grands regrets.

Le premier est que je n’ai jamais voyagé. L’occasion ne s’est jamais vraiment présentée mais je dois avouer que je ne l’ai aussi jamais cherché. C’est quelque chose que j’avais effectivement en tête mais je n’ai jamais fait de réels efforts pour profiter des différentes bourses que la Fac nous offrait. Chaque semestre était une nouvelle occasion et chaque semestre un nouvel empêchement faisait que je remettais ça au semestre d’après. C’est drôle mais aujourd’hui je ne me rappelle plus un seul de ces empêchements.

Mon second plus grand regret est plus lié à mes études à proprement parler. J’ai fini par comprendre que la séparation des études théoriques et pratiques n’est pas vraiment le point clé. Bien évidemment j’aurais pu insister pour trouver les bons savoir-faire et surtout chercher sur le net les avis des élèves des années précédentes mais je n’y avais même jamais pensé.

Non, ce que je regrette est de n’avoir pas compris qu’une année d’étude dans un domaine plutôt qu’un autre peut vous faire perdre (ou gagner) des décennies par la suite. Je n’ai jamais voulu être vraiment riche et pourtant aujourd’hui j’aimerais réellement jouir d’une liberté financière plus importante.

J’aurais pu chercher et trouver des études qui insistent sur le fait de donner aux étudiants les capacités de ne pas se mettre au service d’autrui. J’ai fait toutes mes études dans l’optique de trouver un travail. Quel ne fût pas ma surprise lorsque j’ai compris que travailler pour autrui mettrait irrémédiablement mes rêves derrière ceux de mon patron. C’est aujourd’hui une telle évidence.

J’ai aussi compris l’idée la plus importante. Prenons l’exemple de deux personnes qui se lancent tous deux dans un Bac+5. Après des études de Marketing, le premier aura un salaire et travaillera pour un patron qui soit lui laissera ses rêves, soit les lui prendra, ce sera à son bon vouloir. Le second à fini des études dans la bourse. Il commencera aussi à travailler pour un patron mais aura conscience de mécanismes dont le premier n’aura même jamais connaissance.

L’argent fait-il le bonheur ? Bien sûr que non. CEPENDANT la liberté financière, elle, contribue immanquablement au bonheur. Aujourd’hui j’ai 30 ans et j’ai l’impression qu’une décennie s’est écoulée sans que je ne la vois passer. Oui quelque part j’ai l’impression d’avoir perdu 10 ans. Suis-je vieille ? Non mais je dis seulement que j’aurais aimé que quelqu’un me donne ces conseils 10 ans plutôt.

Cet article parait pour la première fois le jour des résultats du Bac 2011. Aux (futurs) bacheliers et aux autres… Sachez que le meilleur est à venir… si vous en décidez ainsi :)

Je veux me motiver et réussir ma vie, J’en suis capable, envoyez-moi gratuitement les ressources pour commencer à changer dès aujourd’hui

Écrit Par Mohamed MOURAS

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