Le président de la République a commencé l'année 2015 par un long entretien de près de deux heures sur France Inter, lundi 5 janvier, consacré, notamment, aux questions politiques.
- L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes « sera lancé »
« Ce projet est lancé depuis des années, il est contesté, il y a des recours, tant que les recours ne sont pas épuisés, le projet ne peut pas être lancé, quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé. »
Le premier ministre, Manuel Valls, s'était déjà prononcé pour la construction de cet aéroport en décembre, au grand dam des écologistes, fermement opposés au projet. La mort du militant écologiste Rémi Fraisse lors d'une manifestation contre le projet de barrage de Sivens (Tarn) a attisé la tension sur certains projets d'infrastructure, dont les promoteurs craignent à présent l'annulation au nom de la préservation de l'ordre public.
- La fermeture de Fessenheim confirmée
François Hollande a profité de son passage sur France Inter pour confirmer sa promesse de campagne de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), mais sans donner de date précise.
La loi de transition énergétique, adoptée par l'Assemblée nationale à la mi-octobre, instaure, en effet, un plafonnement de la capacité de production nucléaire à son niveau actuel de 63,2 gigawatts. La mise en service du réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, prévue pour 2017, devrait donc se traduire par la fermeture de deux autres réacteurs. Mais, jusqu'à présent, la ministre de l'écologie avait laissé planer le doute sur la centrale visée, indiquant que « cela pourrait être d'autres réacteurs que [ceux de] Fessenheim ».
- Crise identitaire
Le président François Hollande a estimé lundi qu'il y avait en France une crise identitaire « grave » et « depuis longtemps ». Y a-t-il une crise identitaire en France ?
« Oui, et depuis longtemps. Oui, et elle est grave. Oui, et elle pèse lourdement car l'environnement est menaçant. Il faut donc avoir les nerfs solides, la pensée ferme et une forme de conviction républicaine. »
En ce qui concerne la ligne politique qu'il mène, M. Hollande a répondu :
« Nous le verrons à la fin, parce qu'un chemin, c'est là où il conduit, et je fais tout pour que la France soit plus forte et plus juste à la fin de mon quinquennat. (…) Est-ce que c'est un chemin de gauche ? C'est un chemin qui fait en sorte que nous puissions donner autant de force qu'il soit possible à notre économie sans mettre en cause les valeurs républicaines et le modèle social. »