Mort de Stéphane Hessel : «Le pays est endeuillé», déclare Harlem Désir

Mort de Stéphane Hessel : «Le pays est endeuillé», déclare Harlem Désir

Alors qu'un rassemblement d'hommage se préparait dans la soirée place de la Bastille à Paris, le décès de Stéphane Hessel, survenu dans la nuit de mardi à mercredi, a suscité tout au long de la journée de nombreuses réactions au sein de la classe politique.

François Hollande, président de la République : «C'était une grande figure, dont la vie exceptionnelle aura été consacrée à la défense de la dignité humaine. Sa capacité d'indignation était sans limite, sauf celle de sa propre vie. Au moment où celle-ci s'achève, il nous laisse une leçon, celle de ne se résigner à aucune injustice.»

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre : «Stéphane Hessel incarnait l'esprit de résistance (...), la force du combat contre toutes les injustices. Pour toutes les générations il était une source d'inspiration, mais aussi une référence. A 95 ans, il incarnait la foi dans l'avenir de ce nouveau siècle. Au nom du gouvernement je veux saluer le parcours de cet homme d'engagement, (qui fut) de cette génération de jeunes hommes, de jeunes femmes qui refusèrent la défaite et mirent leur courage au service de la Résistance.»

Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste : «C'est l'ensemble de notre pays qui est endeuillé : par ses combats et ses valeurs, Stéphane Hessel incarnait une part de l'âme universaliste de la France, écrit le leader du PS dans un communiqué. Notre pays perd aujourd'hui un inlassable militant du progrès et un grand humaniste (...) il aura dédié toute sa vie à la fraternité entre les hommes et entre les peuples. Il n'aura eu de cesse de porter les idéaux du Conseil National de la Résistance (...) Sa voix doit continuer de nous guider dans le siècle à venir.»

Jean-François Copé, président de l'UMP : «Stéphane Hessel était un grand Français dont chacun a en tête le passé courageux de résistant, de militant engagé pour des causes que je n'ai pas toujours partagées après, mais qui naturellement, m'amènent aujourd'hui à saluer avec beaucoup de respect sa mémoire. Dans une période où nous avons tendance à avoir la mémoire qui flanche, hommage à celles et ceux qui ont tout donné pour le salut de notre pays lorsque celui-ci était fracassé par la tragédie.»

Claude Bartolone, président PS de l'Assemblée nationale : «Stéphane Hessel a montré toute sa vie une détermination remarquable et créatrice. Sa vie, ses engagements et ses combats pour les droits de l'Homme, en France comme dans le monde, sont autant de leçons pour chacun d'entre nous. Son dernier combat, son indignation, laissera à jamais la trace de son remarquable courage et sa détermination à faire progresser la paix.»

Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris. «L'humaniste authentique, le résistant indomptable, et le penseur généreux qu'il était manqueront terriblement à notre pays. Il nous laisse l'héritage inestimable de sa combativité au service des valeurs universelles de l'homme, et de son sens inaliénable de la liberté. Je proposerai au prochain conseil de Paris des 25 et 26 mars d'attribuer son nom à un lieu de la capitale»

Martine Aubry, maire PS de Lille. L'élue fait part de son «immense tristesse» après la mort de Stéphane Hessel, «défenseur acharné des droits de l'Homme. C'était une voix qui réveille, qui bouscule, qui réchauffe. Une voix qui nous manquera terriblement. Celle d'un éveilleur de consciences qui n'a jamais cédé devant la violence et la dureté des temps, devant la facilité, et a toujours su rappeler l'essentiel : les raisons d'être un homme.»

Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche. «Je nous souhaite à tous d'avoir autant de fraîcheur d'esprit et de capacité d'indignation qu'il en avait lui à 95 ans, car j'en connais qui sont beaucoup plus jeunes et qui sont déjà complètement amortis, habitués à la souffrance des autres et qui ne feront rien. Je pense, en général, à tous ceux qui dirigent un pays qui n'a jamais été aussi riche de son histoire et qui compte un nombre de pauvres comme il n'en a jamais eu aussi de son histoire et qui ont l'air de trouver ça normal.»

François Bayrou, président du MoDem. «S'il y a un mot qui caractérise Stéphane Hessel, c'est résistance. (...) Au fur et à mesure qu'il avançait en âge, il devenait de plus en plus résistant et de plus en plus contestataire. Cet homme n'a au fond jamais renoncé à la révolte et c'est cette volonté qui a fait l'incroyable succès de son livre Indignez-vous. Il a été pour cette raison un repère pour beaucoup de gens, un signe que le combat ne s'achevait jamais.»

Ségolène Royal, présidente PS de la région Poitou-Charentes. «Stéphane Hessel fut un défenseur inlassable de la dignité humaine, solidaire de ceux qui se dressent pour bâtir un monde plus humain. Les jeunes ont reconnu en lui un compagnon d'espérances. Merci à Stéphane Hessel, pour cette belle leçon d'Humanité et de fraternité.»

Elisabeth Guigou, ancienne ministre, présidente PS de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée. «Stéphane Hessel avait cette particularité rare d'être devenu, pour différentes générations, un exemple (...) Son grand âge n'avait en rien diminué son enthousiasme, sa capacité d'indignation, sa créativité.»

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, sénateur, président d'honneur du MRC. «Sa vie s'appelle Résistance. Il a perçu avec plus d'acuité que d'autres la crise de l'Europe dont le dévoiement l'indignait (...) Il faut transformer son indignation en projet pour mettre les peuples au coeur de la construction européenne.

Jean-Marie Cavada (UDI), eurodéputé, vice-président du Nouveau centre. «Avec la mort de Stéphane Hessel, l'Europe perd l'appui d'un européen profondément convaincu. Il pensait que la France ne pouvait avoir de destin international qu'à travers une puissante collaboration avec l'Allemagne, et un militantisme pour une fédération européenne.»

VIDEO. Décès de Stéphane Hessel : réaction de son ami Sacha Goldman

Les photos de l'hommage rendu à Stéphane Hessel Place de la Bastille (Paris), mercredi à partir de 19 heures.