98 % des pick-up échappent au malus écologique
Les concessionnaires et constructeurs de pick-up usent de nombreuses magouilles pour y échapper. - Pxhere/CC0
Les concessionnaires et constructeurs de pick-up usent de nombreuses magouilles pour y échapper. - Pxhere/CC0
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Dans une enquête publiée le 23 novembre, Libération a révélé la manière dont les vendeurs de pick-up esquivent le malus écologique avec la complicité de l’État. Ces véhicules XXL, lourds et polluants, sont normalement soumis à une écotaxe depuis 2019. Mais de nombreux concessionnaires et constructeurs arrivent à passer sous les radars de la fiscalité verte pour bénéficier d’une exonération.
« Les pertes sont monumentales pour les caisses de l’État et les conséquences désastreuses pour l’environnement », souligne Libération. Les journalistes rappellent que les pick-up émettent jusqu’à 2,5 fois plus de CO2 qu’une voiture classique. Ils émettent beaucoup plus de particules polluantes à cause de leur poids, dès qu’ils freinent ou à cause de l’abrasion des pneus sur la chaussée.
Des centaines de millions d’euros en moins pour les finances publiques
Pour éviter la taxe, les constructeurs et les concessionnaires ont mis en place une véritable machinerie. Ils enregistrent certains de leurs modèles phares comme « camions », lors du certificat de conformité européen. Ils ne sont donc pas concernés par l’écotaxe française qui ne vise actuellement que les carrosseries homologuées « camions pick-up ».
Mais surtout, le malus écologique ne concerne que les pick-up « comportant au moins cinq places assises ». Les vendeurs se sont donc débrouillés pour proposer des véhicules de quatre places. Il suffit de couper la ceinture de la place centrale arrière, de retirer son ancrage, d’apposer sur le siège une étiquette « ceci n’est pas une place assise en circulation », et le tour est joué.
Grâce à « cette combine rocambolesque », seulement 2 % des véhicules « revêtant les caractéristiques d’un pick-up » ont été concernés par le malus écologique en 2022. Selon Libération, les pertes pour les finances publiques se comptent en centaines de millions d’euros.