Conversation

Toute ma compassion... en connaissance de cause. Ce genre d'histoire me glace, mais ne me surprend plus du tout. Je crois qu'on est beaucoup, beaucoup de femmes à avoir expérimenté, parce que femmes, ce "c'est normal d'avoir mal" de la communauté médicale
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Dealt with a painful boob for close to two years now. Doctors told me that was normal for a woman. Turns out I've had a dislocated rib this entire time.
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En 2de j'ai rencontré une fille qui allait devenir l'une de mes plus proches amies. Elle souffrait chroniquement, et de façon très intense, de douleurs, abdominales entre autres. Diagnostiquée "spasmophile", en gros "c'est le stress mademoiselle".
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Je n'oublierai jamais ce jour où je l'ai amenée tordue en deux à "l'infirmerie" du lycée (un placard vide, mais bon pas le débat), où un responsable a appelé les pompiers et où le pompier au téléphone... a refusé de venir. "Non mais c'est vos règles". Plus de quinze minutes.
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Mon amie ne les avait pas ce jour là, ses règles. Elle les avait en revanche tous les mois depuis plus de 3 ans, elle savait que ça ne lui faisait pas ça. Mais le mec savait mieux. Il a fallu un moment pour qu'ils viennent la chercher. Trois jours d'hosto.
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Il a fallut un moment bien, bien plus long, 4 ans après la fin du lycée, pour qu'on lui diagnostique enfin la *sclérose en plaques* dont elle souffrait. Des années à se battre contre l'idée que la douleur était "normale", en raison de sa possession d'un utérus.
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Imaginez ce temps perdu, ce déni, par des putain de professionnels de santé, de ce qu'elle expérimentait, En plus de la maladie et de la douleur physique, l'humiliation de se voir considérée comme une "hystérique", parfois comme une menteuse.
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Pour ma part, ce petit préjugé a failli me coûter la vie il y a 9 ans, de façon très stupide. Je ne sais pas si ça vaut le coup d'en faire un looong thread pour expliquer comment deux services d'urgence différents, et 2 médecins d'SOS médecins, dont un particulièrement abominable
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M'ont expliqué pendant 6 semaines de douleur atroce que c'était dans ma tête, le stress (que je disais ne pas subir), m'ont humiliée devant des amies en refusant de fermer une porte pour poser des questions médicales ultra personnelles (malin pour être sûr d'avoir les infos !)
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M'ont engueulées de les avoir fait venir un dimanche pour rien, sans même m'examiner (le mec avait des yeux rayons X faut croire), n'ont pas pensé qu'une douleur que la morphine ne calme pas pouvait être significative, m'ont refusée des examens aussi simple qu'une échographie
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Je ne remercierai jamais assez en revanche le mec d'Urgences Médicales de Paris (ça fait drôle de faire un chèque à l'UMP, à l'époque), le dernier que j'ai vu avant 2 semaines d'hosto et une opération en urgence, pour m'avoir crue, soulagée, et surtout prescrit une prise de sang
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J'ai enchaîné en 6 semaines, 5 faux diagnostics : intoxication alimentaire (j'avais certes vomi, une fois, les antidouleurs. C'est tout) spasmophilie (= "stress") coliques spasmodiques (=stress) coliques néphrétiques (le toubib de l'UMP qui m'a prise au sérieux) et... appendicite
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Car à l'hôpital on m'a finalement ouverte pour l'appendicite. Que je n'avais pas. Mais puisqu'ils regardaient maintenant de près, ils ont finalement vu ce que le premier mec des urgences 2 mois avant aurait pu voir aussi en passant une sonde par exemple.
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A savoir, une tumeur de *quinze centimètres* de diamètre. Autour d'une trompe et d'un ovaire, qui privés de circulation se nécrosaient depuis 6 semaines. Du coup les 40 min d'appendicectomie sont devenues 3h et quelques sur la table (avec anesthésie ajustée au fur et à mesure)
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(Elle était de l'autre côté, pour le gag. Du coup j'ai toujours mon appendice, mais j'ai quand même la cicatrice de l'appendicite en plus des autres. J'espère que si je l'ai en vrai un jour j'aurais le temps de dire au médecin que non non, je n'ai pas déjà subie cette opération)
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Je remercie le chirurgien qui non seulement a fait un super boulot, mais est venu me voir personnellement le lendemain, pour me dire qu'il était désolé ce qui avait précédé. Que ça avait vraiment dû être terrible, que les nécroses d'organes étaient parmi les pires douleurs
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Que pour sa part s'il avait su il aurait recommandé une sédation artificielle. Trois semaines plus tard j'ai su que la tumeur était bénigne, mais parce que pendant 6 semaines c'était "mes règles" ou le stress, ce truc *bénin* a eu le temps de me foutre en septicémie
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Le + "drôle" c'est que ça n'a absolument pas changé la façon dont je suis traitée par les médecins. Il a fallu finalement 2 ans de +, et 6 au total, pour un diagnostic et traitement adapté à la maladie de fond, auto immune qui me bouffait, ce malgré ce nouvel indice "tumeur" 🤷‍♀️
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Pensées aussi pour cette amie proche qui après des années à subir ses règles comme une véritable torture en s'entendant dire que c'était "comme ça", a finalement cette année était diagnostiquée, et traitée. Plus de 10 ans de souffrance pour rien, parce qu'elle est une femme.
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Monstrueux. J'aimerais comprendre ce qu'imagine le médecin à ce moment là, *pourquoi* la patiente lui mentirait ? Ou est-ce qu'au fond ça n'a rien à voir avec les patientes et tout avec leur incapacité totale à penser qu'ils ont tort ?
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Echanges entre un anesthésiste et une femme en pleine césarienne d'urgence : "- JE SENS TOUT, J’AI MAL, JE BOUGE MES JAMBES ! LA PÉRIDURALE NE MARCHE PAS ! - Mais non Madame, vous ne sentez rien." Allez Dr Maboul, viens on te fait une incision au-dessus du pubis pour voir.
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