Infographies Cacao, sucre, jus d'orange : visualisez l'explosion des cours de ces denrées alimentaires à cause du climat

Article rédigé par franceinfo
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La hausse des cours du sucre se fait déjà ressentir : en octobre, l'UFC Que choisir a relevé une hausse de 21% en un an des prix des bonbons. (STEPHANE ROUILLARD / HANS LUCAS / AFP)
Avec le retour du phénomène météorologique El Niño, les perspectives de récoltes sont dégradées et les prix s'emballent sur les marchés.

Jusqu'où leurs prix vont-ils encore grimper ? Les cours du cacao, du sucre et du jus d'orange ne cessent de flamber depuis le début de l'année. La tonne de sucre se vend à plus de 55 euros en ce moment sur le marché à terme de New York. Un montant qui n'avait plus été atteint depuis 2011. Le cacao se monnaye à plus de 3,60 euros le kilo, en hausse de 55% depuis janvier. Quant au jus d'orange, le kilo de concentré se négocie désormais à plus de 8 euros, soit le double de son prix au début du mois de janvier.

Cet emballement s'explique principalement par les mauvaises conditions climatiques qui ont frappé la production agricole dans plusieurs régions du monde. Le phénomène météorologique El Niño est pointé du doigt, expliquent Les Echos et Le Figaro. A chacun de ses passages, tous les deux à sept ans, ce phénomène climatique est associé à une accélération du réchauffement planétaire provoqué par les activités humaines ainsi qu'à une hausse des événements extrêmes. De retour depuis cette année, il devrait encore durer jusqu'au printemps prochain. Mais il est d'ores et déjà tenu responsable de la dégradation des perspectives de récoltes.

Les producteurs de cacao face à une situation de crise

L'ingrédient clé de la fabrication du chocolat a atteint de nouveaux sommets cette semaine. Son prix est monté jusqu'à 3,73 euros à la clôture des marchés, mercredi 15 novembre. Un tel niveau n'avait plus été atteint depuis 1978, il y a quarante-cinq ans, relève Le Figaro.

Cette flambée s'explique par les difficultés des pays producteurs. Les récoltes s'annoncent en effet mauvaises en Côte d'Ivoire et au Ghana. Ces deux pays africains représentent respectivement 44% et 14% de la production mondiale. Un temps trop sec a d'abord gêné le développement des jeunes pousses de cacaotier. Puis, des pluies abondantes ont entraîné le développement de maladies dans les cultures. Résultat, la récolte du trimestre en cours pourrait être inférieure de près de 30% à celle de l'année dernière, d'après un analyste de la banque allemande Commerzbank, interrogé par Le Figaro. Les marchés redoutent quant à eux une insuffisance de l'offre.

Le sucre de plus en plus cher

Le cours du sucre a bondi depuis le début de l'année. L'ingrédient est passé de 40 euros la tonne, au début du mois de janvier, à plus de 55 euros aujourd'hui, soit un boom de plus de 37%.

Là encore, cette hausse s'explique par de mauvaises conditions climatiques. Des vagues de chaleur ont pénalisé la production de canne à sucre en Inde et en Thaïlande, les deux plus gros exportateurs après le Brésil, relèvent Les Echos. Les mauvaises récoltes risquent de pénaliser la production de sucre en 2023, mais aussi en 2024. Cette situation de crise est également aggravée par le bond des coûts des carburants, qui incite les broyeurs de canne à produire de l’éthanol, plus rentable que le sucre brut, rappelle également Le Figaro.

La hausse des cours du sucre a d'ores et déjà des conséquences dans le panier de courses. Fin octobre, l'association de défense des consommateurs UFC Que choisir a constaté une hausse de 21% en un an sur le prix des bonbons. Et cette hausse devrait se poursuivre en 2024. Dirk Van de Put, le PDG du groupe Mondelez, qui fabrique notamment les biscuits Oreo et les chocolats Toblerone, a annoncé des hausses de prix sur ses produits l’an prochain.

Le prix du jus d'orange bat des records historiques

Le concentré de jus d'orange congelé atteint des niveaux jamais vus jusqu'à présent. Le kilo de jus d'orange s'est négocié jusqu'à 8,47 euros avant de reculer à 7,80 euros, dans la journée du 31 octobre. Il s'agit d'un record depuis le début des contrats à terme sur le marché de New York, en 1966, a relevé l'agence Reuters.

Cette envolée des prix s'explique avant tout par l'effondrement de la production d'oranges en Floride, expliquent Les Echos. Cet Etat américain subit de plein fouet les ravages des ouragans et les conséquences de la maladie dite "du dragon jaune". Le secteur a été particulièrement touché par le passage de la tempête Ian en septembre 2022 : 90% des plantations de Floride se trouvaient sur son passage. Une grande partie de la production repose désormais sur le Brésil. Mais le pays ne peut pas assurer toutes les commandes. Un renversement de la situation actuelle de pénurie prendra du temps et n'est pas certain de se produire, a prévenu Ibiapaba Netto, directeur exécutif de CitrusBR, l'association représentant les producteurs de jus brésiliens.

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