Climat : pour faire face à l'urgence, les technologies ne suffiront pas et il faudra miser sur la "sobriété", estime l'Académie des Technologies

Selon un rapport, ni les innovations technologiques, ni les énergies décarbonnées ne pourront être déployées à une vitesse suffisante pour atteindre les objectifs climat de 2030 de l'Europe.
Article rédigé par France Info
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Panneaux solaires installés dans la vallée du Rhône, à Chabeuil Montmeyran, le 25 juin 2023. (BERTRAND RIOTORD  / MAXPPP)

La technologie et les innovations ne suffiront pas à court terme pour atteindre les objectifs climat de l'Europe d'ici 2030, prévient ce mardi l'Académie des technologies qui publie un rapport intitulé "Matières à penser sur la sobriété". Pour l'Académie, il faut miser sur la sobriété pour faire face à l'urgence climatique.

Plus précisément, le rapport annonce que d'ici 2030, ni les innovations technologiques, ni les énergies décarbonées ne pourront être déployées à une vitesse suffisante pour atteindre les objectifs climat de l'Europe (pour atteindre les engagements européens destinés à limiter le risque d'un réchauffement climatique à 1,5°C, il faudrait baisser les émissions de gaz à effet de serre de 5% par an d'ici 2030, explique le texte). Derrière le mot "technologies", le rapport englobe aussi bien les éoliennes, les panneaux solaires, les nouveaux réacteurs nucléaires ou encore les systèmes de captage de CO2.

Selon les experts (l'Académie des Technologies regroupe 360 experts, des chercheurs mais aussi d'anciens dirigeants de grands groupes industriels), il faut donc miser sur la sobriété (différente de la décroissance), du moins à court terme (après 2050, l'Académie estime que les technologies seront plus mûres). Denis Ranque, président de l'Académie des Technologies et ancien président du conseil d'administration d'Airbus, contacté par France Inter, reconnaît qu'il peut paraître "surprenant pour une académie des technologies de parler de sobriété". Selon lui, "la technologie est indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique" mais "elle ne suffira pas". "Il faut y ajouter, explique-t-il, un changement des comportements individuels et collectifs que l'on appelle sobriété".

"Mettre un maximum de voitures électriques"

Toujours selon le rapport, la sobriété prônée par les experts doit être équitablement partagée entre les plus riches et les plus modestes et les efforts doivent être à la fois individuels et collectifs : "La sobriété requiert des efforts de tous". Par exemple, dans le domaine de la mobilité, Denis Ranque explique : "Il faudra mettre le maximum de voitures électriques". Il ajoute : "Il faut, d'une certaine façon, réduire le besoin en augmentant le nombre de passagers par véhicules, par le covoiturage par exemple ou par des formes de partage de propriété via des plateformes". Concernant la sobriété collective, le président de l'Académie ajoute : "C'est bien joli de dire qu'il faut laisser sa voiture et prendre les transports en commun, encore faut-il qu'ils existent".

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