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La nouvelle option d’abonnement payant à Facebook et Instagram suscite la confusion

Le message des deux réseaux sociaux offrant le choix entre publicité et abonnement, diffusé depuis novembre, a provoqué l’incompréhension. Car loin d’être une nouveauté, la collecte de données personnelles est effective depuis les débuts de ces plates-formes.

Le Monde

Publié le 13 novembre 2023 à 12h01, modifié le 13 novembre 2023 à 13h39

Temps de Lecture 2 min.

Depuis le début de novembre, la plupart des utilisateurs européens de Facebook et d’Instagram ont vu s’afficher un avertissement inédit : les deux réseaux sociaux leur proposent désormais de choisir entre souscrire un abonnement payant – à partir de 10 euros par mois – pour accéder à une version du service sans publicité, ou d’accepter que leurs données personnelles soient collectées et utilisées pour afficher de la publicité ciblée. « Voulez-vous vous abonner, ou continuer à utiliser nos produits gratuitement avec des publicités ? », demandait explicitement la première fenêtre qui s’affichait dès le 7 novembre sur les comptes des internautes.

Pas suffisamment explicitement, tout compte fait. Ces messages semblent, en effet, avoir suscité une grande confusion auprès d’utilisateurs qui ont eu l’impression que Meta, propriétaire de Facebook et d’Instagram, leur imposait de nouvelles règles. « Faites votre choix m’sieurs dames entre vous faire espionner et bombarder de pubs “ciblées” ou payer un abonnement “à partir” (!!!!!) de 12,99 € chacun », écrit, par exemple, une internaute française. « Eh voilà c’est officiel si tu ne veux pas payer un abonnement tu n’as pas d’autre choix que d’être épié par toutes ces marques à des fins commerciales et d’espionnage de tes activités », renchérit une autre.

Juridiction européenne

En réalité, Facebook comme Instagram collectent, depuis leur création, ces données personnelles à des fins publicitaires. Le nouvel « abonnement payant » est surtout une réponse de Meta aux procédures en cours, au niveau européen, estimant que l’entreprise ne respecte pas les règles du Règlement général pour la protection des données (RGPD).

Meta avance que cette initiative, qui concerne les usagers de plus de 18 ans de l’Union européenne (UE), de la Suisse et du reste de l’Espace économique européen (Islande, Norvège, Liechtenstein), lui permet de se mettre en conformité avec la législation européenne, sans toucher fondamentalement à son modèle économique. Des régulateurs européens de la vie privée considèrent notamment que Facebook ou Instagram ne respectent pas une disposition fondamentale du RGPD, qui impose aux entreprises de recueillir le « consentement éclairé » de leurs utilisateurs avant de collecter leurs données personnelles. Meta argue depuis longtemps que ces collectes sont mentionnées en toutes lettres dans les conditions d’utilisation de ses services, et il est déjà possible de limiter, sans payer d’abonnement, les données que l’entreprise collecte et utilise pour afficher les publicités, depuis un menu consacré. Les régulateurs estiment cependant que c’est insuffisant.

En imposant aux utilisateurs un choix clair – abonnement ou acceptation de la collecte des données – Meta estime qu’il n’y aura plus de doute sur sa conformité avec le droit européen. Mais ce mécanisme pourrait lui aussi être contesté par les autorités européennes, notamment parce qu’il n’offre pas de solution tierce aux internautes qui souhaitent refuser à la fois la collecte des données et le paiement d’un abonnement. De nombreuses réactions outrées aux messages de Facebook et d’Instagram, ces derniers jours, montrent que beaucoup d’utilisateurs n’avaient semble-t-il pas conscience que leurs données personnelles étaient déjà collectées par Meta.

Comme le note Le Parisien, ce changement de règles a, par ailleurs, provoqué une importante résurgence d’une vieille légende urbaine : depuis au moins dix ans, un message annonçant que Facebook va devenir payant et que le seul moyen de s’en prémunir consiste à republier un message écrit en jargon juridique est régulièrement diffusé par des utilisateurs, souvent avec une incitation à le partager le plus largement possible. Une nouvelle variante de ce message, qui assure à tort que « c’est officiel. Signé à 6 h 39. C’est même passé à la télé », circule largement sur Facebook depuis une semaine.

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