L'explosion des inégalités aux Etats-Unis : un « ruissellement » à l'envers Contenu réservé aux abonnés
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De récents travaux d'économistes ont montré que l'endettement des ménages les plus pauvres aux Etats-Unis était largement financé par l'accumulation d'épargne des plus aisés. Un phénomène qui enferme l'économie américaine dans le cercle vicieux d'une croissance molle, explique Frédéric Cherbonnier.
Par Frederic Cherbonnier (professeur à Sciences Po Toulouse et chercheur à Toulouse School of Economics)
L'explosion des inégalités aux Etats-Unis est particulièrement flagrante lorsque l'on regarde l'évolution du revenu de la population américaine depuis les années 1980. Selon les économistes Emmanuel Saez et Gabriel Zucman (1), les 90 % les moins aisés ont vu leur revenu stagner, alors que celui des 1 % les plus riches a triplé pour représenter aujourd'hui près d'un cinquième du revenu national.
Le prix Nobel Joseph Stiglitz avait essayé d'expliquer en 2012, à travers son livre « The Price of Inequality », que ces inégalités extrêmes pénalisent la croissance. Dans la foulée, le FMI avait montré empiriquement que les pays bénéficiant de longue période de croissance étaient aussi ceux qui avaient su limiter les inégalités de revenu (2). Mais la démonstration restait fragile, aucun mécanisme précis n'était identifié pour justifier ce résultat. Certes, de nombreuses explications peuvent venir à l'esprit, mais ce qui compte est de montrer que l'une d'entre elles joue véritablement. C'est ce qu'ont fait récemment les économistes Atif Mian, Ludwig Straub et Amir Sufi.
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